Avec la nomination de la dirigeante de longue date inuits, Mary Simon, comme nouvelle Gouverneure générale du Canada, c'est la première fois qu'une personne d'origine autochtone occupe ce poste de représentant officiel au Canada du monarque britannique. Le fait que le Premier ministre Justin Trudeau ait choisi de recommander Simon pour ce poste reflète la pression politique intense exercée sur son gouvernement libéral pour qu'il agisse face aux problèmes urgents auxquels sont confrontés les peuples autochtones au Canada, qui sont victimes de pauvreté extrême, subissent des taux élevés d'incarcération et d'itinérance, ne bénéficient pas d'un accès à l'éducation, aux soins de santé et aux services sociaux suffisant, et bien plus encore.

Le Parti Communiste du Canada considère cette nomination comme un geste politique du Premier ministre pour donner l'impression que son gouvernement prend ces questions au sérieux, d'autant plus que des élections fédérales sont attendues sous peu. Malgré leurs promesses électorales précédentes de mettre en œuvre les 94 appels lancés par la Commission de vérité et réconciliation et les recommandations de l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones assassinées et disparues, les libéraux fédéraux traînent les pieds depuis des années, faisant peu de progrès sur bon nombre de ces mesures spécifiques et concrètes.

Au lieu de cela, comme nous l'avons vu à nouveau à la suite de la découverte de plus de 1000 tombes anonymes d'enfants autochtones à proximité d'anciens pensionnats, M. Trudeau et son gouvernement préfèrent systématiquement publier des déclarations exprimant leur chagrin, plutôt que de réagir rapidement aux appels lancés par le TRC et le MMIWG. Malgré son bilan de toute une vie en tant que fervente défenseure des Inuits, nous sommes d'avis que la nomination de Mary Simon au poste de gouverneure générale n'est qu'une goutte d'eau pour faire face aux crises graves et urgentes auxquelles sont confrontés les peuples autochtones au Canada.

Le Parti communiste profite également de cette occasion pour réitérer sa position historique en faveur d'une réforme démocratique, significative, de l'État et des systèmes de gouvernance au Canada. Dans une société démocratique, le chef d'État officiel ne devrait pas être nommé par l'institution féodale réactionnaire qu'est la monarchie britannique. Le poste de Gouverneur général devrait être aboli, ainsi que le Sénat, qui est également composé de personnes nommées et non élues. Le Parti communiste appelle à remplacer le Sénat par une Chambre des Nations élue, dans le cadre d'une nouvelle Constitution pour permettre un partenariat égal et volontaire entre les nations autochtones, le Canada anglophone, le Québec et l'Acadie.