Les chiffres de la croissance publiés jeudi en France mais aussi en Allemagne et dans la zone euro viendront confirmer la bonne résistance de la croissance européenne au premier trimestre, mais les indicateurs avancés laissent prévoir un brutal coup de frein ensuite.
Auparavant, à 8h00, aura été publié le PIB allemand prévu en moyenne à +0,7%, après +0,3% au quatrième trimestre. À 11h00 suivra le chiffre de la zone euro, que les économistes attendent à +0,5% contre +0,4%.
La dégradation annoncée pour le deuxième trimestre, déjà perceptible dans les indicateurs de mars, empêchera de se féliciter de ces bons chiffres. Le gouvernement en a d'ailleurs pris acte implicitement en modérant ces derniers jours son discours sur la "résilience" de l'économie française et européenne, un leitmotiv au début de l'année que l'on n'entend plus dans les déclarations officielles.
"La croissance en France et en Allemagne semble avoir bien résisté au premier trimestre malgré ce qu'on pouvait pressentir, mais cela décale d'autant le creux du cycle car on n'est pas insensible au ralentissement mondial", explique Jean-Christophe Caffet, économiste chez Natixis, qui prévoit une hausse de seulement 0,1% du PIB au deuxième trimestre après une croissance de 0,5% en janvier-mars.
"Le deuxième trimestre devrait marquer une sorte de contre-coup après le premier, et ça ne devrait pas être meilleur au troisième", avertit-il.
CASSURE EN MARS
Laurent Berrebi, chez Groupama Asset Management, estime que le chiffre du premier trimestre peut monter jusqu'à 0,6% ou 0,7%, en France comme dans la zone euro.
"La consommation a été meilleure qu'au quatrième trimestre, la production industrielle s'est bien comportée aussi, ce sera incomparable avec ce qu'on a eu aux Etats-Unis", dit-il. "Mais nos craintes c'est plus par rapport au deuxième trimestre - on pense que la croissance va être assez proche de zéro".
En net ralentissement en novembre, les indicateurs sur la consommation des ménages, la production industrielle et les exportations se sont ensuite redressés en décembre pour se maintenir à un bon niveau en janvier et février.
"La consommation a été plus forte que ce que pourraient suggérer les enquêtes auprès des ménages et le commerce extérieur, grâce aux exportations, devrait encore apporter une contribution positive, de l'ordre de 0,1 ou 0,2 point, pour le deuxième trimestre consécutif - ce qui est plutôt rare pour la croissance française", note Jean-Christophe Caffet.
"Du côté de l'offre, la production industrielle a été robuste et les services tiennent aussi le coup même si c'est assez disparate. La construction n'est pas folichonne mais a une certaine inertie, quand on commence un bâtiment en règle générale on le finit - la contribution serait donc encore positive de ce côté-là aussi", ajoute-t-il. "In fine, quand on réconcilie les deux approches, côté valeur ajoutée et côté demande, ça devrait tourner autour de +0,5%".
Mais une cassure semble s'être produite en mars, mois pour lequel ont été annoncés une chute de 6% des exportations, une baisse de 1,7% des dépenses de ménages ou un recul de 0,8% de la production industrielle (et de 1,5% pour la production manufacturière, c'est-à-dire hors énergie et alimentation).
Or les nouveaux records du pétrole et de l'euro, l'inflation toujours élevée et le moral des ménages à son plus bas historique ne laissent pas espérer un rebond des exportations et de la consommation.
DILEMME POUR LA BCE
"Au deuxième trimestre, on a des effets d'acquis détestables sur le commerce extérieur et la consommation", constate Jean-Christophe Caffet en notant aussi la forte dégradation des enquêtes dans l'industrie et les services.
"Tous les indicateurs avancés corrigent assez sérieusement depuis mars, ce n'est pas bon pour le deuxième trimestre", renchérit Laurent Berribi (Groupama Asset Management) qui prévoit un "premier trimestre relativement fort, un deuxième trimestre très faible, et par la suite un rythme de croissance qui restera faible".
Le dilemme n'en sera que plus grand pour la Banque centrale européenne, qui maintient son taux directeur à 4% alors que la Réserve fédérale américaine a multiplié les baisses de taux depuis septembre pour contrer les menaces de récession.
"La BCE va-t-elle privilégier les données du premier trimestre ou celles du deuxième ? En tant que banque centrale on a tout lieu de privilégier le futur, donc de ce côté là on pense que les mauvais chiffres qui sont en train de tomber depuis mars vont relancer les anticipations de baisse des taux dans la zone euro", dit Laurent Berrebi.
Selon la dernière enquête Reuters réalisée fin avril, les économistes prévoient en moyenne deux assouplissements d'un quart de point au deuxième semestre 2008, qui ramèneraient le taux de refinancement à 3,5% d'ici la fin décembre.
Source: news.yahoo.com
Auparavant, à 8h00, aura été publié le PIB allemand prévu en moyenne à +0,7%, après +0,3% au quatrième trimestre. À 11h00 suivra le chiffre de la zone euro, que les économistes attendent à +0,5% contre +0,4%.
La dégradation annoncée pour le deuxième trimestre, déjà perceptible dans les indicateurs de mars, empêchera de se féliciter de ces bons chiffres. Le gouvernement en a d'ailleurs pris acte implicitement en modérant ces derniers jours son discours sur la "résilience" de l'économie française et européenne, un leitmotiv au début de l'année que l'on n'entend plus dans les déclarations officielles.
"La croissance en France et en Allemagne semble avoir bien résisté au premier trimestre malgré ce qu'on pouvait pressentir, mais cela décale d'autant le creux du cycle car on n'est pas insensible au ralentissement mondial", explique Jean-Christophe Caffet, économiste chez Natixis, qui prévoit une hausse de seulement 0,1% du PIB au deuxième trimestre après une croissance de 0,5% en janvier-mars.
"Le deuxième trimestre devrait marquer une sorte de contre-coup après le premier, et ça ne devrait pas être meilleur au troisième", avertit-il.
CASSURE EN MARS
Laurent Berrebi, chez Groupama Asset Management, estime que le chiffre du premier trimestre peut monter jusqu'à 0,6% ou 0,7%, en France comme dans la zone euro.
"La consommation a été meilleure qu'au quatrième trimestre, la production industrielle s'est bien comportée aussi, ce sera incomparable avec ce qu'on a eu aux Etats-Unis", dit-il. "Mais nos craintes c'est plus par rapport au deuxième trimestre - on pense que la croissance va être assez proche de zéro".
En net ralentissement en novembre, les indicateurs sur la consommation des ménages, la production industrielle et les exportations se sont ensuite redressés en décembre pour se maintenir à un bon niveau en janvier et février.
"La consommation a été plus forte que ce que pourraient suggérer les enquêtes auprès des ménages et le commerce extérieur, grâce aux exportations, devrait encore apporter une contribution positive, de l'ordre de 0,1 ou 0,2 point, pour le deuxième trimestre consécutif - ce qui est plutôt rare pour la croissance française", note Jean-Christophe Caffet.
"Du côté de l'offre, la production industrielle a été robuste et les services tiennent aussi le coup même si c'est assez disparate. La construction n'est pas folichonne mais a une certaine inertie, quand on commence un bâtiment en règle générale on le finit - la contribution serait donc encore positive de ce côté-là aussi", ajoute-t-il. "In fine, quand on réconcilie les deux approches, côté valeur ajoutée et côté demande, ça devrait tourner autour de +0,5%".
Mais une cassure semble s'être produite en mars, mois pour lequel ont été annoncés une chute de 6% des exportations, une baisse de 1,7% des dépenses de ménages ou un recul de 0,8% de la production industrielle (et de 1,5% pour la production manufacturière, c'est-à-dire hors énergie et alimentation).
Or les nouveaux records du pétrole et de l'euro, l'inflation toujours élevée et le moral des ménages à son plus bas historique ne laissent pas espérer un rebond des exportations et de la consommation.
DILEMME POUR LA BCE
"Au deuxième trimestre, on a des effets d'acquis détestables sur le commerce extérieur et la consommation", constate Jean-Christophe Caffet en notant aussi la forte dégradation des enquêtes dans l'industrie et les services.
"Tous les indicateurs avancés corrigent assez sérieusement depuis mars, ce n'est pas bon pour le deuxième trimestre", renchérit Laurent Berribi (Groupama Asset Management) qui prévoit un "premier trimestre relativement fort, un deuxième trimestre très faible, et par la suite un rythme de croissance qui restera faible".
Le dilemme n'en sera que plus grand pour la Banque centrale européenne, qui maintient son taux directeur à 4% alors que la Réserve fédérale américaine a multiplié les baisses de taux depuis septembre pour contrer les menaces de récession.
"La BCE va-t-elle privilégier les données du premier trimestre ou celles du deuxième ? En tant que banque centrale on a tout lieu de privilégier le futur, donc de ce côté là on pense que les mauvais chiffres qui sont en train de tomber depuis mars vont relancer les anticipations de baisse des taux dans la zone euro", dit Laurent Berrebi.
Selon la dernière enquête Reuters réalisée fin avril, les économistes prévoient en moyenne deux assouplissements d'un quart de point au deuxième semestre 2008, qui ramèneraient le taux de refinancement à 3,5% d'ici la fin décembre.
Source: news.yahoo.com