Petite-fille et fille de mineur. Dans les veines, un peu de sang de toutes les générations d’immigration qui ont fait cette cité minière. Communiste. Pas de doute, l’histoire d’Yveline Primo (« premier », en 
italien) se confond avec l’histoire de Gardanne, ville de 20 000 habitants, haut lieu du mouvement ouvrier provençal. Gardanne qui n’a plus de mines depuis 2002 mais qui a gardé à l’esprit les valeurs de ce monde 
solidaire.

Aux côtés de Roger Meï, maire communiste depuis 1977, elle préside même aux destinées de la municipalité. Élue conseillère municipale en 1983, à vingt-trois ans, elle est aussitôt désignée adjointe, l’une des plus jeunes de la région. Six ans plus tard, on lui propose de devenir première adjointe, fonction qu’elle remplit encore aujourd’hui en s’occupant de volumineux dossiers (sécurité, finances, personnel). La prochaine étape ? L’Assemblée nationale. Yveline Primo porte les couleurs du Front de gauche dans la 10e circonscription, détenue par un député communiste jusqu’en 2002. Les ciseaux du pouvoir sont passés par là, rendant la conquête plus ardue mais non moins possible. Le député sortant UMP, Richard 
Mallié, a passé son mandat à promouvoir le travail du dimanche. En 2008, il a perdu son siège de conseiller 
général au profit du communiste Claude Jorda.

« Nous avons décidé de mener les deux campagnes ensemble, indique Yveline Primo. C’est logique évidemment, face à l’hyperprésidentialisation, puisque le sens du Front de gauche c’est de rendre le pouvoir au peuple et à l’Assemblée nationale. » « L’argument d’un Front de gauche puissant quelle que soit l’issue de la présidentielle est entendu », poursuit-elle. Ce qui l’a le plus emballée, jusqu’ici, dans cette campagne, ce sont les assemblées citoyennes. « Au début, je me demandais un peu en quoi elles pourraient être différentes des réunions publiques. J’ai eu la réponse. La capacité des citoyens à intervenir sur leurs choix est incroyable. »