Plus de 40 partis communistes et ouvriers ont signé une tribune
(disponible ici) condamnant un plan d'agression et d'intervention contre le Parti Communiste du Venezuela (PCV).
45 partis communistes et ouvriers du monde entier condamnent les projets du gouvernement de Nicolás Maduro de prendre le contrôle du Parti Communiste du Venezuela (PCV). "Nous condamnons fermement les plans visant à renverser frauduleusement son Directoire Politique, soit par une intervention administrative illégale (via le Conseil National Électoral) soit par une intervention judiciaire (via la Cour Suprême de Justice), qui serait une ingérence abusive dans la vie interne du PCV".
Rupture entre le PCV et le PSUV en 2020
La rupture entre le PCV et le Parti Socialiste Unifié du Velezuela (PSUV) a commencé lors des élections législatives de 2020, lorsque le PCV est sorti du Grand Pôle Patriotique (GPP). Depuis, il est régulièrement ciblé par Nicolas Maduro et Diosdado Cabello (dirigeant du PSUV), les qualifiant de "fausse gauche". Le conflit entre les deux organisations s'est intensifié. Et il a fait des morts.
Le gouvernement de Nicolas Maduro "ne pardonne pas" à la direction du Parti communiste, ni à son bras syndical, la Central Unitaria de Trabajadores de Venezuela (CUTV), l'organisation de manifestations pour exiger des salaires décents depuis l'année dernière.
En plus d'exiger des hausses de salaires, des allocations, des pensions, le PCV exige des discussions, sur les conventions collectives, l'arrêt de la criminalisation de la lutte syndicale, la libération des dirigeants syndicaux et ouvriers arrêté pour avoir protesté.
"La politique d'agression contre le PCV s'est intensifiée et vient de la direction du PSUV pour notre lutte en faveur de tous les travailleurs, pour des salaires dignes, contre la politique anti-ouvrière de Maduro qu'il a convenue avec la bourgeoisie traditionnelle et avec la nouvelle bourgeoisie révolutionnaire. Le PCV représente une menace que le gouvernement doit neutraliser avec toutes les forces qui pourraient faire obstacle à sa politique néolibérale" déclare le dirigeant du PCV Yul Jabour.
Faux militants, réelles menaces contre le PCV
Lors de la marche de commémoration du 4 février 1992, Cabello, Premier vice-président du PSUV, a salué un groupe de personnes avec des drapeaux, des casquettes et des affiches avec les symboles du coq rouge, symboles du PCV. Mais cela ne s'est pas arrêté là, puisque des dirigeants communistes "rebelles" apparaissent et prennent position contre la direction du PCV.
Le PCV dénonce un plan orchestré "par la direction" du PSUV pour tenter de "neutraliser" le PCV par des mécanismes comme la disqualification devant le Conseil national électoral ou l'intervention judiciaire, comme cela s'est produit avec la Patria Para Todos (PPT) et des organisations d'opposition telles que Acción Democrática (AD), Primero Justicia (PJ) et Voluntad Popular.
Compte tenu de la proximité des élections présidentielles de 2024, le PSUV voudrait "s'approprier" les symboles du PCV pour les ajouter arbitrairement au GPP en soutien à la réélection de Maduro ou simplement pour "désactiver" l'organisation et l'empêcher de présenter une candidature chaviste dissidente.
Après avoir accusé le PSUV de déguiser des militants du PSUV en militant du PCV lors de la marche des 4F, le PCV a lancé une nouvelle alerte le 11 février. Le Bureau politique a dénoncé Carlos Figueroa, une personne qui affirme être le "coordinateur politique" du PCV dans l'État de Miranda. Le PCV nie l'appartenance de Carlos Figueroa au PCV, mais aussi que le poste de coordinateur politique n'existe pas dans la structure du parti, car il y a des secrétaires (politique, organisation, ouvrier et syndical, entre autres) qui à leur tour se retrouvent dans les comités régionaux du PCV.
Le même jour, trois personnes, qui prétendaient également appartenir aux rangs du PCV, ont offert une conférence de presse à Monagas, l'État d'origine de Cabello, pour exprimer leur soutien à l'administration de Nicolas Maduro. Ils ont assuré qu'il y avait des réunions régionales entre le PCV de La Guaira, de Sucre, d'Anzoátegui et du Delta Amacuro avec le PSUV pour discuter de la situation politique et pour condamner la direction nationale.
Ces gens-là accusent la direction nationale du PCV de faire le jeu des impérialistes et que la base appelle au "sauvetage" du PCV, qui, selon eux, est "prise en otage" par la direction nationale.
Neutralisation du "chavisme dissident" ?
Aujourd'hui, le PCV est clairement menacé. Le PCV risque d'être radié par la CNE.
"N'ayant pas réussi à faire la ligne politique du PCV validée lors du 16e Congrès national de novembre 2022, voyant l'unité et la cohésion idéologique des communistes, ils ont monté un spectacle avec des gens qui ne sont pas des militants, mais des militants d'autres organisations politiques du Gran Polo Patriotique. Le PCV est plus qu'une carte, une casquette ou un drapeau, il ne sera pas facile de le désactiver, car c'est une institution dans le pays avec des liens internationaux importants" souligne Yul Jabour.
Depuis que le PSUV a repris les commandes au PPT et dans le parti Tupamaro, le "chavisme dissident" n'a plus que la carte électorale du PCV pour pouvoir déposer des candidatures.