Il n’aime pas les salariés
• Précariser l’ensemble du monde du travail, tel est l’objectif de son « contrat de travail unique ». Il s’agit d’une généralisation du Contrat nouvelle embauche (CNE) qui permet à un employeur de licencier un salarié à tout moment et sans motif, durant deux années.
• Aucune augmentation du SMIC n’est prévue par le candidat selon qui, « pour gagner plus, il faut travailler plus ». « Notre pays est celui qui travaille le moins en Europe » ose-t-il prétendre. C’est un mensonge grossier. La France détient le record du monde de productivité.
Fin des 35 heures.
• Attaques contre le droit de grève. « Après huit jours de grève, un vote à bulletin secret sera obligatoire ». Le droit de grève rééquilibre le rapport de force entre les salariés et le patron. Le scrutin qu’il propose de mettre en place donnera l’occasion à ce dernier de faire pression sur ses employés pour qu’ils s’opposent à une grève. C’est une illusion de démocratie sociale.
• L’obsession « anti-fonctionnaires ». Sarkozy veut en diminuer le nombre par deux en ne remplaçant pas tous les départs à la retraite. Objectif : casser le service public pour offrir ses activités au privé. Cela signifie moins de service dans les postes, les hôpitaux, les écoles… Et pour ceux qui voudraient s’y opposer, Sarkozy prévient : le droit de grève sera remis en cause. « Dès l’été, une loi créera un service minimum » promet-il.
• En finir avec la retraite à 60 ans : « notre pays aidera les entreprises à donner du travail aux seniors au lieu de les encourager »
• Instaurer une TVA sociale. Celle-ci exonérerait les revenus financiers de cotisations à la Sécurité sociale pour exiger, en contrepartie, des citoyens qu’ils alimentent celles-ci par une taxe supplémentaire sur leurs produits de consommation courante.
• Une franchise sur le remboursement des soins. Nous commencerions à être remboursés de nos visites chez le médecin, de nos médicaments, de nos examens de santé à partir d’une certaine somme à définir… C’est une atteinte grave au droit à la santé et à l’égalité des soins.
Il n’aime pas les chômeurs et les pauvres
• « Les titulaires d’un minimum social doivent avoir une activité » affirme N. Sarkozy. Quand notre pays souffre des délocalisations, des licenciements boursiers, du manque d’emplois dans les services publics, c’est oublier qui est responsable du chômage ! En réalité, le candidat de l’UMP veut offrir une main d’œuvre exploitable à souhait au patronat qui en plus ne déboursera pas un centime, car ce « minimum social » est financé par l’État.
• L’obligation pour tout chômeur d’accepter n’importe quelle proposition d’emploi sous peine de voir supprimées ses indemnités après deux refus.
Il n’aime pas les jeunes
• Pas de casquette à l’école (référence aux « salopards à casquette » honnis par la bourgeoisie en 1936 ?), pas de portable, l’obligation de se lever quand les professeurs entrent en classe… Au-delà de la caricature que l’on peut lire dans son programme, le candidat a une ambition : en finir avec l’école qui forme les jeunes à la citoyenneté, favorise l’accès à la culture pour tous, encourage l’esprit critique. Il veut en finir avec l’égalité en remettant en cause la carte scolaire, privatiser l’enseignement professionnel, imposer « l’autonomie » des universités… Pour Sarkozy, les inégalités sociales n’ont rien à voir avec l’échec scolaire, et ne sont pas la cause de la souffrance dans les banlieues et les quartiers défavorisés. Seule explication : « le mérite ». Les réponses ? Un contrôle des esprits et la mise au pas. Sarkozy veut « repérer les perturbations du comportement dès la crèche et l’école maternelle ». Normal, venant de quelqu’un qui considère que la pédophilie et le suicide ont des causes « génétiques ».
Il n’aime pas les étrangers
• Création d’un ministère de l’Immigration et de l’identité nationale. Il s’agit de réduire la nation française à une histoire de sang, de racines, et non de relations humaines et fraternelles, de rencontres, de citoyenneté. C’est le vieux fond idéologique de l’extrême droite et du pétainisme qui est ici réactivé.
• Des plafonds annuels d’immigration. C’est le principe de l’immigration choisie. Une conception inhumaine et utilitariste des échanges humains dans le monde. Ceux-ci seraient déterminés en fonction des besoins des entreprises. Le risque est de piller les savoirs-faire locaux tout en fermant nos frontières aux potentiels, notamment culturels, qui ne seront pas jugés suffisamment rentables par le patronat.
• L’obligation de savoir parler français avant de s’installer en France. C’est une vision défensive, frileuse, condescendante de l’accueil. Pour Sarkozy, un étranger est forcément quelqu’un qui refuse de faire des efforts d’intégration.
… En revanche, il aime les fortunés
• Son programme comporte de multiples propositions en faveur des plus riches, afin de poursuivre dans le sens de la politique menée depuis 5 ans : bouclier fiscal à 50 % des revenus qui risque de tuer l’impôt sur la fortune, exonération des cotisations patronales sur les heures supplémentaires, suppression de 95 % des droits de donation et de succession…
Liberté hebdo
n'obliez pas d'écouter la chanson du patronat: "le chant du retour"