L'Actualité
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<title>New Page 9</title>
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<p><font size="5">Actualité :</font></p>
<p><font size="4">Une fois n'est pas coutume. Ne nous plaignons pas. A la fin
des années 1990, le Conseil Général des Alpes-Maritimes lance l'idée puis le
projet d'un Musée des Arts Asiatiques à Nice.</font></p>
<p><font size="4">Commencé modestement, l'œuvre prit de l'ampleur pour,
aujourd'hui, accueillir une exposition rare, soit une partie des collections du
Musée National de la Soie de la Province du Zhejiang en Chine Populaire. </font>
</p>
<p align="left"><font size="4">Pendant trois mois, à compter d'hier, date à
laquelle eut lieu un brillant vernissage mêlant les sens de la fête
chinois et niçoise (et qui ne sont nullement antagonistes), le jeune musée
niçois va pouvoir présenter aux amateurs (ceux qui aiment...) un étonnant
raccourci de cet art millénaire de la soie. Remarquant que son Conservateur,
Madame Marie Foissy, n'a pas été mentionné en cette occasion, je voudrais dire
combien son action est à l'origine même de l'expansion de l'institution dont il
(elle, devrais-je dire) a la charge. </font></p>
<p align="left">
<img border="0" src="http://membres.lycos.fr/artpicture/IMG_1668.jpg" width="525" height="368"></p>
<p align="left"><i><font size="4">S.E. M. Zhichun Xu, Vice-président du Comité
Permanent de l'Assemblée Populaire de la Province de Zhejiang, Chine </font></i>
</p>
<p align="center"> </p>
<p align="center">
<img border="0" src="file:///C:/Documents%20and%20Settings/Xavier%20Cottier/Mes%20documents/IMG_1669.jpg" align="left" width="515" height="359"></p>
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<img border="0" src="http://membres.lycos.fr/artpicture/IMG_1680.jpg" width="519" height="432"></p>
<p><i><font size="4">Préparation de la Danse du Dragon </font></i></p>
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<img border="0" src="http://membres.lycos.fr/artpicture/IMG_1682.jpg" width="522" height="453"></p>
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<img border="0" src="http://membres.lycos.fr/artpicture/IMG_1702.jpg" width="520" height="605"></p>
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<img border="0" src="http://membres.lycos.fr/artpicture/IMG_1712.jpg" width="527" height="702"></p>
<p><i><font size="4">Et pour finir, de retour vers Eze, cette vue du Château.
</font></i></p>
<p><font size="4"> </font></p>
<p><font size="4">Aller voir la parure des morts, fussent-ils de Chine et
revêtus de soie, relève d'une démarche conforme à notre Comté où ce qui est
toujours beau est le fruit d'un travail de conservation et ce qui ne l'est plus
du : "progrès". Saluons malgré tout - et l'hommage en aura d'autant plus de prix
- les initiatives du Conseil Général. </font></p>
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<p>(photos Xavier Cottier - 2005) </p>
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L'Histoire
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La réputation sulfureuse de la "Côte d'Azur", pendant du vertueux Comté de Nice, n'est pas nouvelle. Ainsi, la Reine Victoria, pourtant pratiquante des joies de la "French Riviera", fermait-elle les rideaux de son wagon pour ne pas voir les paysage empreints de stupre et de lucre des lieux connus pour leur faune graveleuse et dionysiaque!
Frank Harris est la parangon de ces hommes éternels qui hantent alors les halls de gare, d'hôtels ou d'officines en tous genres. De Cannes à Menton, les villes de la côte offrent tout un choix d'activités rémunérées et non taxables qui vont de gigolo, à joueur "chanceux", en passant par celles d'investisseur désargenté et d'ami professionnel.
Français, il eut été feuilletoniste ou rédacteur de presse à scandale (elle existait déjà). Nous devons à John Dos Passos d'en savoir plus sur notre triste héros qui mourut à Nice, rue de la Buffa, en 1930.
Il nous apprend au premier chef qu'écrivain - disons chroniqueur, notamment pour le "Spectator" -, Harris a utilisé ici même ses connections mondaines afin de vendre des actions dites "blue-sky", ayant découvert avant d'autre que l'or bleu en vaut bien d'autre. Il séjournait à l'Hôtel du Cap d'Antibes et entreprit des investissements dans des hôtels monégasques ainsi qu'à Eze!
Dos Passos ne mentionne pas le nom de l'hôtel en question, mais cette révélation est pour le moins singulière! Il est vrai que la période annonçant la grande crise de 1929, soit celle qui succède immédiatement aux fastes années Vingt, présage également de l'utilisation du nouveau tourisme à des fins spéculatives. A Eze, la "Société Terrienne de la Côte d'Azur" entreprend de nombreux achats fonciers. Il serait faire trop d'honneur à Frank Harris, qui n'est après tout qu'un pauvre hère, d'en faire l'éclaireur de la multitude d'escrocs qui empêchèrent le développement de la station balnéaire d'Eze-sur-Mer. Il n'en demeure pas moins que de faillites en liquidation, des pans entiers de notre territoire furent mis en coupe sombre ou laissés en jachère laissant accroire aux plus naïfs (Dieu qu'ils étaient nombreux à l'époque!) d'entre les Ezasques qu'il s'agissait là d'une "réserve foncière"; En fait, un trésor de guerre qui, plus tard, sera déterré lorsque les dirigeants d'ici ou là seront moins regardants.
Revenons à notre petit homme d'Harris qui, ruiné, meurt à Nice en 1930. Il est juste qu'il eût sa plaque, le XXe siècle ayant rendu plus d'hommages aux faux qu'aux vrais héros. Mais il fut tout de même l'un de nos visiteurs et à ce titre il a sa place dans notre panthéon des pousse-cailloux d'Eze qu'ils fussent français, étrangers, princiers, parfois royaux ou simples quidams.
Nous lui devons, enfin, d'être cité par Dos Passos ce qui n'est pas rien et, après tout, face à nos escrocs d'aujourd'hui, Mr. Frank Harris est tout à fait fréquentable!
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Un homme comme lui ne peut s'appeler Duval, aussi son nom de plume sera-t-il : Lorrain.
Son nom est rattaché à Eze de façon étrange. Ma grand-mère me conta maintes fois ses rencontres avec l'écrivain. Elle le remarqua alors que s'étant assise à ses côtés il lui sembla sombrer dans le plus grand des sommeils. Un ami à qui elle confia cet extraordinaire fait, lui répondit simplement "Mais vous ne savez pas que Jean boit de l'éther. C'est un éthéromane?"
L'homme est né malade mais il a aggravé sa peine par tous les abus que la morale réprouvait sur le papier mais contemplait non sans délectation. Il pensa panser les blessures de ses épanchements de toutes sortes en allant dès 1905 dans la région niçoise et fit de nombreuses cures à Peira Cava où le maire d'Eze avait une propriété. Puis, charmant qu'il était, passa par tous les salons littéraires ou ludiques de cette province vers laquelle Paris l'avait exilé.
Son œuvre est si marquante de la période qu'il ne s'est jamais vraiment fait oublier alors même qu'alors elle a pu être jugée mineure. Sa richesse ? La décadence. Celle-là même qui fit les très riches heures de la Belle Epoque. Rien ne se fit, rien ne fut vraiment créé mais tout fut transformé
L'important est qu'il fût un véritable écrivain et cela il le fut. Ses paradigmes sont souvent empruntés - notamment à d'autres - mais sa poésie est personnelle. Il a la légèreté qui manque à Proust ou à Huysmans mais possède cette profondeur ironique d'un Byron ou d'un Wilde. Il est du temps et cela lui vaut un peu d'oubli.
Sur Eze, il n'écrivit rien d'inoubliable, précisément, mais cet extrait vaut la peine d'être cité ici.
"Quand les amandiers seront en fleurs et le bleu du large s'éclaboussera de floconnements roses, qui seront autant de branches de pruniers ou de pêchers, c'est alors que vous sentirez monter des golfes et des promontoires la poésie virgilienne de nos vergers d'oliviers... Ah! la silhouette violâtre du rocher d'Eze, les arabesques d'or de l'Estérel dans le couchant, là-bas, à l'extrémité de la baie des Anges, la nostalgie des voiles latines tachant de rouille l'horizon, et, sur le bloc des môles, cette eurythmie antique, les pieds nus des pêcheurs!..."
L'Histoire

GARIBALDI
(Archives Xavier Cottier)
L'HOMME DE CAPRERA
Mille huit cent soixante seize. Beau temps ce 19 juin sur l'île de Caprera. Bien que malade, vieilli et déçu - les lions finissent toujours solitaires - Guiseppe garde un oeil sur l'Etat, c'est à dire l'Italie, presque son œuvre, puis sur sa famille.
Agostino Deprestis est au pouvoir. Homme des vaillants "Mille", il alloue une pension au héros que celui-ci accepte car elle vient d'un des siens.
Homme d'état ou aventurier, grand général ou mercenaire, Garibaldi demeure l'une des figures du temps des Nations. Il fut partout. Trop, sans doute. Mais il risqua sa vie. Il prit position; toujours. Mais il changea d'opinion. Certes. Mais il est des revirements qui font les héros. Ainsi, l'homme qui jugea inconsidéré le rattachement de Nice et de la Savoie à la France, fut le même qui onze ans plus tard allait se battre jusqu'en Bourgogne pour qu'une autre idée Européenne ne prévalût jamais sur celle latine. Franc-maçon, il se marie à l'église. En un mot il est italien. Non du bout des lèvres et par choix. Non pas. Ardemment et puissamment italien. Les niçois, peu enclins à la rancune, ne l'oublieront jamais.
C'est donc de son exil qu'il prend la plume pour s'adresser à son avoué. Mais, pour lui, il est plus que son homme de loi. En effet, César-Marie Figuiera connaît bien sa famille. De plus, autre intérêt pour le grand homme, il est l'époux de la fille du Chevalier François Malausséna. Garibaldi n'a pas aimé les choix de dernière minute du maire de Nice mais il connaît son influence. Or, les Garibaldiens sont à la grande Italie (qui s'étend à ce qui est italien, l'a été ou compte de communautés italiennes) ce que les Bonapartistes sont à la France. Force d'appoint mais jamais de ralliement, minoritaire car mouvement de cadres et non de masses. Tous attendent leur heure.
César-Marie FiguieraCollection
XC -
C'est celle de sa fin qui est promise au pater familias de Caprera. Mais, pour l'instant, ce qui le préoccupe est une maison dont il est propriétaire et au sujet de laquelle César-Marie Figuiera a écrit à son fils Menotti. Plus directement, il veut que son avoué niçois s'en occupe directement avec son fils. Ces affaires, visiblement, ne le concernent plus. Pour autant, sa missive n'est ni froide, ni purement technique. Guiseppe n'oublie pas de demander à César-Marie de saluer son "... cher cousin Damiano" pour finir par un amical "Sone vostre".
Lettre de G. Garibaldi à C-M. Figuiera - 1876 - Collection Abeille
Faut-il s'en étonner? La famille de César-Marie Figuiera et ses successeurs - dont fait partie votre serviteur - conservera toujours à l'endroit de Garibaldi un respect qu'elle pense devoir tant à l'homme qu'à ce qu'il a accompli. Bien sûr, les temps étaient propices à la bravoure et aux actions d'éclat. mais je demeure convaincu que ce n'est pas la pièce qui fait l'acteur mais l'acteur qui fait la pièce.
"L'idée de patrie est une idée de ville. La petite patrie, c'est la grande, c'est l'unique."
Jules Renard
Extrait de son Journal 1893 – 1898