Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les députés,

Les objectifs du projet annuel de performances(PAP) Ville et Logement sont ambitieux, malheureusement, comme souvent avec la majorité actuelle, les moyens alloués dans le PLF 2008 ne sont pas à la hauteur des buts fixés. Le programme 202 de rénovation urbaine, dans sa présentation stratégique prévoit de renouveler l'offre de logements sociaux, d'améliorer les conditions matérielles de vie dans les quartiers et de renforcer la mixité sociale dans ces zones dites sensibles. Les chiffres de 400 000 logements réhabilités et de 250 000 constructions-démolitions y sont évoqués. Or la somme allouée pour ce programme ne s'élève qu'à 385 millions d'euros...somme dérisoire en comparaison avec les cadeaux fiscaux de cet été, qui pour mémoire s'élève à 13 Milliards d'euros.

En parallèle, le budget annuel du PAP Ville et Logement est de 8 milliard d'euros dont 5 milliards consacrés à l'aide à l'accès au logement sous forme de subsides personnalisés : ALF (aide au logement à caractère familial), APL (aide personnalisée au logement), ALS (aide au logement à caractère social) et d'aide à la pierre. Ce programme concerne 6 millions de personne dont plus de 90% ont des revenus égaux ou inférieurs au SMIC. Ces aides sont indispensables, elles canalisent et contiennent un chaos social généralisé. Cependant, les politiques en matière de logement ne peuvent se concentrer principalement sur ce type d'action dont l'efficacité dans la résolution de la crise du logement en France reste limitée.

La solution primordiale face à la crise que traverse la France reste la construction massive de logements à loyer modéré. Aujourd'hui plus de 1,3 millions de foyers français sont attentes d'un logement. Ce constat est d'autant plus criant que l'entrée en vigueur de la loi DALO (droit au logement opposable) dès janvier 2008 entraînera inexorablement l'explosion du nombre de requêtes. Or, à la lecture du PLF 2008, il apparaît évident que les promesses financières du gouvernement n'ont pas été tenues. Les associations de défense du droit au logement estiment le manque budgétaire à 1 milliards d'euros. Mes chers collègues, le gouvernement ne sera pas en capacité d'assumer l'application de la loi DALO et des 37 propositions du comité de suivi. Un nouveau bras de fer s'annonce entre le gouvernement et les associations, bras de fer qui cette fois ne pourra pas être solutionné à coup de promesses non gagées.

Les députés communistes et républicains dénoncent en outre l'annonce du gouvernement de la vente de 40 000 logements sociaux qui ne fera qu'aggraver la situation actuelle. Cette France de propriétaires vantée par le gouvernement est un vœu qui coutera beaucoup plus cher à notre pays qu'une politique volontaire de construction d'un parc social locatif adapté aux besoins de nos concitoyens.

Les propositions des élus communistes et républicains en matière de logement sont très simples : nous œuvrons pour la constitution d'un service public du logement car nous considérons que le logement est un droit avant d'être une marchandise.

En tant que maire d'Ivry sur seine, ville ou plus de 37% des habitations sont des logements sociaux, je suis fortement attaché à ce projet de grand service public du Logement. Il soulagerait entre autre les collectivités locales déjà asphyxiées financièrement sous le poids de la décentralisation. Je conçois cependant, mesdames et messieurs les députés que pour les membres de la majorité, favorable à l'Europe libérale il en soit autrement ; la commission européenne ayant inscrit le logement dans le champ de la concurrence libre et non faussée.