Deux ans après la fusion Sagem-Snecma qui a donné naissance à Safran, les milieux de l'aéronautique et de la défense pariaient sur un mariage stratégique du nouveau groupe avec Thales. Mais l'opération, souhaitée par le PDG de Thales, Denis Ranque, et par le président du conseil de surveillance de Safran, Francis Mer, ne verra pas le jour. Denis Ranque estime dans un entretien aux « Echos » « que les conditions ne sont pas réunies aujourd'hui pour que les deux entreprises initient un tel projet ». Pour lui, les conditions de marché ne sont pas « suffisamment sûres pour les actionnaires de Thales ». Il pointe en particulier la faiblesse du dollar, qui impacte les comptes de Safran. Mais la fusion Thales-Safran, qui aurait donné naissance à un nouveau géant français présent du moteur d'avion au cockpit en passant par l'espace, le naval et la sécurité, était loin de faire l'unanimité. L'Etat actionnaire, qui détient 30,4 % du capital de Safran et 27,2 % de Thales, a finalement mis son veto à une opération susceptible de fragiliser EADS, en pleine phase de turbulences. Alcatel (20,9 % de Thales) et le management de Safran y étaient également opposés. En contrepartie, le groupe de Denis Ranque va encore renforcer ses coopérations avec l'italien Finmeccanica.