2013, chaud comme la braise !
Camarades, je suis ravi de vous retrouver aujourd'hui. Je vois qu'il ne manque personne à l'appel : et oui, la fin du monde n'a fait aucun dégât, du moins en apparence, a part peut-être pour notre Gégé national, qui avec sa copine Bardot ont rejoint le cosmos pour sauver leurs gros portefeuilles ou des éléphants.
2012 aura été une année chargée et très enrichissante pour notre mouvement. Évidemment, comment ne pas évoquer la formidable campagne présidentielle du Front de Gauche qui nous a vue bousculer l'échiquier politique et renverser tous les paris. Faut-il rappeler que nous étions annoncés morts et enterrés depuis belle lurette et placés derrière le quatuor Bayrou, Le Pen, Sarkozy et Hollande.
Comment ne pas revoir ces centaines de milliers de personnes dont de très nombreux jeunes lors des meetings de la Bastille, du Prado et du Capitole, comme partout ailleurs dans le pays et cet enthousiasme qui a traversé notre campagne. Une campagne dynamique qui a fait bouger les lignes politiques et qui a provoqué du débat sur nos propositions. Une campagne qui nous a permis de nous renforcer considérablement et qui nous a permis de nous restructurer aussi dans de nombreux endroits où nous n'étions plus présents, et parfois depuis longtemps.
Je tiens d'ailleurs à adresser tous mes vœux de bonheur et de réussite dans tous les domaines aux 1.500 jeunes adhérents qui nous ont rejoints l'année dernière, en leur disant : « Bienvenue, cette organisation est la vôtre. Et avec vous, nous voulons continuer à faire bouger les choses, pour être l'organisation de masse qui veut changer la vie des jeunes et la société, pas dans 50 ans, mais ici et maintenant ! ».
2012 a donc vu Nicolas Sarkozy chuter lourdement. Si l'homme appartient au passé, malheureusement sa politique est toujours d'actualité. Le choix du nouveau gouvernement de ne pas affronter les marchés financiers et de céder aux injonctions du MEDEF, comme le démontre les dernières négociations sur l'emploi, est inquiétant. La finance, le fameux ennemi invisible du candidat Hollande, c'est bien ce MEDEF et ces multinationales qui veulent en finir avec nos droits sociaux et le code du travail.
Nous le disions l'année dernière : entre « pacte de compétitivité » et le « pacte de solidarité », il va falloir faire un choix. Pour l'instant, la route empruntée n'est pas la bonne et la crise est toujours payée par les mêmes, c'est-à-dire nous, les jeunes, les travailleurs, les retraités de ce pays.
Si Cahuzac ne croit pas à la lutte des classes, et bien nous, nous la vivons tous les jours. Quand nous vivons dans un pays de dix millions de pauvres alors que 500 familles concentrent 471 milliards de revenus en tout genre en 2011, comment appelle cet écart de richesses? La lutte des classes est un fait, pas une croyance. Les salariés de PSA, Florange, Virgin, Presstalis et tous les autres, n'ont pas besoin des pleurnichements d'un Montebourg, mais plutôt d'une loi interdisant les licenciements boursiers. Je tiens à adresser nos vœux les plus fraternels à tous les salariés en lutte en leur disant que nous sommes à leurs côtés et que nous nous battrons avec eux pour imposer cette loi et pour une vraie politique industrielle dans ce pays.
En 2013, nous nous battrons sur tous les terrains et en premier lieu sur celui de l'emploi des jeunes. Avec notre grande campagne pour en finir avec le travail gratuit, un CDI pour tous qui soit enfin la norme, une revalorisation des salaires et un SMIC à 1700 euros, une reconnaissance des diplômes, un vrai statut de l'apprenti. Nous voulons aller à la rencontre des milliers de jeunes pour leur proposer de venir avec nous en débattre et se battre pour obtenir des droits nouveaux qui débouchent sur un nouveau statut social pour les jeunes.
En 2013, donnons-nous l'ambition d'aller à la rencontre des milliers de jeunes, devant les lycées, les CFA, les universités, les quartiers, les entreprises et les foyers jeunes travailleurs pour construire un front de la jeunesse qui refuse la précarité à vie et le chômage de masse que nous subissons depuis des années.
En 2013, nous ne lâcherons rien sur tous les terrains. Nous serons de tous les combats et en premier lieu celui pour l'égalité et le mariage pour toutes et tous. Pour livrer à la misère des centaines et des centaines de salariés en laissant libre cours à la folie destructrice capitaliste, François Hollande n’a pas de problème de conscience. En revanche, quand il s’agit de marier deux personnes qui s’aiment, pour peu qu’ils aient le mauvais goût de ne pas être de sexe différent, alors là, Hollande sort la « clause de conscience ». « Licenciez, amis, licenciez en paix ; mais si votre conscience vous interdit de marier des homos, alors, tenez ferme, écoutez votre conscience et refusez, je vous soutiens ».
Nous serons également du combat pour soutenir les sans-papiers en grève de la faim à Lille, comme pour exiger que le président Hollande ne renonce pas à ses promesses de campagne en donnant le droit de vote aux résidents étrangers. On vit ici, on bosse ici, on vote ici !
Le pays reste fortement divisé et ce n'est pas avec des silences qu'on change les choses.
Nous serons de tous les combats contre les discriminations, contre les expulsions de Roms et d’étrangers, pour une école de qualité et de la réussite pour tous, pour un droit au logement dignes pour chacun d’entre nous, pour une culture émancipée...
Oui, nous savons que l'attente de changement est forte dans ce pays et qu'elle n'a pas disparu. Charge à nous de nous lancer dans la bataille pour ne pas laisser le désespoir et le repli gagner du terrain. J'ai en tête l'interpellation de ce jeune de Mulhouse à destination de Manuel Valls, pâle copie de M. Sarkozy, après des nuits d'émeutes il y a quelques jours : s’exclamant « ce qui est inacceptable, c'est qu'on est dans la merde, venez-nous aider ! ». Cet appel à une autre politique qui réponde aux besoins populaires doit être entendu pour ne pas voir nos quartiers s'embraser de nouveau.
Enfin, je voudrais finir mes vœux par l’actualité internationale.
D'abord, nos pensées émues vont aux trois militantes kurdes, assassinées sauvagement cette semaine en plein cœur de Paris, et à leurs proches. Cet acte odieux ouvre le risque d'une intensification des violences en Turquie.
Je tiens au nom du MJCF à exprimer ma plus vive condamnation de l'offensive lancée par nos autorités au Mali pour « lutter contre le terrorisme », digne des heures les plus sombres de la Françafrique. Mais de qui se moque-t-on ? Nous connaissons ce discours nauséabond et dangereux du choc des civilisations qui justifie les interventions armées pour les intérêts des multinationales ! Pas de guerre au nom de la liberté pour faire couler le sang et les dollars pour Areva, Total ! Notons le passage en force de cette intervention armée sans mandat international ni vote au Parlement. Chacun connaît la véritable crise que connaît ce pays : c'est la misère que connaît ce peuple dans l'indifférence générale qui a connu les plans d’ajustement structurel du FMI, doux nom pour désigner les politiques d'austérité et de privatisation depuis plus de 20 ans. Voilà le véritable terreau à l’extrémisme, financé au passage par les pétromonarchies amies de nos gouvernements.
Nous resterons vigilants sur une éventuelle intervention en Syrie car les jeunes communistes restent résolument et viscéralement engagés pour la paix et contre l’impérialisme. Nous resterons déterminés à lutter aux côtés des révolutionnaires dans le monde arabe et de toutes les organisations qui affrontent l'austérité en Europe.
Je voudrai envoyer un salut à Georges Ibrahim Abdallah, prisonnier libanais, qui avait fini de purger sa peine depuis 1999 et qui était maintenu enfermé sous pression étasunienne et israélienne. Il devrait sortir très rapidement et retrouver les siens.
Je tiens également à saluer fraternellement notre ami Salah Hamouri, libéré il y a un an tout juste en lui souhaitant plein de bonheur avec l'espoir que l’année prochaine, nous pourrons fêter ensemble, avec Marwan Barghouti et les 4.500 prisonniers politiques enfin libérés, la fin de l’occupation et de la colonisation, la chute du mur de séparation, le retour des réfugiés et la fin du blocus inhumain de Gaza. Je tiens à adresser un avertissement à François Hollande. Sur ce sujet comme sur le reste, nous ne vous lâcherons pas et nous serons là pour vous rappeler vos promesses de campagne. Il est temps que la France reconnaisse la Palestine unilatéralement, comme le député Hollande le demandait à Nicolas Sarkozy en 2011. Pour cela, la France et l’Union européenne doivent prendre des sanctions lourdes contre l’État israélien et suspendre tous ses accords économiques. Les entreprises françaises, dont l’État est actionnaire, doivent cesser de participer au processus de colonisation d'un gouvernement d'extrême-droite. L'histoire est en marche pour la liberté du peuple palestinien, rien ne pourra l'arrêter !
Cher(e) amies, cher(e) camarades, je tiens une nouvelle fois à vous présenter tous mes vœux de bonheur personnel, professionnel et militant pour cette année 2013. En espérant que 2013 soit porteur d’espoir, de colères et de luttes, plaçons cette année sous le signe de la braise ! La braise sociale qui rallume les étoiles !
Merci
Nordine Idir
Pantin – 12/01/2013