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Nicolas Maury Militant PCF Istres






 



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Histoire du mouvement social et communiste

Les mythes de l'anticommunisme sont nombreux et connaissent une seconde jeunesse.

Vu comment tous les pays occidentaux instrumentalisent la famine qui a frappé l'URSS dans les années 30, il devient important de revenir aux faits !

Article et traduction Nico Maury


Les mythes de l'anticommunisme : L'Holodomor ou la fausse propagande sur la famine en Ukraine
Personne ne nie le fait que le peuple de l'Union soviétique a connu une famine de 1932 à 1933. Il existe cependant une conspiration anticommuniste qui prétend que la famine était une politique délibérée visant à réprimer l'esprit nationaliste du peuple ukrainien.

La question de la famine en Ukraine dans la période 1932-1933 est en force dans l'expression publique de l'anticommunisme. Les propagandistes euro-atlantiques, soi-disant sensibles au drame du peuple ukrainien suite à l'intervention russe, ont réactivé ce mythe.

Ce mythe, le Holodomor, serait une prétendue "extermination délibérée du peuple ukrainien par l'Union soviétique, les bolcheviks et Staline".

D'où vient ce mythe du Holodomor ?

De riches anticommunistes étasuniens, comme William Randolph Heart et divers nationalistes ukrainiens qui ont collaboré avec les nazis au début des années 1940, travaillent sans relâche avec la presse capitaliste pour répandre ces affirmations frauduleuses.

Une campagne de fausses informations dans la presse étasunienne dans les années 30

Il existe un important travail de recherche de l'historien et auteur canadien Douglas Tottle sur ce sujet : "Fraude, Famine and Fascism, the ukrainian genocide myth from Hitler to Harvard" (Progress Books, Toronto 1987, disponible en pdf ici).

Les fausses preuves du "Chicago American"
Les fausses preuves du "Chicago American"
Cet auteur a étudié et cite les enquêtes d'éminents journalistes américains tels que Louis Fisher qui fut correspondant à Moscou et qui publia une série d'articles dans le journal "The Nation", et Casey James dans le "Daily Worker" en 1935, qui a enquêté sur les enquêtes – prétendument venant d'Ukraine – d'un certain journaliste, Thomas Walker, publiées sur 1935 dans le journal "Chicago American" propriété du magnat de la presse, le pro-nazi William Randolph Hearst, considéré comme le "père" du "journalisme jaune".

Ces enquêtes soi-disant choquantes sur la famine en Ukraine, qui faisaient également la une des journaux avec "6 millions de morts", ont été rejetées par les deux journalistes, dénoncées comme des fake news (comme on dirait aujourd'hui), avec de fausses photos. Le fameux journaliste "Thomas Walker", qui était le pseudonyme de Robert Greene, a admis la fraude et qu'il ne s'est jamais rendu en Ukraine, et qu'il a envoyé de faux rapports pour nourrir les besoins anticommunistes de l'époque.

La propagande de l'Allemagne nazie

L'Allemagne nazie et Hitler, dès 1926, avec son livre « Mein Kampf », considéraient l'Ukraine comme une partie intégrante de "l'espace vital" allemand. En 1934, il commença à ériger le mythe du "génocide délibéré de l'Ukraine par les bolcheviks" afin de justifier une opération planifiée de sa "libération".

Le ministre de la Propagande nazie, Goebbels, a mis en place une campagne de désinformation avec des articles de presse, des livres, des documentaires et de prétendus "témoignages" de victimes. Il est également confirmé que le magnat américain Hearst a rencontré Hitler à la fin de l'été 1934 pour conclure un accord avec lui, qui prévoyait que l'Allemagne achèterait les informations internationales à une société qu'il possédait.

Hearst et des dirigeants nazis
Hearst et des dirigeants nazis
Pendant la guerre, les nazis ont promu une version du "génocide" destinée à dissimuler efficacement les massacres brutaux et les crimes barbares commis par les nazis en Union soviétique. En fait, pour tenter de prouver leurs dires, ils ont présenté dans le magazine officiel nazi, le "Völkischer Beobachter" des photos d'enfants squelettiques, datant de 1922, pendant la grande famine survenue à la suite de la guerre civile en Russie.

En outre, une photo des archives nazies, que Hearst a utilisée comme preuve de la "famine en Ukraine", est celle d'un soldat à côté d'un cheval mort. Les recherches ont démontré que c'était celle de la cavalerie autrichienne pendant la Première Guerre mondiale.

Le retour du mythe du Holodomor sous Reagan

Cette propagande fait son retour aux États-Unis après les années 1980. C'est le président américain Ronald Reagan, dans le cadre d'une grande campagne anticommuniste, qui décide de célébrer le "50ᵉ anniversaire de la famine meurtrière en Ukraine".

Il s'appuie les archives nazies, avec les fausses photos, le rapport de Walker, les "témoignages" d'immigrés ukrainiens, d'anciens collaborateurs des nazis et d'officiers de Stepan Bandera qui avaient fui l'URSS et qui ont créé diverses associations de prétendues "victimes de la terreur rouge".

En 1984, est réédité par le professeur de Harvard James E. Mays le livre du nazi Ewald Amed de 1935, intitulé "La vie humaine en Russie". Ainsi, toutes les falsifications des nazies, les fausses photos ont trouvé un statut universitaire.

Robert Conquest, avec le livre "Harvest of Sorrow" de 1986, utilise également, dans le cadre de la même campagne, les prétendus témoignages d'émigrés fascistes ukrainiens comme source principale. Cet homme était à la tête, à partir de 1948, d'une "équipe de recherche" spéciale de propagande anti-soviétique du ministère britannique des Affaires étrangères et qui s'est donné le titre "d'historien indépendant".

Le mythe du Holodomor hissé comme théorie d'état par les nationalistes ukrainiens

Dans les années qui ont suivi le renversement du socialisme en URSS, la bourgeoise a remis sur le devant de la scène toute cette propagande truquée, depuis les nazis jusqu’à l’ère Reagan, en passant par les prétentions scientifiques de Harvard. À une époque où l’on estime que plus de 10 millions d’Ukrainiens sont partis à l’étranger parce qu’ils ne pouvaient pas survivre dans leur pays occupé, les dirigeants bourgeois ont profité de l’occasion pour évacuer toute leur bile anticommuniste et salir la période socialiste. Le mythe de l’Holodomor (famine – génocide) est devenu l’arme principale des nationalistes ukrainiens.

En Ukraine, le président du pays, V. Iouchtchenko, après la soi-disant « révolution orange » de 2004, a adopté en 2006 une loi sur le "génocide de la nation ukrainienne par l'URSS" et quiconque le nie "publiquement" est poursuivi. Le 25 novembre a été institué comme Journée du souvenir "pour tous ceux qui sont morts de famine en Ukraine au cours de la période 1932-1933".

Les gouvernements ultérieurs ont commencé à reconnaître comme "héros nationaux" tous les collaborateurs des nazis contre l’État soviétique, ce qu’on appelle désormais la période d’occupation. Et le frisson de l’anticommunisme s’enrichit d’autres fausses preuves sur la famine de 1932-1933. En 2009, lors d'une exposition à Sébastopol, une photo d'une famille américaine de l'Oklahoma, est utilisée comme montrer des victimes de la famine.

Photo d'une famille américaine de 1935, présentée en 2009 dans une exposition comme une photo de la famine en Ukraine
Photo d'une famille américaine de 1935, présentée en 2009 dans une exposition comme une photo de la famine en Ukraine
La réalité de la famine en Union soviétique entre 1932 et 1933

La réalité est que l'URSS a souffert de famines périodiques en raison d'un retard économique et de facteurs environnementaux complexes. Dans un effort pour surmonter ce retard, le Parti Communiste d'Union Soviétique (KPSS) a introduit une politique visant à la socialisation de l'agriculture.

Malheureusement, cette politique progressiste s'est heurtée à l'opposition de riches agriculteurs (appelés koulaks). Ils cherchaient à augmenter leurs profits en refusant de fournir de la nourriture aux villes et aux prix fixés par le gouvernement, tout en détruisant les surplus, le matériel agricole et en abattant le bétail.

Ceci, combiné à la vulnérabilité de la région à la famine, a abouti à une situation dans laquelle le gouvernement a acheté moins de nourriture qu'il ne l'avait fait les années précédentes.

Cela a créé une situation dans laquelle la faim et les maladies qui en découlent sont apparus, en particulier en RSS d'Ukraine et en RSS du Kazakhstan.

Comme en témoignent les preuves recueillies par Tottle et Martens, au cours de la période 1932-1933, il y a effectivement eu des phénomènes de famine massive en Ukraine, mais cela ne concerne pas un quelconque plan organisé d'extermination des Ukrainiens par les bolcheviks. En catégorisant les données réelles, voici les principales causes de la situation :

1. La réaction des grands agriculteurs, appelés koulaks, contre la collectivisation de l’agriculture. Les koulaks ont résisté avec acharnement à la tentative de collectivisation de l'agriculture, empêchant la récolte des céréales, avec divers sabotages, brisant des machines, incendiant les propriétés du kolkhoze, tuant des animaux, refusant de semer et de récolter, assassinant des kolkhoziens, des responsables du parti, des organisateurs de la collectivisation. De la fin de 1929 au milieu des années 1930, ils perpétrèrent 1800 actes de terreur contre des responsables soviétiques et du parti, des pionniers paysans, et plusieurs centaines de membres et de responsables du parti furent assassinés.

"Dégageons les koulaks des kolkhozes"  Affiche soviétique de 1930
"Dégageons les koulaks des kolkhozes" Affiche soviétique de 1930
2. La période 1930-1932 a été marquée par une sécheresse estivale prolongée qui a touché de vastes régions d'Ukraine et de Russie et a eu un impact majeur sur la production.

3. Au cours de la même période, une épidémie de typhus a balayé l'Ukraine et le Caucase du Nord, avec un nombre important de personnes décédées de la fièvre typhoïde et de la dysenterie, mais pas seulement dans les territoires ukrainiens, mais aussi dans le Caucase, dans les régions de la Russie du Sud, etc.

4. Dans le même temps, la tentative de réorganisation de l'agriculture a connu de graves dysfonctionnements, souvent marqués par un manque d'expérience, d'improvisation et de confusion dans les instructions, mais aussi par un manque de préparation adéquate qui a affecté le rendement de la production. Ces questions sont détaillées dans les documents du Parti communiste des bolcheviks de l'époque, dans les discours de Staline lui-même et d'autres responsables du Parti, qui ouvrent des fronts et critiquent les erreurs de l'effort de collectivisation. Cependant, l'État soviétique a pris des mesures en 1933 pour assurer une récolte réussie cette année-là, tandis que des semences, de la nourriture et du fourrage ont été envoyés en Ukraine et que des milliers de tracteurs, de moissonneuses-batteuses et d'équipements supplémentaires ont été livrés, ainsi que des fonctionnaires qui ont aidé au travail d'organisation.

Grâce à des systèmes de rationnement (et à d'autres campagnes de secours à grande échelle) l'URSS a réussi à nourrir plus de 50 millions de personnes, ce qui leur a permis de produire une importante récolte en 1933 et donc de mettre fin aux famines en Union soviétique, à l'exception de 1946.

En ce qui concerne le nombre total de victimes de la famine et du typhus pour toute cette période, sur la base des données réelles, cela n'a rien à voir avec les chiffres astronomiques mentionnés, qui, s'ils étaient exacts, auraient entrainé une chute massive de la population.

La réalité est que la collectivisation de l'agriculture en URSS a été l'une des plus grandes réalisations du socialisme. Les bénéficiaires de ce projet furent le peuple soviétique, qui a vécu plus longtemps, a mangé plus de calories et a vu l'élimination des famines périodiques.

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