La baisse du dollar n'en finit pas de peser sur l'aéronautique européenne. Après plusieurs avertissements, Louis Gallois, le président exécutif d'EADS, a annoncé hier son intention de délocaliser une partie de la production d'Airbus hors d'Europe, seule solution selon lui pour protéger la compétitivité de l'avionneur : « Le seul moyen de préparer l'entreprise à un dollar que plus personne ne maîtrise, c'est de s'installer malheureusement en zone dollar. » Jusqu'à présent, les implantations d'Airbus à l'étranger étaient la contrepartie à la signature de gros contrats, comme en Chine. Le PDG de Dassault Aviation, Charles Edelstenne, a également annoncé de prochaines mesures pour transférer une partie de la production d'avions d'affaires dans des pays en zone dollar ou à bas coûts, ainsi que certaines tâches des bureaux d'études, suscitant l'inquiétude des syndicats. Par ailleurs, les grands équipementiers aéronautiques, tel Latécoère, déjà fortement engagés dans ce processus de délocalisation préparent de nouvelles mesures. En juin dernier, Louis Gallois et Thomas Enders avaient déjà souligné la nécessité pour Airbus de rééquilibrer ses achats, réalisés à 76 % en Europe, et ses ventes, générées à plus de 60 % hors d'Europe.