Antique-Art est spécialisé dans l'art ancien et contemporain. C'est une Galerie d'Art d'environ 100m2, toute en longueur, où sont exposés divers objets et tableaux allant du 17ème siècle à l'époque contemporaine.
Mr Benhamou est dans le métier depuis une quinzaine d'années. Il présente des sculptures contemporaines, du mobilier (lampes, miroirs, chaises, fauteuils), des bijoux, des tableaux du 19ème et 20ème siècles d'origines étrangères ou francaises, tous achetés à des particuliers lors de successions.
Gouache Orientaliste - 1908 - Antique-Art
La peinture et l'Orientalisme - XIXème siècle
L'orientalisme est un courant culturel occidental concernant la production artistique qui débute à la fin du XVIIIe siècle marquant une admiration pour les cultures chinoise, japonaise, turque et arabe. Il eut une profonde influence sur la peinture, l'architecture les arts décoratifs et la littérature de l'Occident pendant près d'un siècle.
Les artistes de la société européenne, trouvent un bon prétexte avec l'engouement pour l'Orient et poussent les représentations du nu féminin érotisant, l'associant au fantasme du harem tel qu'imaginé par eux.
La plupart font ces peintures sans avoir voyagé dans les pays du Moyen-Orient ni connaître les réalités sociales associées aux scènes qu'ils représentent.
Les peintres français du 19e siècle ont largement participé à la "renaissance orientale", ils sont peut-être même à l’origine de la "visualisation" de l’Orient, avant l’ère de la photographie et plus tard du cinéma. Ce mouvement est plus une source d’inspiration iconographique qu’un ensemble de techniques : Ingres continue la tradition académique qui puise dans la mythologie grecque mais il s’inspire des thèmes et des couleurs d’un Orient qu’il imagine surtout, puisqu’il n’y est jamais allé lui-même.
Cependant Eugène Delacroix, qui n'a pas participé à ce mouvement est malgré tout l'un des précurseurs de cette ère ayant lui-même voyagé dans le Maghreb en 1832.
Il puise dans sa collection de notes et de croquis rapportés de ce voyage jusqu’à la fin de sa vie. Les couleurs somptueuses de ses Femmes d’Alger (1834) annoncent une nouvelle orientation de la peinture, qui se libère peu à peu des règles du classicisme. Les scènes et les personnages décrits par Delacroix exerceront une influence profonde sur la perception de l’Orient par le public européen.
Jean-Léon Gérome (1824-1904) poursuit la tradition orientaliste en peinture en ajoutant une virtuosité extraordinaire dans l’exécution des oeuvres et de leurs détails. Un voyage en Egypte en 1856 lui permet de reproduire avec un réalisme proche de la photographie la vie intérieure du sérail, et en particulier des scènes de femmes aux bains et leurs servantes, pour lesquelles il s’est assuré une réputation sans égale. Gérome est également célèbre pour son opposition radicale au mouvement impressionniste qui émerge après 1860.
Pierre-Auguste Renoir (1841-1919) s’est d’abord associé au mouvement impressionniste puis a retrouvé vers 1880 une voie plus classique et personnelle, où il développe son intérêt pour la description des femmes dans des jeux de lumière subtils. Il voyage en Algérie en 1882 et est à son tour attiré par la richesse des couleurs. Ses oeuvres "orientalistes" comprennent Noces juives (1875, d’après Delacroix), Parisiennes en costumes algériens (1883) et une Odalisque (1884).
Les techniques de peintures du XIXème et XXème siècle
L'évolution esthétique du XIXème siècle, allant vers un goût essentiellement illusionniste éliminant les structures de perspective mises en place à la Renaissance, amène une sorte de remise en cause de la peinture murale en tant qu’art spécifique, et évolue vers des compositions qui remplacent, en quelque sorte, d’immenses tableaux peints, abolissant le caractère architectural propre à cet art. Les artistes gardent néanmoins à l’esprit les compositions anciennes, et mènent des recherches dans plusieurs directions pour mettre au point et utiliser des techniques nouvelles, utilisant divers matériaux : cires, colles, bitume, résines. La découverte des fresques antiques de Pompéi les incite également à rechercher ce qu’ils pensent être un « secret perdu » relatif aux techniques anciennes, et à explorer avec précision les textes anciens (Pline, Vitruve), les conduisant parfois à des interprétations erronées comme l’idée de l’utilisation de cire ou d’encaustique pour les peintures romaines, comme on l’a vu précédemment.
Le principal exemple que je citerai aujourd'hui est une toile de Delacroix, avec la décoration du Palais Bourbon (traitée par ailleurs) et de la chapelle des Anges à l’église Saint-Sulpice à Paris. Il utilise alors des mélanges d’huile et de cire appliqués sur l’enduit, mais avec des variantes souvent complexes rappelant certaines peintures de chevalet sophistiquées par le nombre de couche et la variété des produits présents. Les études faites par le LRMH* sur ces peintures ont d’ailleurs montré qu’il effectuait des recherches en liaison avec le développement de l’industrie chimique, et ces divers essais ont été consignés dans un journal de chantier. On y voit d’ailleurs qu’il n’a pas utilisé une seule technique pour l’ensemble de la chapelle, ni même pour une seule composition, mais que ces techniques variaient en fonction de critères divers, ou peut-être d’idées nouvelles lui venant à l’esprit au fur et à mesure de l’exécution de l’ensemble ou de l’évolution de ses connaissances.
La technique n’est d’ailleurs pas la même d’un endroit à l’autre de la chapelle ; beaucoup de renseignements peuvent être tirés du journal de chantier que tenait le peintre, sur lequel il consignait ses directives et ses expériences. La réalisation était d’ailleurs confiée en partie à des élèves, et n’était toujours pas achevée en 1860, soit après 10 ans. C’est ce qui explique cette disparité constatée dans la technique, ainsi qu’un certain nombre de contradictions qui ressortent du journal au cours de cette longue période.
Quant aux peintures du XXème siècle, il serait difficile d’en faire un exposé exhaustif, tant l’art contemporain se caractérise par une diversité et un foisonnement dans toutes les directions. On citera l’exemple, que nous avons étudié au LRMH*, des peintures de Jean Cocteau à la chapelle de Milly-la-Forêt, dont la conception s’intègre à peu près dans la conception de l’art mural telle que nous l’avons définie au début de cet exposé. Ces peintures sont réalisés avec les matériaux modernes (c’est-à-dire de 1953), autrement dit des résines vinyliques et acryliques, appliqués sur des parois en béton : plus d’arriccio, ni d’intonaco donc...Ici encore, la technique utilisée explique la fragilité de l’œuvre. Il faut dire, pour l’anecdote, que Cocteau avait décoré cette chapelle de peintures pour permettre sa protection au titre des monument historiques alors qu’elle était menacée de démolition. Une fois peinte, et signée par l’artiste, la question se posait différemment...
*LRMH: Laboratoire de Recherche des Monuments Historiques
Pour retrouver les peintres et artistes du XIXème et contemporains, des antiquités et objets rares, retrouver Mr Benhamou dans sa Galerie d'Art :
Antique-Art
4, rue ARMENY (Place de la Préfecture)
13006 Marseille
Tél: 04.91.33.04.32
Ouvert tous les jours de 10h00 à 18h45
Vendredi : 10h00 à 17h00
www.antiquite-marseille.com
Mail:antique.art@cegetel.net
L'orientalisme est un courant culturel occidental concernant la production artistique qui débute à la fin du XVIIIe siècle marquant une admiration pour les cultures chinoise, japonaise, turque et arabe. Il eut une profonde influence sur la peinture, l'architecture les arts décoratifs et la littérature de l'Occident pendant près d'un siècle.
Les artistes de la société européenne, trouvent un bon prétexte avec l'engouement pour l'Orient et poussent les représentations du nu féminin érotisant, l'associant au fantasme du harem tel qu'imaginé par eux.
La plupart font ces peintures sans avoir voyagé dans les pays du Moyen-Orient ni connaître les réalités sociales associées aux scènes qu'ils représentent.
Les peintres français du 19e siècle ont largement participé à la "renaissance orientale", ils sont peut-être même à l’origine de la "visualisation" de l’Orient, avant l’ère de la photographie et plus tard du cinéma. Ce mouvement est plus une source d’inspiration iconographique qu’un ensemble de techniques : Ingres continue la tradition académique qui puise dans la mythologie grecque mais il s’inspire des thèmes et des couleurs d’un Orient qu’il imagine surtout, puisqu’il n’y est jamais allé lui-même.
Cependant Eugène Delacroix, qui n'a pas participé à ce mouvement est malgré tout l'un des précurseurs de cette ère ayant lui-même voyagé dans le Maghreb en 1832.
Il puise dans sa collection de notes et de croquis rapportés de ce voyage jusqu’à la fin de sa vie. Les couleurs somptueuses de ses Femmes d’Alger (1834) annoncent une nouvelle orientation de la peinture, qui se libère peu à peu des règles du classicisme. Les scènes et les personnages décrits par Delacroix exerceront une influence profonde sur la perception de l’Orient par le public européen.
Jean-Léon Gérome (1824-1904) poursuit la tradition orientaliste en peinture en ajoutant une virtuosité extraordinaire dans l’exécution des oeuvres et de leurs détails. Un voyage en Egypte en 1856 lui permet de reproduire avec un réalisme proche de la photographie la vie intérieure du sérail, et en particulier des scènes de femmes aux bains et leurs servantes, pour lesquelles il s’est assuré une réputation sans égale. Gérome est également célèbre pour son opposition radicale au mouvement impressionniste qui émerge après 1860.
Pierre-Auguste Renoir (1841-1919) s’est d’abord associé au mouvement impressionniste puis a retrouvé vers 1880 une voie plus classique et personnelle, où il développe son intérêt pour la description des femmes dans des jeux de lumière subtils. Il voyage en Algérie en 1882 et est à son tour attiré par la richesse des couleurs. Ses oeuvres "orientalistes" comprennent Noces juives (1875, d’après Delacroix), Parisiennes en costumes algériens (1883) et une Odalisque (1884).
Les techniques de peintures du XIXème et XXème siècle
L'évolution esthétique du XIXème siècle, allant vers un goût essentiellement illusionniste éliminant les structures de perspective mises en place à la Renaissance, amène une sorte de remise en cause de la peinture murale en tant qu’art spécifique, et évolue vers des compositions qui remplacent, en quelque sorte, d’immenses tableaux peints, abolissant le caractère architectural propre à cet art. Les artistes gardent néanmoins à l’esprit les compositions anciennes, et mènent des recherches dans plusieurs directions pour mettre au point et utiliser des techniques nouvelles, utilisant divers matériaux : cires, colles, bitume, résines. La découverte des fresques antiques de Pompéi les incite également à rechercher ce qu’ils pensent être un « secret perdu » relatif aux techniques anciennes, et à explorer avec précision les textes anciens (Pline, Vitruve), les conduisant parfois à des interprétations erronées comme l’idée de l’utilisation de cire ou d’encaustique pour les peintures romaines, comme on l’a vu précédemment.
Le principal exemple que je citerai aujourd'hui est une toile de Delacroix, avec la décoration du Palais Bourbon (traitée par ailleurs) et de la chapelle des Anges à l’église Saint-Sulpice à Paris. Il utilise alors des mélanges d’huile et de cire appliqués sur l’enduit, mais avec des variantes souvent complexes rappelant certaines peintures de chevalet sophistiquées par le nombre de couche et la variété des produits présents. Les études faites par le LRMH* sur ces peintures ont d’ailleurs montré qu’il effectuait des recherches en liaison avec le développement de l’industrie chimique, et ces divers essais ont été consignés dans un journal de chantier. On y voit d’ailleurs qu’il n’a pas utilisé une seule technique pour l’ensemble de la chapelle, ni même pour une seule composition, mais que ces techniques variaient en fonction de critères divers, ou peut-être d’idées nouvelles lui venant à l’esprit au fur et à mesure de l’exécution de l’ensemble ou de l’évolution de ses connaissances.
La technique n’est d’ailleurs pas la même d’un endroit à l’autre de la chapelle ; beaucoup de renseignements peuvent être tirés du journal de chantier que tenait le peintre, sur lequel il consignait ses directives et ses expériences. La réalisation était d’ailleurs confiée en partie à des élèves, et n’était toujours pas achevée en 1860, soit après 10 ans. C’est ce qui explique cette disparité constatée dans la technique, ainsi qu’un certain nombre de contradictions qui ressortent du journal au cours de cette longue période.
Quant aux peintures du XXème siècle, il serait difficile d’en faire un exposé exhaustif, tant l’art contemporain se caractérise par une diversité et un foisonnement dans toutes les directions. On citera l’exemple, que nous avons étudié au LRMH*, des peintures de Jean Cocteau à la chapelle de Milly-la-Forêt, dont la conception s’intègre à peu près dans la conception de l’art mural telle que nous l’avons définie au début de cet exposé. Ces peintures sont réalisés avec les matériaux modernes (c’est-à-dire de 1953), autrement dit des résines vinyliques et acryliques, appliqués sur des parois en béton : plus d’arriccio, ni d’intonaco donc...Ici encore, la technique utilisée explique la fragilité de l’œuvre. Il faut dire, pour l’anecdote, que Cocteau avait décoré cette chapelle de peintures pour permettre sa protection au titre des monument historiques alors qu’elle était menacée de démolition. Une fois peinte, et signée par l’artiste, la question se posait différemment...
*LRMH: Laboratoire de Recherche des Monuments Historiques
Pour retrouver les peintres et artistes du XIXème et contemporains, des antiquités et objets rares, retrouver Mr Benhamou dans sa Galerie d'Art :
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