Lors de la présentation devant la commission des Finances de l'Assemblée de son rapport préliminaire au débat d'orientation budgétaire, Philippe Seguin a dit s'attendre à un déficit public d'au moins 7% et à une dette supérieure à 75% du PIB en 2009.
Ce niveau de dette s'entend hors emprunts de la société de financement de l'économie française (Sfef), qui, si on les comptait, le porteraient à plus de 80%, a-t-il précisé.
Le déficit du régime général de la Sécurité sociale pourrait approcher 30 milliards d'euros en 2010 et s'y maintenir.
En 2012, le déficit pourrait être supérieur à 6% du PIB et la dette approcherait 90% (hors Sfef), a ajouté Philippe Seguin.
"Dans ces conditions (...) la perspective d'une réduction sensible du déficit et de la dette à l'horizon 2012 n'est pas réaliste sans un effort drastique de réduction des dépenses. A défaut, il faudrait pour tenir l'objectif se résigner à augmenter les prélèvements obligatoires", a-t-il souligné.
"Pour rétablir l'équilibre de nos comptes, il faut dégager environ 70 milliards d'économies", a-t-il prévenu.
Au lendemain du discours de Nicolas Sarkozy devant le Congrès à Versailles excluant toute politique de rigueur et promettant de faire la chasse aux gaspillages, il a estimé que "nous n'en sommes plus au stade où l'on peut s'accommoder ou se satisfaire de réformes ponctuelles axées sur les seuls gaspillages et sur les dysfonctionnements les plus flagrants".
"A répéter que les caisses sont vides il ne faudrait pas accréditer l'idée paradoxale qu'elles sont du coup inépuisables", a-t-il dit dans une allusion aux déclarations du Premier ministre François Fillon qui s'était dit à la tête d'un Etat en faillite.
Interrogé sur le lancement d'un grand emprunt pour financer des priorités stratégiques annoncé par Nicolas Sarkozy, Philippe Seguin a estimé que toute mesure exceptionnelle rend d'autant plus nécessaire l'effort à accomplir sur les autres secteurs, la maîtrise des dépenses ou l'utilisation des recettes.
"Il y a urgence parce que nous approchons d'une zone dangereuse", a-t-il dit en évoquant quatre risques en cas de poursuite de la dérive des comptes publics.
"Le premier risque est un risque économique, c'est que la dégradation des finances publiques nourrissent l'inquiétude des agents économiques qui, anticipant une hausse d'impôt et de cotisations, épargneront plus et réduiront leur demande, ce qui enclencherait un cercle vicieux avec une prolongation de la crise ou une dégradation larvée de la reprise", a-t-il dit.
"Le deuxième risque est celui d'un appauvrissement de l'Etat. Il faut bien voir qu'aujourd'hui la quasi-totalité de la dépense publique ne sert pas à financer des investissements qui préparent l'avenir", a-t-il souligné.
"L'appauvrissement des administrations publiques, cela signifie un risque de réduction des services qu'elles apportent aux Français et risque aussi pour le niveau de protection sociale", a-t-il prévenu.
Le troisième risque est un "emballement de la dette, les charges d'intérêt (devenant) si importantes qu'il faut emprunter de plus en plus pour les payer et rembourser le capital".
"On entre ainsi dans un phénomène d'auto-alimentation et de gonflement de la dette qui explose sous son propre poids", a mis en garde Philippe Seguin évoquant des scénarios dans lesquels la dette publique grimperait jusqu'à 100% du PIB en 2018.
"Le quatrième risque est lié au précédent, c'est que la crédibilité de la signature de la France se trouve affaiblie un jour", a-t-il prévenu.
"Plus la dette augmentera plus la prime de risque augmentera, les charges d'intérêt ne pouvant pas mobiliser une part indéfiniment croissante des ressources, les créanciers pourraient finir par exprimer une réticence (...) et il faudrait alors se résigner à un ajustement dramatique de nos finances publiques", a-t-il dit.
Le président de la Cour des comptes a écarté la perspective d'un retour à une croissance soutenue ou d'un redémarrage de l'inflation pour éponger dette et déficit publics.
"Le retour à une croissance dynamique dans un délai relativement bref est considéré généralement comme peu crédible", a-t-il dit. "Quant à la tentation du recours à l'inflation, chacun sait qu'elle sera combattue par la BCE."
Source: Reuters via Yahoo News
Ce niveau de dette s'entend hors emprunts de la société de financement de l'économie française (Sfef), qui, si on les comptait, le porteraient à plus de 80%, a-t-il précisé.
Le déficit du régime général de la Sécurité sociale pourrait approcher 30 milliards d'euros en 2010 et s'y maintenir.
En 2012, le déficit pourrait être supérieur à 6% du PIB et la dette approcherait 90% (hors Sfef), a ajouté Philippe Seguin.
"Dans ces conditions (...) la perspective d'une réduction sensible du déficit et de la dette à l'horizon 2012 n'est pas réaliste sans un effort drastique de réduction des dépenses. A défaut, il faudrait pour tenir l'objectif se résigner à augmenter les prélèvements obligatoires", a-t-il souligné.
"Pour rétablir l'équilibre de nos comptes, il faut dégager environ 70 milliards d'économies", a-t-il prévenu.
Au lendemain du discours de Nicolas Sarkozy devant le Congrès à Versailles excluant toute politique de rigueur et promettant de faire la chasse aux gaspillages, il a estimé que "nous n'en sommes plus au stade où l'on peut s'accommoder ou se satisfaire de réformes ponctuelles axées sur les seuls gaspillages et sur les dysfonctionnements les plus flagrants".
"A répéter que les caisses sont vides il ne faudrait pas accréditer l'idée paradoxale qu'elles sont du coup inépuisables", a-t-il dit dans une allusion aux déclarations du Premier ministre François Fillon qui s'était dit à la tête d'un Etat en faillite.
Interrogé sur le lancement d'un grand emprunt pour financer des priorités stratégiques annoncé par Nicolas Sarkozy, Philippe Seguin a estimé que toute mesure exceptionnelle rend d'autant plus nécessaire l'effort à accomplir sur les autres secteurs, la maîtrise des dépenses ou l'utilisation des recettes.
"Il y a urgence parce que nous approchons d'une zone dangereuse", a-t-il dit en évoquant quatre risques en cas de poursuite de la dérive des comptes publics.
"Le premier risque est un risque économique, c'est que la dégradation des finances publiques nourrissent l'inquiétude des agents économiques qui, anticipant une hausse d'impôt et de cotisations, épargneront plus et réduiront leur demande, ce qui enclencherait un cercle vicieux avec une prolongation de la crise ou une dégradation larvée de la reprise", a-t-il dit.
"Le deuxième risque est celui d'un appauvrissement de l'Etat. Il faut bien voir qu'aujourd'hui la quasi-totalité de la dépense publique ne sert pas à financer des investissements qui préparent l'avenir", a-t-il souligné.
"L'appauvrissement des administrations publiques, cela signifie un risque de réduction des services qu'elles apportent aux Français et risque aussi pour le niveau de protection sociale", a-t-il prévenu.
Le troisième risque est un "emballement de la dette, les charges d'intérêt (devenant) si importantes qu'il faut emprunter de plus en plus pour les payer et rembourser le capital".
"On entre ainsi dans un phénomène d'auto-alimentation et de gonflement de la dette qui explose sous son propre poids", a mis en garde Philippe Seguin évoquant des scénarios dans lesquels la dette publique grimperait jusqu'à 100% du PIB en 2018.
"Le quatrième risque est lié au précédent, c'est que la crédibilité de la signature de la France se trouve affaiblie un jour", a-t-il prévenu.
"Plus la dette augmentera plus la prime de risque augmentera, les charges d'intérêt ne pouvant pas mobiliser une part indéfiniment croissante des ressources, les créanciers pourraient finir par exprimer une réticence (...) et il faudrait alors se résigner à un ajustement dramatique de nos finances publiques", a-t-il dit.
Le président de la Cour des comptes a écarté la perspective d'un retour à une croissance soutenue ou d'un redémarrage de l'inflation pour éponger dette et déficit publics.
"Le retour à une croissance dynamique dans un délai relativement bref est considéré généralement comme peu crédible", a-t-il dit. "Quant à la tentation du recours à l'inflation, chacun sait qu'elle sera combattue par la BCE."
Source: Reuters via Yahoo News