Un mouvement qui ne faiblit pas
Malgré la répression, le mouvement de protestation ne montre aucun signe d'essoufflement. Mardi soir, des milliers de personnes se sont à nouveau rassemblées devant le parlement, brandissant des drapeaux européens et faisant retentir klaxons et sifflets. Sofia Japaridzé, une manifestante de 40 ans, déclare : "Tous les jours, après le travail, nous venons ici. Nous voulons que ce régime prenne fin".
Répression et arrestation
La réponse des autorités a été ferme. Selon le ministère de l'Intérieur, plus de 400 manifestants ont été interpellés depuis le début du mouvement le 28 novembre. La police a fait usage de canons à eau et de gaz lacrymogène pour disperser les foules. Ces actions ont suscité de vives critiques de la part de la communauté internationale.
Réaction de l'Union européenne
Face à cette situation, l'Union européenne envisage des "mesures" contre la Géorgie. Anitta Hipper, porte-parole de la diplomatie européenne, a déclaré : "Le recul démocratique persistant et les récents moyens répressifs utilisés par les autorités géorgiennes ont des conséquences sur nos relations bilatérales". Bruxelles exige la libération immédiate des personnes détenues et une enquête sur les allégations de mauvais traitements.
Un pays divisé
La crise actuelle met en lumière les profondes divisions au sein de la société géorgienne. D'un côté, une population largement pro-européenne, et de l'autre, un gouvernement accusé de dérive autoritaire et de rapprochement avec la Russie. Le parti au pouvoir, Rêve géorgien, maintient sa position malgré la pression populaire et internationale.
Le soutien de l'Ukraine
Le soutien international à la cause pro-européenne en Géorgie s'est renforcé avec l'intervention du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Lors d'une rencontre à Paris avec la présidente géorgienne Salomé Zourabichvili, Zelensky a exprimé son soutien total à la Géorgie et à ses aspirations européennes. Il a appelé à "ne pas céder le pays à Poutine", soulignant l'importance de maintenir la Géorgie sur la voie de l'intégration européenne. Cette déclaration intervient dans un contexte où Zelensky accuse le gouvernement géorgien de pousser le pays vers une dépendance vis-à-vis de la Russie. Le soutien de l'Ukraine à la Géorgie pro-européenne renforce la pression internationale sur le gouvernement géorgien et souligne l'importance géopolitique de la situation dans le pays.
Perspectives incertaines
L'avenir politique de la Géorgie reste incertain. Patrick Martin-Genier, enseignant à Sciences Po Paris, avertit : "Le pays est au bord de l'implosion politique, et la situation devient chaque jour plus critique". Sans intervention de la communauté internationale ou compromis interne, la crise risque de s'enliser, menaçant la stabilité du pays et ses aspirations européennes.
Alors que la Géorgie se trouve à un carrefour crucial de son histoire, les prochains jours seront déterminants pour l'avenir de cette nation caucasienne tiraillée entre ses aspirations européennes et son héritage post-soviétique.
Alors que la Géorgie se trouve à un carrefour crucial de son histoire, les prochains jours seront déterminants pour l'avenir de cette nation caucasienne tiraillée entre ses aspirations européennes et son héritage post-soviétique.
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