La Commission européenne publie demain son « bilan de santé » de la politique agricole commune, victime de ses succès et de ses excès, avec pour ambition de cibler davantage les actions en faveur des régions et catégories d'agriculteurs les plus défavorisées. Bruxelles lance à cette occasion le débat sur la révision de la PAC, prévue au printemps pour compléter la réforme de 2003. La commissaire à l'Agriculture, Mariann Fischer Boel, ne cache pas qu'elle compte accentuer le « découplage » des aides aux agriculteurs pour privilégier le développement rural. Suivant en cela la philosophie de la première réforme de 1992, qui visait à réduire les prix garantis pour éviter les surplus et limiter les coûts de la PAC. Pour Philippe Chalmin, membre du Conseil d'analyse économique, la France devrait profiter de sa présidence de l'Union pour engager une réforme radicale, laissant la plus grande liberté possible aux marchés, avec notamment une libéralisation totale du marché des céréales.