LA VOIE DE LA LIBÉRATION POLITIQUE ET DU DÉVELOPPEMENT

Le Parti Communiste Guadeloupéen, à partir d'une analyse Marxiste de la situation concrète en Guadeloupe, prenant en compte l'histoire de la colonisation, l'état de développement économique du pays, les rapports de classe à l'échelle de la Guadeloupe et du monde, le niveau de conscience du peuple guadeloupéen, a proposé depuis son Congrès constitutif en 1958, une stratégie adaptée de décolonisation de la Guadeloupe : La conquête d'un statut d'Autonomie dans le cadre de la République française.

LE STATUT D'AUTONOMIE : UNE REVENDICATION TOUJOURS D’ACTUALITÉ EN GUADELOUPE

La situation objective qui a nourri cette proposition des communistes n'ayant jamais disparue, la revendication de l'Autonomie a traversé le temps et les obstacles, elle a résisté et elle structure la vie politique en Guadeloupe depuis 58 ans. En ce début du XXIème siècle la revendication de l'Autonomie est toujours une idée neuve et moderne, la voie la plus conforme aux caractéristiques de la lutte de libération nationale du peuple guadeloupéen.

L'histoire des luttes des peuples colonisés pour la conquête de leur souveraineté montre que dans de nombreux pays et sur tous les continents, des luttes ont été menées sous ce mot d'ordre qui peut revêtir différentes formes et des contenus du plus étroit au plus large. Tout près de nous, deux communes de la Guadeloupe : Saint-Martin etSaint-Barthélemy sont devenues autonome en 2004. L'Autonomie n'est pas une invention des communistes guadelou-péens.

C'est un statut de souveraineté partagée avec l'Etat français qui déroge aux droits communs français et européens et qui dote la Guadeloupe d'un pouvoir politique avec des compétences législatives et des moyens réglementaires pour décider des choix stratégiques qui vont conditionner l'avenir du pays Le Parti Communiste Guadeloupéen ne s'accommodera jamais du fait colonial qui organise la faillite économique et sociale de notre pays et porte en germe l'anéantissement de notre peuple.

Les Guadeloupéens doivent accéder à la compréhension que, la Guadeloupe ne pourra jamais se développer, créer des richesses à la base du progrès social dans une application bornée des lois, des règlements et des orientations poli-tiques pensées pour la France et l'Union européenne. L'Autonomie pour laquelle nous luttons avec le peuple guadeloupéen a pour finalité de rompre ces rapports d'assimilation-colonisation.

Notre stratégie est claire : Un statut de collectivité Autonomie dans le cadre de la République française et un statut d'association avec l'Union européenne.

LES MOYENS TACTIQUES POUR GAGNER LA BATAILLE DE L'AUTONOMIE

La revendication de l'Autonomie après 59 ans, et compte-tenu des obstacles de toute nature mis en place pour la dénaturer, souffre d'un gros déficit de connaissance et de compréhension.

La bataille pour l'Autonomie n'est pas la bataille des communistes pour la gloire du Parti. Il s'agit d'une lutte de libération de tout un peuple au bénéfice de la justice sociale, de la démocra-tie, des droits humains. A ce stade de la lutte politique ou la revendication de l'Autonomie semble s'installer dans le débat, le temps est venu de lancer une grande campagne de masse avec pour ambition de gagner une majorité de Guadeloupéens à cette idée et surtout pour construire par la voie démocratique le programme de l'Autonomie avec le pays réel.

Depuis la convention de Morne Rouge en 1971, qui a réuni toutes les forces autonomistes des pays dits de l'Outre-Mer français, le Parti Communiste Guadeloupéen fait reposer la lutte pour le statut d'Autonomie sur l'exercice du droit du peuple guadeloupéen à travers l'élection d'une Assemblée constituante, sans guerre de succès. Après la révision constitutionnelle de 2003 et son article 723 qui nous enlève la qualité de peuple, le pouvoir s'attaque à notre droit à l'autodétermina-tion et sape notre proposition d'Assemblée constituante.

Pour maîtriser le processus d'évolution statutaire qui existe d'une manière diffuse dans le pays, le pouvoir colonial a mis en place une instance «élective» le Congrès des élus départementaux et régionaux qui a compétence pour faire des propositions d'évolution institutionnelle et statutaire. Mais ce Congrès comme nous l'avons analysé en son temps, présente plusieurs éléments négatifs :Cette formule comme pour laloi de départementalisationprive le peuple de son droit légi-time de choisir son destin.

Il s'agit d'un détournement du droit à l'autodétermination car, les conseillers élus n'ont pas reçu mandat du peuple pour proposer une évolution statutaire. Il exclut les partis politiques, les forces sociales, tous ceux qui ne sont pas représentés dans les deux Assemblées. En mesurant avec lucidité tous ces éléments négatifs, analysant la situation du pays qui fait face à une crise économique, sociale, sociétale, politique et morale aussi grave, le Parti Communiste Guadeloupéen ne peut attendre tranquillement le grand soir.

Le Parti Communiste Guadeloupéen décide d'inscrire sa lutte pour l'Autonomie dans le cadre fixé par la loi constitutionnelle française de 2003 afin d'ouvrir les champs du possible : Il décide un moratoire sur la revendication de l'Assemblée constituante. Il propose de modifier la loi instituant le Congrès des élus. Il maintient la ligne de la politique des masses au grand jour. Ce compromis que fait le Parti est dicté par sa volonté de ne pas laisser le pays continuer à se déliter, à s'enfoncer dans un marasme irréversible qui porte atteinte aux conditions d'existence du peuple guadeloupéen. Le Parti appelle au rassemblement de tous les Guadeloupéens qui partagent la nécessité d'un pouvoir politique guadeloupéen, à se rassembler partout dans le pays, au sein de comités populaires pour l'Autonomie, afin de construire le projet global économique social, culturel, politique de l'Autonomie.

[Nouvelles Étincelles]ur:http://www.nouvellesetincelles.fr/page_archive/2664/La-revendication-de-l-Autonomie-s-impose-dans-le-debat-politique.html