La route des meetings se poursuit pour les candidats aux législatives, qui étaient à la salle Gagarine à Port-de-Bouc jeudi soir. Stéphanie Di Cesare, du comité de soutien, a introduit la soirée en rappelant l'excellent score du Front de Gauche (plus de 36%) sur la ville, qui ouvre aujourd'hui des perspectives de luttes et de dynamisme. Pour le Front de Gauche, l'avenir passe par l'élection de Gaby Charroux « qui devra porter au plus haut niveau de l'État la parole des citoyens du territoire et peser avec force sur toutes les décisions pour mettre l'humain au cœur des préoccupations ».

Pour Michel Vaxès, « la Droite n'a pas accepté le verdict des urnes, et elle prépare déjà, malgré les querelles de chefs, les élections présidentielles de 2017 ». Il ne manque pas de rappeler que, sans la mobilisation des électeurs progressistes et les 4 millions de voix de Jean-Luc Mélenchon, François Hollande n'aurait pas été élu. C'est pour lui un signe d'espoir pour les législatives « car partout où le score du Front de Gauche était important au 1er tour, il y a eu victoire de la Gauche au second tour ». Ne pas laisser le P.S « être majoritaire à lui tout seul » est maintenant le nouvel enjeu : « ils mettront en place le traité de Lisbonne car il l'ont voté avec la droite. Quant au pacte de stabilité, seuls les élus du Front de Gauche ont voté contre ! Si le PS ne s'était pas abstenu, on aurait pu le mettre en échec ! » déplore le Député sortant. D'où l'impérieuse nécessité de porter les transformations sociales : « la finance a besoin de réformes structurelles, pas de mesurettes. Nous n'avons pas le droit de décevoir ! ».

Avec son enthousiasme habituel, Patricia Fernandez-Pédinielli a évoqué son plaisir « de retrouver celles et ceux que l'on croise depuis de nombreuses semaines et qui partagent toutes nos valeurs. On parle de culture, de sport, de loisirs, de projets d'intérêt général et ça nous fait du bien. Nous avons besoin de sortir les hommes et les femmes de ce territoire de l'austérité à laquelle ils sont confrontés depuis trop longtemps ».

« Sortir de l'austérité »

Rien n'est évident : « dans ce nouveau gouvernement, M. Le Drian, notamment, inquiète les dockers. Utilisons nos voix pour donner de la force à nos représentants qui auront le courage de proposer et faire voter des lois qui vont dans le sens de l'épanouissement de chacun, qui défendent l'intérêt des plus démunis face aux intérêts des marchés. C'est ce que Michel Vaxès a toujours fait avec intégrité et honnêteté. Unis, nous avons la force d'aller jusqu'au bout des choses ».

A son tour, Gaby Charroux a déroulé son programme, en insistant sur « un espace remarquable pour toutes les richesses qu'il recèle, en façade de la Méditerranée jusqu'à l'embouchure du Rhône, partagé entre urbanisation équilibrée, espaces naturels classés et fleurons de l'industrie nationale ». Il y a pour le candidat deux décisions essentielles à prendre : l'abrogation de la loi sur la Réforme des collectivités territoriales et le rétablissement de la taxe professionnelle « car c'est le lien entre l'industrie et le territoire sur lequel elle est implantée ». L'industrie est d'ailleurs un de ces thèmes majeurs : « elle doit être au coeur d'un vrai projet d'État. Il faut arrêter la gangrène de la désindustrialisation. Cela passe par de vraies infrastructures routières, par le développement du fret ferroviaire et des transports maritime et fluvial ».

La santé était une des cibles de l'ancien gouvernement : « nous devons arrêter la casse de l'hôpital public en supprimant la loi Bachelot, tout comme nous devons défendre nos Centres de santé mutualistes. Même s'il y a eu des avancées avec l'annonce d'une table ronde, nous continuerons à exiger leur maintien ».

Répondant à certaines attaques, il a martelé : « je ne change pas de position, je ne veux en rien renier mes valeurs. Je ne suis pas davantage un chef de clan, si ce n'est le clan du peuple ! » Et pour pouvoir mettre en place « une véritable alternative » s'il est élu, Gaby Charroux a annoncé qu'il laisserait sa place au Conseil Général à sa suppléante Isabelle Ehlé, et surtout qu'il ne serait plus le président de la CAPM.

Nathalie Pioch (La Marseillaise, le 3 juin 2012)
Et à Saint-Mitre

Dans la plus petite ville de la communauté d'agglomération, Gaby Charroux a souhaite rassemblé toute la circonscription or « parce que l'intérêt est le même partout » et insisté sur les Services Publics mis en place par la CAPM, notamment « l'eau et l'assainissement, le ramassage et le traitement des déchets qui ne font pas l'objet d'une taxe sur les ordures ménagères et Les transports en commun, gratuits pour une partie de la population. L'ensemble des ressources de l'agglomération sert à tous les habitants ». Un résultat qui ne peut s'obtenir selon lui qu'en s'appuyant sur trois piliers, « le Service Public, la démocratie et la proximité » et surtout en ayant « une Gauche conquérante » : « Nous voulons être les interlocuteurs de la population pour traiter des problèmes concrets, et avoir le courage et la pugnacité pour proposer des lois et les voter ».