L'euro fort pénalise l'avionneur
Le renchérissement de l'euro va conduire EADS et Airbus à rechercher de nouvelles mesures d'économie, comme une possible délocalisation de la production vers la zone dollar, évoquée samedi par Louis Gallois, le patron d'EADS, et redoutée par les syndicats, qui craignent le transfert de certaines fabrications vers la Chine. Pour autant, le déroulement du plan Power 8 et son volet portant sur la vente de sites en France, au Royaume-Uni et en Allemagne ne sont pas pour autant remis en question. Vendredi, le quotidien allemand « Süddeutsche Zeitung » affirmait pourtant que, face à la flambée de l'euro, l'avionneur pourrait revenir sur sa décision de vendre trois de ses usines - sans préciser lesquelles - pour continuer à les gérer lui-même au sein d'une nouvelle entité. Une information aussitôt démentie par Airbus, qui affirme que « le processus suit son cours ».
Un comité d'entreprise européen d'EADS, prévu pour aujourd'hui à Munich, devrait être l'occasion de faire le point sur ce volet du plan. D'après nos informations, l'objectif serait toujours d'annoncer les noms des candidats choisis pour la dernière phase de négociations exclusives dans le courant du mois de décembre, au moins pour les sites français (Saint-Nazaire-Ville et Méaulte) et britannique (Filton). En revanche, le choix des repreneurs pour les trois principaux sites allemands de Varel, Nordenham et Augsburg pourrait prendre quelques mois encore. Mais l'intention d'EADS serait toujours d'aboutir à une annonce simultanée des cessions de sites, probablement au printemps 2008.
Les dirigeants d'EADS et d'Airbus veulent s'assurer que les repreneurs sélectionnés auront les moyens de tenir le rôle de partenaire de « rang 1 » dans le programme A350. Côté français, le groupe Latécoère, donné favori pour la reprise de Saint-Nazaire-Ville et de Méaulte, a ainsi été prié de revoir son plan de financement, en portant son projet d'augmentation de capital à 300 millions d'euros. A l'instar d'Airbus, Latécoère a en effet basé son plan d'adaptation « Objectif 2009 » sur un dollar à 1,35 euro, ce qui l'oblige lui aussi à trouver d'autres mesures pour protéger sa rentabilité.
La faiblesse du dollar
Côté allemand, la situation semble plus complexe. Après la défection de Voith, le seul candidat national susceptible de reprendre les sites locaux concernés par l'A350 est OHB Technology. Il bénéficierait du soutien financier de différentes banques allemandes (KfW, Norddeutsche Landesbank) et autres investisseurs. Mais avec un chiffre d'affaires de 152 millions d'euros pour les neuf derniers mois et une activité principalement tournée vers l'espace, il semble de taille bien modeste pour pouvoir l'emporter. Surtout comparé à son principal concurrent, l'américain Spirit, qui pèse 3,2 milliards de dollars de chiffre d'affaires. L'ancienne division de Boeing, cédée en 2005, a aussi l'avantage de continuer à fabriquer pour l'avionneur américain des éléments en composite du 787 et serait donc techniquement bien placé pour aider Airbus sur l'A350. Et la faiblesse du dollar lui donne également un plus, puisque Airbus est tenté d'acheter 70 % des éléments du futur A350 en billets verts, contre 50 % sur l'A380, par mesure d'économie.
Reste à savoir si les politiques, les syndicats et les salariés allemands d'Airbus accepteraient de voir trois des principaux sites industriels passer dans le giron d'une société américaine, qui plus est partenaire de Boeing.
Un comité d'entreprise européen d'EADS, prévu pour aujourd'hui à Munich, devrait être l'occasion de faire le point sur ce volet du plan. D'après nos informations, l'objectif serait toujours d'annoncer les noms des candidats choisis pour la dernière phase de négociations exclusives dans le courant du mois de décembre, au moins pour les sites français (Saint-Nazaire-Ville et Méaulte) et britannique (Filton). En revanche, le choix des repreneurs pour les trois principaux sites allemands de Varel, Nordenham et Augsburg pourrait prendre quelques mois encore. Mais l'intention d'EADS serait toujours d'aboutir à une annonce simultanée des cessions de sites, probablement au printemps 2008.
Les dirigeants d'EADS et d'Airbus veulent s'assurer que les repreneurs sélectionnés auront les moyens de tenir le rôle de partenaire de « rang 1 » dans le programme A350. Côté français, le groupe Latécoère, donné favori pour la reprise de Saint-Nazaire-Ville et de Méaulte, a ainsi été prié de revoir son plan de financement, en portant son projet d'augmentation de capital à 300 millions d'euros. A l'instar d'Airbus, Latécoère a en effet basé son plan d'adaptation « Objectif 2009 » sur un dollar à 1,35 euro, ce qui l'oblige lui aussi à trouver d'autres mesures pour protéger sa rentabilité.
La faiblesse du dollar
Côté allemand, la situation semble plus complexe. Après la défection de Voith, le seul candidat national susceptible de reprendre les sites locaux concernés par l'A350 est OHB Technology. Il bénéficierait du soutien financier de différentes banques allemandes (KfW, Norddeutsche Landesbank) et autres investisseurs. Mais avec un chiffre d'affaires de 152 millions d'euros pour les neuf derniers mois et une activité principalement tournée vers l'espace, il semble de taille bien modeste pour pouvoir l'emporter. Surtout comparé à son principal concurrent, l'américain Spirit, qui pèse 3,2 milliards de dollars de chiffre d'affaires. L'ancienne division de Boeing, cédée en 2005, a aussi l'avantage de continuer à fabriquer pour l'avionneur américain des éléments en composite du 787 et serait donc techniquement bien placé pour aider Airbus sur l'A350. Et la faiblesse du dollar lui donne également un plus, puisque Airbus est tenté d'acheter 70 % des éléments du futur A350 en billets verts, contre 50 % sur l'A380, par mesure d'économie.
Reste à savoir si les politiques, les syndicats et les salariés allemands d'Airbus accepteraient de voir trois des principaux sites industriels passer dans le giron d'une société américaine, qui plus est partenaire de Boeing.