Même un grande ponte du monde pétrolier avoue son incompréhension. Pour Rex Tillerson, P-DG d’Exxon Mobil la plus grosse des supermajors, la flambée des cours du pétrole « est difficile à expliquer (…) alors que personne n’a de difficulté à s’approvisionner ». Pour sa part, un économiste éminent de la Banque centrale d’Australie, Gerard Burg, évoque « l’exubérance irrationnelle » des investisseurs, c’est à dire des spéculateurs.
De ces tentatives de raisonnement, le consommateur n’en saura presque rien. En revanche, il constate la force de la pompe à pouvoir d’achat qu’est devenue la consommation de carburants. Les décisions prises en faveur des marins pêcheurs l’ont pourtant confirmé : le gouvernement n’est pas sans ressource face à cette élévation continue des prix. TVA ou TIPP, la ponction fiscale sur chaque litre de carburants offre une marge de manœuvre que la ministre de l’Economie, Christine Laborde, refuse d’utiliser. Après sa rencontre samedi dernier avec les compagnies pétrolières, elle se contente d’une énième promesse de ces dernières qui ont réitéré "leur engagement à modérer leurs prix de revente".
Plus lucides, les consommateurs d’UFC-Que Choisir considèrent qu’il ne s’agit que « de déclarations de bonne volonté ». Sans doute se rappellent-ils que déjà en 2005 et 2006, Total s'était engagé à répercuter "immédiatement" à la pompe les baisses du prix du brut.
Mais derrière cette conjoncture fluctuante qu’accompagne la passivité des autorités publiques, subsistent les questions majeures sur les raisons structurelles de la hausse des cours et sur l’avenir même du pétrole. Ce qui conduit certains spécialistes à mettre l’accent sur l’organisation de la société post-pétrole. Selon le député Vert Yves Cochet, « aujourd’hui le temps n’est plus de notre côté. Chaque jour qui passe nous rapproche d’un choc imminent que nous ignorons : la fin de l’ère du pétrole bon marché » (1). D’autres chercheurs ont une vision plus optimiste. Pour Jean-Marie Chevalier qui dirige le Centre de géopolitique de l'énergie et des matières premières (CGEMP), « on ne peut pas donner de date précise. Le concept de réserve est élastique (…) Aujourd'hui, on l’estime à 47 ans de consommation. Mais entre-temps, on va découvrir de nouvelles zones à explorer, et les améliorations techniques permettront sans doute de reculer encore ces prévisions ».
Ces arguments ne peuvent mettre entre parenthèse le débat très actuel sur les conditions de la formation des cours du pétrole. Pour François Lescaroux, économiste à l’Institut Français du Pétrole (IFP), « la hausse du prix du brut résulte simplement de la confrontation entre offre et demande. Alors que les besoins en pétrole continuent à s’accroître à un rythme élevé à travers le monde (tirés par la forte croissance économique des pays émergents), l’approvisionnement a du mal à tenir la cadence ».
Cette explication ne dit pas tout. L’actualité diplomatique ou militaire mondiale apporte également sa part de vérité. De même, la faiblesse des investissements des compagnies pétrolières en matière de raffinage et d’extraction pousse à la distorsion entre offre et demande.
Sans oublier, la responsabilité des spéculateurs. Même le très officiel « Département de l’énergie des Etats-Unis » considère que la spéculation joue un rôle non négligeable. Le secrétaire général de l’OPEP, Abdallah El-Badri estime lui que « les marchés sont largement tirés par la spéculation ».
Un diagnostic largement partagé par de nombreux analystes qui constatent que de nombreux spéculateurs boursiers ont quitté certains marchés (actions, obligations…) pour préférer ceux plus rentables du pétrole. Les consommateurs apprécieront.
De ces tentatives de raisonnement, le consommateur n’en saura presque rien. En revanche, il constate la force de la pompe à pouvoir d’achat qu’est devenue la consommation de carburants. Les décisions prises en faveur des marins pêcheurs l’ont pourtant confirmé : le gouvernement n’est pas sans ressource face à cette élévation continue des prix. TVA ou TIPP, la ponction fiscale sur chaque litre de carburants offre une marge de manœuvre que la ministre de l’Economie, Christine Laborde, refuse d’utiliser. Après sa rencontre samedi dernier avec les compagnies pétrolières, elle se contente d’une énième promesse de ces dernières qui ont réitéré "leur engagement à modérer leurs prix de revente".
Plus lucides, les consommateurs d’UFC-Que Choisir considèrent qu’il ne s’agit que « de déclarations de bonne volonté ». Sans doute se rappellent-ils que déjà en 2005 et 2006, Total s'était engagé à répercuter "immédiatement" à la pompe les baisses du prix du brut.
Mais derrière cette conjoncture fluctuante qu’accompagne la passivité des autorités publiques, subsistent les questions majeures sur les raisons structurelles de la hausse des cours et sur l’avenir même du pétrole. Ce qui conduit certains spécialistes à mettre l’accent sur l’organisation de la société post-pétrole. Selon le député Vert Yves Cochet, « aujourd’hui le temps n’est plus de notre côté. Chaque jour qui passe nous rapproche d’un choc imminent que nous ignorons : la fin de l’ère du pétrole bon marché » (1). D’autres chercheurs ont une vision plus optimiste. Pour Jean-Marie Chevalier qui dirige le Centre de géopolitique de l'énergie et des matières premières (CGEMP), « on ne peut pas donner de date précise. Le concept de réserve est élastique (…) Aujourd'hui, on l’estime à 47 ans de consommation. Mais entre-temps, on va découvrir de nouvelles zones à explorer, et les améliorations techniques permettront sans doute de reculer encore ces prévisions ».
Ces arguments ne peuvent mettre entre parenthèse le débat très actuel sur les conditions de la formation des cours du pétrole. Pour François Lescaroux, économiste à l’Institut Français du Pétrole (IFP), « la hausse du prix du brut résulte simplement de la confrontation entre offre et demande. Alors que les besoins en pétrole continuent à s’accroître à un rythme élevé à travers le monde (tirés par la forte croissance économique des pays émergents), l’approvisionnement a du mal à tenir la cadence ».
Cette explication ne dit pas tout. L’actualité diplomatique ou militaire mondiale apporte également sa part de vérité. De même, la faiblesse des investissements des compagnies pétrolières en matière de raffinage et d’extraction pousse à la distorsion entre offre et demande.
Sans oublier, la responsabilité des spéculateurs. Même le très officiel « Département de l’énergie des Etats-Unis » considère que la spéculation joue un rôle non négligeable. Le secrétaire général de l’OPEP, Abdallah El-Badri estime lui que « les marchés sont largement tirés par la spéculation ».
Un diagnostic largement partagé par de nombreux analystes qui constatent que de nombreux spéculateurs boursiers ont quitté certains marchés (actions, obligations…) pour préférer ceux plus rentables du pétrole. Les consommateurs apprécieront.