Pratiquée depuis plus d'un siècle, la séquestration revêt, grâce à Ségolène Royal, un visage tout neuf: elle devient l'arme des salariés "fragilisés, piétinés et méprisés". Mme Royal précise: "les salariés doivent forcer le barrage de l'injustice absolue: ce discours dominant qui demande aux salariés de subir, et de disparaître en se taisant, d'être licenciés sans faire d'histoire ni de bruit..."
Nul doute que Ségolène aura fait, dimanche, des émules: les salariés, les chômeurs, les pauvres - et bien d'autres - se trouvent aujourd'hui "fragilisés, piétinés et méprisés". Pensez: s'ils se mettaient tous à pratiquer la séquestration pour revendiquer leurs droits! Les banquiers, les huissiers, les juges, les patrons de supermarchés, - et qui d'autre encore - seraient séquestrés à longueur de journée.
Ah! Vraiment! Mme Royal: il ne faut "ni prédire ni souhaiter une insurrection sociale". On est bien d'accord avec vous!
Quant à Nicolas Sarkozy, il ouvre une autre voie avec ce surprenant exercice de dépassement politique. Il déclarait, mzardi, à Bouc Bel Air: "Qu'est-ce que c'est que cette histoire, d'aller séquestrer les gens? On est dans un Etat de droit: je ne laisserai pas faire les choses comme ça".
Les choses, les gens...
"Qu'est-ce que c'est que cette histoire, d'aller séquestrer les gens?"
Le Président de la République veut faire penser que les patrons sont des gens comme les autres. Des personnes qu'il ne serait pas justifié de séquestrer. Il se positionne, en passant, au-dessus de la marée humaine des patrons et des salariés. Cela, on le savait pas déjà.
Cependant, la formule "séquestrer les gens" contient une composante pernicieuse: la généralisation. Les gens: la foule, la masse, tout le monde.
"Séquestrer les gens". Ils le savent bien, les gens, qu'ils sont séquestrés. Par la pauvreté, le chômage.... Ce n'est qu'un point sur un i qui avait déjà un point.
Troublant dépassement politique que voilà. Délicieux, en fait. Car il faut aller jusqu'au bout de la phrase: il y a aussi"les choses". "On est dans un Etat de droit: je ne laisserai pas faire les choses comme ça" ajoutait-il. Le Président de la république ne laissera ni les patrons, ni les gens se faire avoir. Les choses: tout ça, tout ce que les gens voudront comprendre dans "les choses". C'est pourtant clair, écrit noir sur blanc: Mr Sarkozy est notre sauveur à tous. Prenons en acte et trouvons le repos. Cette fois, c'est un point sur un i qui n'existe pas.
Séquestration-TION-TION. ILLÉGALE-ale-ale.
L'interview de Ségolène Royal dans le JDD de dimanche:
http://www.lejdd.fr/...on-se-croirait-sous-l-ancien-regime_199847.html
L'allocution à Bouc Bel Air de Nicolas Sarkozy:
presque toutes les chaînes de télévision.
Le code Pénal:
Livre II. cf Article 421-1
Nul doute que Ségolène aura fait, dimanche, des émules: les salariés, les chômeurs, les pauvres - et bien d'autres - se trouvent aujourd'hui "fragilisés, piétinés et méprisés". Pensez: s'ils se mettaient tous à pratiquer la séquestration pour revendiquer leurs droits! Les banquiers, les huissiers, les juges, les patrons de supermarchés, - et qui d'autre encore - seraient séquestrés à longueur de journée.
Ah! Vraiment! Mme Royal: il ne faut "ni prédire ni souhaiter une insurrection sociale". On est bien d'accord avec vous!
Quant à Nicolas Sarkozy, il ouvre une autre voie avec ce surprenant exercice de dépassement politique. Il déclarait, mzardi, à Bouc Bel Air: "Qu'est-ce que c'est que cette histoire, d'aller séquestrer les gens? On est dans un Etat de droit: je ne laisserai pas faire les choses comme ça".
Les choses, les gens...
"Qu'est-ce que c'est que cette histoire, d'aller séquestrer les gens?"
Le Président de la République veut faire penser que les patrons sont des gens comme les autres. Des personnes qu'il ne serait pas justifié de séquestrer. Il se positionne, en passant, au-dessus de la marée humaine des patrons et des salariés. Cela, on le savait pas déjà.
Cependant, la formule "séquestrer les gens" contient une composante pernicieuse: la généralisation. Les gens: la foule, la masse, tout le monde.
"Séquestrer les gens". Ils le savent bien, les gens, qu'ils sont séquestrés. Par la pauvreté, le chômage.... Ce n'est qu'un point sur un i qui avait déjà un point.
Troublant dépassement politique que voilà. Délicieux, en fait. Car il faut aller jusqu'au bout de la phrase: il y a aussi"les choses". "On est dans un Etat de droit: je ne laisserai pas faire les choses comme ça" ajoutait-il. Le Président de la république ne laissera ni les patrons, ni les gens se faire avoir. Les choses: tout ça, tout ce que les gens voudront comprendre dans "les choses". C'est pourtant clair, écrit noir sur blanc: Mr Sarkozy est notre sauveur à tous. Prenons en acte et trouvons le repos. Cette fois, c'est un point sur un i qui n'existe pas.
Séquestration-TION-TION. ILLÉGALE-ale-ale.
L'interview de Ségolène Royal dans le JDD de dimanche:
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presque toutes les chaînes de télévision.
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Livre II. cf Article 421-1
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