Alors que la résistance grandit contre le gazoduc Coastal GasLink et l'invasion massive des territoires des Wet'suwet'en par la GRC, le Comité central du Parti communiste du Canada, réuni au cours de la fin de semaine du 8 au 9 février à Toronto, envoie ses vœux de solidarité à tous celles et ceux qui luttent aujourd'hui pour les droits des autochtones et la justice environnementale.

La volonté de l'État canadien et des grands monopoles énergétiques de mener à bien les projets de pipelines Coastal GasLink et TransMountain est une catastrophe à tous les niveaux - une attaque stupéfiante contre la souveraineté autochtone, une menace pour l'environnement côtier et mondial et une erreur économique potentiellement massive. À la suite des arrestations menées par les GRC (Gendarmerie Royale du Canada) et des décisions de justice de cette semaine, le Comité central du Parti communiste du Canada se tient aux côtés de celles et ceux qui défendent les terres et l'eau des autochtones, aux côtés de leurs alliés écologistes dans la lutte contre ces projets dangereux. Nous exigeons des politiques qui accordent la priorité aux besoins des personnes, de l'environnement et mettent fin à la cupidité insatiable des grands monopoles énergétiques, qui mettent en danger l'avenir de notre planète.

L'invasion policière sur les territoires de Wet'suwet'en et la vague d'arrestations qui a commencé le 6 février sont un signal, qui malgré leurs prétentions à soutenir la «réconciliation» avec les Premières Nations, montre que les gouvernements provinciaux et fédéraux sont déterminés à faire passer le littoral Gazoduc GasLink pour fournir du gaz naturel liquide fracturé à l'usine de LNG Canada à Kitimat. Ce projet de 6,6 milliards de dollars (canadiens) menace les terres et les rivières, cruciales pour le mode de vie traditionnel des Wet'suwet'en, en particulier la viabilité de leurs pêcheries de saumon. Ces développements annuleraient la victoire historique remportée par la Cour suprême du Canada dans l'affaire Delgamuukw en 1997, qui établi l'existence d'une reconnaissance des terres autochtones sur 58.000 kilomètres carrés dans le centre-nord de la Colombie-Britannique

De même, les dernières décisions des tribunaux en faveur du projet TMX établissent que les termes de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones - en particulier le droit à un consentement libre, préalable et éclairé sur les projets de développement économique sur leurs territoires traditionnels - seront inévitablement mis de côté au profit des grands monopoles de l'énergie et de leurs nouveaux projets d'extraction et d'exportation.

Les dernières arrestations et décisions de justice soulèvent une autre menace : l'aggravation de la crise climatique causée par l'augmentation les émissions de gaz à effet de serre. Ce ne sera plus un facteur pris en compte par les gouvernements qui continuent de soutenir les intérêts pétroliers. Le gouvernement de la Colombie-Britannique a offert à LNG Canada 6 milliards de dollars d'aides, et le gouvernement Trudeau a offert 275 millions de dollars en subventions, ainsi que l'achat du projet de pipeline TMX au coût de 4 milliards de dollars. Le Canada est le quatrième producteur mondial de pétrole brut et le cinquième producteur mondial de gaz naturel. Ces projets augmenteront considérablement l'empreinte carbone du Canada, rompant les promesses antérieures de réduire les émissions. Le Canada est en train de devenir un criminel mondial du carbone, alors même que la GRC envahit les terres de Wet'suwet'en pour appliquer des injonctions judiciaires contre celles et ceux qui cherchent à défendre l'environnement.

Nous soulignons également que les projets d'extraction et d'exportation d'énergie sont de plus en plus susceptibles de perdre de l'argent dans les conditions changeantes des marchés internationaux. De nombreux pays sont fortement engagés dans la transition vers les énergies renouvelables, y compris des marchés clés tels que la Chine. Le prix actuel du GNL (Gaz naturel liquéfié) est estimé à environ un tiers des coûts de production et de distribution associés au projet GNL Canada-Coastal GasLink, par exemple, et les prix du pétrole ne devraient pas atteindre le niveau requis pour rentabiliser l'expansion du TMX. Aucune rhétorique des premiers ministres ne peut modifier les prix mondiaux de l'énergie; déverser plus de pétrole et de GNL dans la surabondance sur les marchés mondiaux ne changera pas cette réalité. Au contraire, injecter des milliards de dollars des contribuables dans de grands projets énergétiques rend tout simplement plus difficile l'investissement dans les énergies renouvelables, le transport en commun,

Le Parti communiste du Canada exprime sa pleine solidarité aux Wet'suwet'en et aux autres Premières nations qui luttent pour bloquer ces projets. Nous continuerons d'appeler à une politique énergétique populaire pour le Canada, fondée sur une véritable acceptation des termes de l'UNDRIP, la propriété publique de l'industrie de l'énergie et des mesures spectaculaires pour réduire l'empreinte carbone du Canada.