Le Parti Communiste du Kenya est un jeune parti.

Fondé en 1992, il se nomme alors Parti Social-Démocrate. Il décide d'abandonner la sociale-démocratie pour devenir un parti marxiste-léniniste à partir de 2013, sous l'impulsion d'une nouvelle génération de jeunes militants socialistes, pour devenir le Parti Communiste du Kenya en 2019.

Malheureusement, comme tout jeune parti, il est traversé par une crise interne en 2022. En avril 2022, les hauts dirigeants du parti, Benedict Wachira et Mwandawiro Mghanga, rejoignent la "Kenya Kwanza Alliance", une coalition de droite. Une division interne apprait, créant ainsi deux courants et de facto deux partis : Les minoritaires conduits par Wachira et Mghanga et les majoritaires organisées autour de Booker Ngesa Omole et les jeunes communistes.

Les majoritaires vont contrôler tout l'appareil politique du CPK et seront les leaders des luttes sociales importantes au Kenya, pendant que les minoritaires, installés sur des strapontins politiques, soutiendront les recommandations du FMI.

Pour Booker Ngesa Omole : "La tâche la plus importante est de construire le parti, de remplir notre mission historique en l’honneur de nos ancêtres et d’assurer l’avenir de la patrie. La tâche la plus urgente est d’achever notre indépendance en nous appuyant sur l’héritage de notre héros de l’indépendance, le maréchal Dedan Kimathi, et de faire avancer la voie du socialisme".

Il rappelle que "les membres doivent maintenir la solidarité et l'unité du Parti, être loyaux et honnêtes envers le Parti, joindre leurs actes à leurs paroles, s'opposer fermement à toutes les factions et activités de petites cliques, et s'opposer au double jeu et aux complots de toute sorte". Il réaffirme l'importance de "s’engager sérieusement dans la critique et l’autocritique et exposer et corriger avec audace les lacunes et les erreurs".

La division interne du CPK oblige les membres du parti communiste à chercher les causes de la crise actuelle pour tirer des enseignements de cette crise interne et ainsi pour fortifier l'intégrité idéologique du Parti enracinée dans l'idéologie marxiste-léniniste.

Kinuthia Ndung'u, Président par intérim de la faction majoritaire du CPK, ajoute que le Parti communiste doit être l'avant-garde de la classe ouvrière, qu'il doit être composé des meilleurs éléments, des membres conscients et résolus de la classe ouvrière. "Il s’agit d’être avec les paysans de Gem et de toutes les autres régions, de partager leurs succès et leurs échecs. Il s’agit d’adhérer aux syndicats et de clarifier nos idées tout en luttant contre les visions réactionnaires comme l’économisme".

"Il s’agit de former et d’adhérer à des coopératives pour donner plus de pouvoir aux travailleurs. Il s’agit d’organiser les masses kenyanes accablées par un coût de la vie élevé et la privatisation des biens publics pour obtenir des gains matériels, tandis que nous expliquons notre alternative". Le parti doit s'identifier aux masses, affirmant que c'est seulement en écoutant le peuple, en répondant à ses préoccupations et en résolvant les problèmes que les fondements idéologiques du parti pourraient être réalisés.

"Nous ne pouvons pas qualifier le CPK d’organisation d’avant-garde si nous n’avons pas de lien avec les masses. Notre théorie ne devient une force matérielle qu’une fois qu’elle s’empare des masses ; cela ne se fait qu’en allant au milieu d’elles, en s’efforçant de résoudre leurs problèmes, en puisant dans leur expérience, en écoutant leurs idées, en synthétisant ces idées et en revenant vers elles dans un cycle sans fin pour propager et expliquer nos idées jusqu’à ce qu’elles les adoptent comme les leurs".

Le deuxième Congrès national du Parti Communiste du Kenya, s'inscrit dans cette vision.

Au cours des deux jours du Congrès, 126 délégués, issus des 47 régions du pays, ont travaillé à reconstruire le Parti communiste. Cinquante-quatre représentants d'organisations communistes et ouvrières internationales ont participé aux travaux.

Le congrès a abordé les thèmes suivants :

- L'affirmation de la lutte pour l'indépendance et le socialisme
- La reconstruction des fondements idéologiques du parti
- Le renforcement des structures du parti et des organisations de masse
- Le renouveau culturel et historique et la défaite des forces contre-révolutionnaires

Ce congrès est une étape tactique pour consolider la position du Parti en tant que protecteur de la classe ouvrière du Kenya, pour lutter contre l’impérialisme à travers l’Afrique et poursuivre la construction d'un Kenya libre et socialiste.

Dans un geste important pour clarifier la ligne idéologique, le Parti communiste a changé de nom et devient le Parti Communiste Marxiste du Kenya (CPM-K). "Cette reconstitution, y compris le changement de nom, souligne notre dévouement inébranlable aux principes marxistes et notre engagement indéfectible en faveur de l’émancipation complète de notre peuple" explique le nouveau Secrétaire général du CPM-K, Booker Omole.

Parmi les nouveaux objectifs et changements du Parti figurent : les symboles et l'identité renouvelés du Parti, les réformes organisationnelles et structurelles, les résolutions stratégiques et l'orientation programmatique ainsi que l'approbation des documents fondateurs.

Le nouvel emblème du Parti Communiste Marxiste du kenya comportera désormais une étoile rouge, un marteau et une faucille en or, tandis que le drapeau sera rouge, encadré par une étoile rouge bordée d'or. Pour représenter l'héritage révolutionnaire, la force et les sacrifices du Parti, les couleurs officielles seront l'or, le noir et le rouge.

Parallèlement à la nomination de Booker Omole au poste de Secrétaire général, Mwaivu Kaluka est élu président national, Kinuthia Ndung'u devient secrétaire à l'organisation, Michelle Anyango est élue vice-présidente, Wesley Wagumba est élu trésorier national et Armani Kibet est élu président de la Ligue de la jeunesse révolutionnaire.