Espace post-soviétique (URSS)En 1991, par un décret du Président Russe Boris Eltsine, le Parti communiste de l'Union soviétique était dissout et interdit. De 1991 à 1993, des dirigeants de l'ex-PCUS faisaient vivre clandestinement le Parti Communiste et les idées du communisme. Retour sur l'année 1992, quelques mois avant la création et le retour en légalité du Parti Communiste, a travers les archives du journal l'Humanité.
Communistes russes en congrès - archive de l'Humanité du 13 Février 1993
«LES communistes ont le droit de se réunir en congrès, d'élire leurs comités. On ne peut leur retirer le droit constitutionnel à l'union s'ils respectent les conditions définies par la Constitution et les décisions de la cour constitutionnelle.» Ces propos, tenus par le président de la cour constitutionnelle de Russie, Valéry Zorkine, à la veille du congrès du Parti communiste de Russie, sonnent comme un désaveu des prétentions de Boris Eltsine d'interdire le Parti communiste. Déjà, la Cour constitutionnelle avait annulé, il y a plusieurs mois, la suspension des organes du PCUS au lendemain du putsch du 19 août 1991 qui porta Eltsine au pouvoir. Le président Zorkine va plus loin: «Il faut soutenir toutes les forces qui cherchent à préserver l'intégrité de la Russie et qui veulent que le pays suive une évolution dans l'intérêt du peuple. (...) S'il s'agit du rétablissement des structures communistes anciennes, c'est illégal, s'il s'agit de la réalisation du droit constitutionnel des communistes à former un parti, c'est légal et juste.» L'annonce de la réunion, ce week-end, à Moscou, des communistes russes avait provoqué la colère du gouvernement. Le ministre de la Justice allant même jusqu'à mettre en cause la légalité du congrès. Autre mauvaise nouvelle pour Eltsine, la Cour constitutionnelle a annulé vendredi l'interdiction du Front de salut national, mouvement d'opposition qui s'était constitué en octobre dernier avant de tomber sous le coup d'un décret d'Eltsine.
Congrès du Parti communiste dans la banlieue de Moscou - 15 Février 1993
N'AYANT pu se réunir à Moscou, les quelque 600 délégués du deuxième congrès «reconstitutif» du Parti communiste de la fédération de Russie s'étaient donné rendez-vous, samedi et dimanche, dans la maison de repos de Klyazma, à une vingtaine de kilomètres de la capitale. Le ministre de la Justice, qui avait voulu s'opposer à la tenue du congrès, avait été désavoué par la Cour constitutionnelle, qui a confirmé le droit pour les communistes de s'organiser. Selon la «Pravda» et la «Sovietskaïa Rossia», 527.000 communistes se sont fait enregistrer dans la nouvelle formation. Valentin Kouptsov, qui fut premier secrétaire du PCUS de la fédération de Russie, a ouvert les travaux du congrès en sa qualité de président du comité d'organisation. Parmi les causes de l'effondrement de l'ancien Parti communiste, il a mentionné «l'incapacité où il s'est trouvé de réaliser les avantages du socialisme dans l'économie», ainsi que «l'absence au sein du PCUS d'une conception contemporaine de l'exercice du pouvoir». L'orateur a aussi parlé du «bluff de la perestroïka», de «l'abandon des positions socialistes» et du «démontage ouvert du socialisme». Les congressistes ont débattu d'un programme de relèvement du pays préconisant l'arrêt des privatisations, «l'établissement du contrôle de l'Etat sur l'économie». «Nous estimons que le socialisme et le marché sont compatibles», a précisé Kouptsov, en citant l'exemple de la Chine. Au chapitre des alliances, deux priorités ont été dégagées. Le Parti communiste doit «profiter de l'expérience» des cinq nouveaux partis qui se sont constitués après la dissolution du PCUS. Leur unification au sein d'un même parti n'est pas possible pour le moment, a reconnu Valentin Kouptsov. Pour renforcer l'opposition à Eltsine, il faut «réunir les idées patriotiques». Le congrès a été aussi l'occasion pour sept anciens dirigeants soviétiques impliqués dans le putsch d'août 1991 de faire une réapparition publique, alors que leur procès pour trahison doit s'ouvrir le 14 avril prochain. Guennadi Ianaev, ex-vice-président soviétique, Anatoli Loukianov, ex-président du Parlement, et Vladimir Krioutchkov, ancien chef du KGB, ont pris place dans la salle du congrès sous les applaudissements.
Guennadi Ziouganov, dirigeant du PCFR - archive de l'Humanité du 11 Décembre 1995
EN février 1993, le 2 e Congrès du PCFR a élu un comité exécutif central et, après une minutieuse discussion - plusieurs noms étant en balance - a porté à sa présidence Guennadi Ziouganov. Né en 1944 dans la province russe d'Orel, après de solides études de physique et mathématiques qu'il enseignera quelque temps, il se passionne pour la philosophie. Membre du PCUS depuis 1966, il y occupe des postes qui le conduiront par degrés à celui d'adjoint au chef du secteur idéologique du Comité central du PC de la Fédération de Russie nouvellement créé. Après le coup de force d'août 1991, il proteste officiellement contre «les actes illégaux commis par Eltsine et Gorbatchev à l'encontre du PCUS». Bien auparavant, il avait réclamé la démission de Mikhaïl Gorbatchev de son poste de secrétaire général de ce parti. A la tête de la direction collégiale du PCFR, Guennadi Ziouganov a traversé les bourrasques d'un anticommunisme virulent et de la dissolution par le canon du Parlement de Russie. Son parti a remporté un succès inattendu aux élections législatives de décembre 1993 (12,5% des voix) et il est tenu aujourd'hui pour la première force politique organisée du pays et la principale force d'opposition. Dès la prise du pouvoir de Boris Eltsine et des siens, en août 1991, Guennadi Ziouganov considère l'existence même de la Russie en danger. Aussi participe-t-il à la direction d'organisations et groupements patriotiques tels que le Conseil des forces patriotiques nationales de Russie, le Rassemblement national russe et le Front de salut national, auquel participera un temps Vladimir Jirinovski. Pour Guennadi Ziouganov, la Russie est naturellement à gauche, socialiste. Lorsqu'on reproche à son parti de faire l'impasse sur l'analyse des erreurs passées du PCUS, il répond: «Nous sommes une nouvelle génération et nous ne pouvons répondre des erreurs passées.» Mais il considère qu'il y a toujours eu deux partis en un seul PCUS: «Le parti des patriotes, ceux qui combattaient et travaillaient honnêtement. Ceux-là n'avaient qu'un privilège, celui d'aller les premiers au combat et de travailler à en perdre haleine. Il y avait aussi un autre parti, celui de Trotski, Béria, Iakovlev, Gorbatchev et Eltsine. Il considérait la Russie comme sa proie.» Naturellement, le PCFR se situe dans la lignée du parti «des patriotes, des défenseurs de l'Etat et des travailleurs honnêtes» («Pravda» du 24 octobre 1995). En dépit de tous les obstacles, médiatiques en particulier, l'autorité de Guennadi Ziouganov grandit en Russie au point de voir son nom figurer en bonne place dans la liste des possibles présidentiables. Sera-t-il candidat en juin 1996? Il réserve sa réponse mais, comme l'écrivait le «Journal indépendant», «ce ne sont pas les ambitions personnelles de pouvoir qui dicteront sa conduite, mais des calculs stratégiques». Or la stratégie du PCFR exprimée par Guennadi Ziouganov consiste à favoriser la constitution d'une «union des forces patriotiques et étatistes et, prenant appui sur la Douma, de former un gouvernement de confiance nationale avec un programme correspondant». |
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