Chapitre V – Ouvrir un nouvel horizon pour la France
Ce chapitre s’ouvre avec la présentation des grandes lignes programmatiques du PCF : salaire, emploi, industrie, service public, etc. À noter, une clarification sur les nationalisations et pôles publics. Les secteurs stratégiques seront nationalisés (banques, assurances, énergie, chimie, santé, transports, armement, télécommunications …) et ils seront organisés en pôles publics, sans préciser qu’ils seront en situation de monopôle.
Quelques nouveautés : Le redécoupage démocratique passe par le parlement doté de pouvoir supplémentaires et dont la primauté est restaurée. L’organisation de la République passe par la commune et le département. Exit donc les métropoles, les communautés d’agglo et les régions. À voir quel est l’avenir donné au Sénat.
Le document du Conseil national réaffirme son attachement à la tranquillité publique, à la laïcité, à gagner un statut pour les jeunes, le féminisme, l’outre-mer, etc.
À noter qu’une référence à la Corse et à son devenir est posée. L’occasion d’avoir un bon débat sur la question linguistique, la question de la place de la Corse dans la République.
Sur la question de l’antiracisme, le PCF fait le choix de se démarquer de l’approche intersectionnelle. La conception « communiste de l’antiracisme » est présenté comme le refus de « toute essentialisation, assignation identitaire à une couleur, une origine, une religion ». Au lieu de hiérarchiser le racisme à travers le concept de « races sociales », d’atomiser le prolétariat en sections individualisées, opposées artificiellement les unes aux autres, il souhaite unir les masses et faire les converger vers une égalité réelle. Il en est de même avec les LGBTQI-phobies.
Chapitre VI – Agir pour le rassemblement majoritaire de notre peuple
Toutes les recettes qui n’ont pas fonctionné depuis le programme commun sont là. N’attendez pas de révolution, on reste sur les vieux schémas de l’union de la gauche.
Cependant, on sent l’envie de se démarquer des sociaux-libéraux et surtout des populistes de La France Insoumise.
- La base commune rejette les thèses de Terra Nova, comme elle rejette les thèses du populisme de gauche de LFI. C’est bien l’affrontement de classe, entre les travailleurs et la bourgeoisie qui reste le moteur des luttes, et non l’opposition entre « le peuple » et une « oligarchie ».
- Le PCF appelle au renforcement des luttes sociales, et il réaffirme l’indépendance des syndicats. Dans ce cadre-là, le PCF souhaite reconquérir l’espace perdu dans les entreprises et dans les quartiers.
- Sur la NUPES, le texte de la base commune ferme la porte à toute idée de transformer cette coalition parlementaire en force politique « tant les désaccords stratégiques la traversant, que les différences existant entre les programmes en présence, ou encore les conceptions divergentes de l’unité entre forces de gauche impliquent de ne pas figer un cadre d'intervention politique sous domination de LFI et coupé des forces organisées dans la société. » Mais, on se retrouve avec un énième appelle aux forces de gauche à faire une unité/alliance.
- Le texte continue avec la question des élections : « Parce que chaque élection est un moment important de débat politique avec le pays et pour développer les mobilisations, nous avons décidé d’y être présent·es avec nos candidates et candidats. » Dès lors, pour les élections européennes de 2024, le PCF entend être présent. Cette position, que je partage, s’oppose avec plusieurs parties du texte où sont lancés des grands appels à l’union de la gauche.
VII – Poursuivre le redéploiement du PCF
Ce chapitre est très important. Il présente beaucoup de propositions.
- La bataille du renforcement doit être lancée avec comme objectif 10.000 adhésions d'ici à 3 ans.
- Le reploiement des communistes dans l’entreprise est aussi mis en avant.
- La féminisation du parti doit être renforcée.
- L’influence du communisme doit s’étendre dans la jeunesse. Et pour cela, il faudra travailler encore plus avec le MJCF et sa branche étudiante, l’UEC.
- Le PCF souhaite regagner son influence dans les quartiers populaire. Il entend mettre à disposition toutes les ressources nécessaires.
- La formation doit être intensifiée, notamment pour former les cadres qui devront permettre le redéploiement du parti.
- Les cellules sont de retour ! Selon le texte, il faut les redéployer et les reconstruire dans les entreprises et dans les quartiers.
- Sur les directions, le texte reconnaît des défaillances, particulièrement son CN, mais il ne propose pas de réelles pistes pour les améliorer.
- Sur les élus, rien de nouveau, on a l’éternel « gagner des élus pour peser ».
- Sur la presse, L’Humanité ne redeviendra pas l’organe central.
Comment s’assurer de la bonne application de ces décisions ? « Régulièrement, le conseil national tiendra une session sur l’organisation et le fonctionnement du parti. Elle aura en particulier pour charge de dresser l’état des lieux des cellules, sections, réseaux et d’en tirer les objectifs politiques de développement. »
Le gros défaut de cette partie, c'est l’absence de plan , de ligne conductrice. Lors du 36ᵉ congrès du PCF, un vaste recensement de tâches à faire avait été effectué et validé en congrès. Toutes ces tâches avaient été enterrées. La bataille des présidentielles de 2017 avait tout éclipsé.
Sur la question des directions, des élus et de la démocratie interne, le Conseil national bote en touche. Et pourtant les défaillances sont nombreuses.
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Voir mes propositions sur les tâches et les perspectives du PCF