Ce n'est pas l'opération du siècle. Contraint d'engager au plus vite la vente d'une nouvelle tranche du capital d'EDF, le gouvernement est loin d'avoir atteint son objectif : annoncé par avance comme un grand succès, le placement, hier, d'une partie des titres détenus par l'Etat dans l'électricien français est au mieux un succès mitigé, au pire un demi-échec. Seules 45 millions d'actions ont en effet trouvé preneur auprès des investisseurs institutionnels auxquels ce placement était réservé. Cela signifie que l'Etat est seulement parvenu à céder 2,47 % du capital d'EDF. C'est moins que les 2,5 % annoncés par Bercy. Et franchement décevant par rapport au haut de fourchette affiché par la ministre de l'Economie : en lançant formellement l'opération, hier matin, Christine Lagarde avait indiqué qu'en fonction de la demande exprimée, l'Etat était prêt à céder jusqu'à 67,3 millions d'actions, soit 3,7 % du capital de l'électricien tricolore. Cela n'a pas été nécessaire.
Dans cette affaire, le gouvernement paie sans doute la caractère improvisé de l'opération. Les services de Bercy, qui planchaient pourtant depuis des mois sur la vente d'une nouvelle tranche du capital d'EDF, ont été pris au dépourvu par l'intervention télévisée de Nicolas Sarkozy, et l'annonce surprise d'une cession de titres pour financer un plan d'investissements dans les universités françaises. Non seulement cette annonce les a contraints à organiser ce placement dans des délais très courts (l'Agence des participations de l'Etat n'a désigné les banques chargées du placement que ce week-end). Mais en outre, le caractère « dilutif » de l'opération a clairement pesé sur le titre : après avoir dévissé de plus de 3 % vendredi, l'action EDF a encore reculé de 1,13 % hier à la Bourse de Paris, à 82,16 euros. En deux séances, l'électricien français a vu fondre sa capitalisation boursière de 6,4 milliards d'euros. Dans ces conditions, la levée de fonds programmée s'est révélée franchement décevante : au lieu des 5 milliards promis par le président de la République, la cession des titres EDF n'a rapporté que 3,7 milliards d'euros à l'Etat.
Arrondir la somme
Au cours des prochains mois, le gouvernement aura sans doute l'occasion d'arrondir cette somme en procédant à de nouveaux placements. La vente effectuée hier a ramené sa propre participation à 84,8 % du capital d'EDF. Mais la loi, qui l'oblige à conserver 70 % du capital, lui laisse encore une belle marge de manoeuvre.
Conséquence du placement effectué hier, la cession d'une autre tranche, réservée cette fois aux salariés d'EDF et représentant 15 % du volume de titres cédés par l'Etat, interviendra dans les mois à venir. Un élément de négociation qui n'est pas anodin, en pleine négociation sur la réforme du régime spécial de retraite.
Dans cette affaire, le gouvernement paie sans doute la caractère improvisé de l'opération. Les services de Bercy, qui planchaient pourtant depuis des mois sur la vente d'une nouvelle tranche du capital d'EDF, ont été pris au dépourvu par l'intervention télévisée de Nicolas Sarkozy, et l'annonce surprise d'une cession de titres pour financer un plan d'investissements dans les universités françaises. Non seulement cette annonce les a contraints à organiser ce placement dans des délais très courts (l'Agence des participations de l'Etat n'a désigné les banques chargées du placement que ce week-end). Mais en outre, le caractère « dilutif » de l'opération a clairement pesé sur le titre : après avoir dévissé de plus de 3 % vendredi, l'action EDF a encore reculé de 1,13 % hier à la Bourse de Paris, à 82,16 euros. En deux séances, l'électricien français a vu fondre sa capitalisation boursière de 6,4 milliards d'euros. Dans ces conditions, la levée de fonds programmée s'est révélée franchement décevante : au lieu des 5 milliards promis par le président de la République, la cession des titres EDF n'a rapporté que 3,7 milliards d'euros à l'Etat.
Arrondir la somme
Au cours des prochains mois, le gouvernement aura sans doute l'occasion d'arrondir cette somme en procédant à de nouveaux placements. La vente effectuée hier a ramené sa propre participation à 84,8 % du capital d'EDF. Mais la loi, qui l'oblige à conserver 70 % du capital, lui laisse encore une belle marge de manoeuvre.
Conséquence du placement effectué hier, la cession d'une autre tranche, réservée cette fois aux salariés d'EDF et représentant 15 % du volume de titres cédés par l'Etat, interviendra dans les mois à venir. Un élément de négociation qui n'est pas anodin, en pleine négociation sur la réforme du régime spécial de retraite.