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Lundi 30 Août 2010
Cher(e)s ami(e)s, cher(e)s camarades,
Permettez-moi pour commencer de vous dire mon plaisir d’avoir partagé avec vous cette université d’été. Elle a été un moment d’écoute, de partage, de travail, dans un climat de fraternité. Après une période estivale marquée par un climat politique des plus détestables, ça fait du bien de respirer une telle bouffée d’oxygène politique. Bravo donc à vous toutes, à vous tous. Merci à tous les intervenants qui ont répondu à notre invitation, qui ont enrichi notre approche de questions essentielles. Merci à tous les camarades du secteur formation, de l’équipe d’accueil qui ont beaucoup travaillé pour que tout se passe bien. J’ai ressenti un climat nouveau dans notre université d’été. Un climat de sérénité et de confiance, de détermination et de mobilisation, d’exigence, d’unité. Tant mieux car nous allons avoir besoin de tout cela – sang-froid, combativité, créativité, travail, cohésion – dans la période politique inédite que nous abordons. En cette rentrée se joue en effet l’affrontement, sans doute le plus dur, entre le peuple et le pouvoir, entre le monde du travail et les intérêts capitalistes, depuis l’arrivée de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République.
Ici, nous ne nous livrons à un exercice de politique spectacle, nous ne prenons pas de posture, nous travaillons, nous construisons avec au fond un seul et unique objectif : affûter les idées, les projets, les démarches politiques qui nous permettront de rendre notre action utile à toutes celles et ceux qui veulent ouvrir au plus vite une alternative politique au pouvoir de Nicolas Sarkozy. Et pour cette raison, au risque de décevoir les amoureux de casting, nous ne parlons de l’homme ou de la femme providentiel-le qui par miracle nous tirerait d’affaire pour 2012. Nous parlons projet de sortie de crise. Nous parlons rassemblement. Nous parlons mise en mouvement populaire. Le temps viendra du débat de candidature. Le moment venu, le Parti communiste, les forces du Front de gauche, les actrices et acteurs du mouvement social qui partageront notre démarche ne manqueront de ressources pour le faire aboutir dans l’unité. J’ai pleine confiance. Mais aujourd’hui, c’est clair, il y a bien d’autres urgences.
La première des urgences, je l’ai évoqué, c’est l’inquiétante situation politique dans laquelle Nicolas Sarkozy et l’UMP tentent d’entraîner notre pays, et l’immense riposte que cela appelle. Nous l’avons souvent relevé au cours de cette université d’été : la situation politique n’est déjà plus la même que celle du printemps. Depuis cet été, et singulièrement depuis le discours de Grenoble prononcé le 30 juillet par le président de la République, nous vivons des heures graves. Soyons clair, ce jour-là, le chef de l’Etat a choisi de déshonorer la France, de salir les valeurs de notre République en officialisant ce qu’il faut bien appeler du « racisme d’Etat ». Depuis, le climat de tension et d’intimidation entretenu, le déploiement d’actions policières aussi spectaculaires qu’inefficaces, l’indigne chasse aux Roms planifiée au plus haut niveau de l’Etat, ont levé pour des millions de nos concitoyens les dernières ambiguïtés sur la nature de ce pouvoir. L’image de la France dans le monde est gravement atteinte. Disons le nettement, la France ne se reconnaît plus dans ce pouvoir indigne de notre devise nationale « Liberté, égalité, fraternité » et le monde, lui, n’y reconnaît plus la France. Nous sommes fiers d’être de ceux qui se lèvent aujourd’hui pour clamer haut et fort : « stop à cette xénophobie d’Etat, non à la politique de Nicolas Sarkozy, ce n’est pas la France ! » Mais il faut s’expliquer : pourquoi en sommes-nous là ? En vérité, au printemps dernier, en quelques semaines, la situation a tourné au vinaigre pour le gouvernement et le président, qui se sont retrouvés acculés sous la poussée de la contestation et du rassemblement populaire contre la réforme des retraites. Pas question pour les salariés de notre pays d’accepter cette réforme injuste et imposée de manière totalement anti-démocratique. Le gouvernement croyait décourager la contestation, il a dû déchanter, elle n’a cessé de croître devant son acharnement. Au lendemain de la puissante journée du 24 juin, l’exaspération populaire est encore montée d’un cran devant le spectacle lamentable de l’intime complicité des dirigeants de l’UMP avec les sphères les plus influentes de la finance. Ceux là même qui nous demandent de sacrifier notre droit à la retraite se révèlaient au grand jour n’être que des commis zélés des plus grands intérêts capitalistes. D’ailleurs, c’est bien cette intimité qui est à l’origine de la dérive estivale du chef de l’Etat. Car si dans le pays la réforme des retraites ne passe pas, le Medef, les marchés financiers, les gros actionnaires, les agences de notation, eux, sont mobilisés pour que celui qu’ils ont installé à l’Elysée ne cède pas. La logique démocratique, le respect de la volonté populaire auraient dû conduire à retirer ce projet, à remettre totalement sur le métier une réforme rejetée par tous les syndicats et le pays. Mais le gouvernement a choisi. Oui, entre la démocratie et les intérêts capitalistes, Nicolas Sarkozy et les siens ont choisi cet été pour tenter de parvenir à leurs fin la pire des fuites en avant : celle de la tension, de la division, du racisme. C’est une stratégie de pousse-au-crime. Elle vise à détourner la colère populaire sur des populations transformées en bouc-émissaires : Roms, gens du voyage, jeunes, Français nés de parents étrangers ou naturalisés, mettant gravement en cause au passage l’accès à l’égalité des droits de centaines de milliers de personnes. Loin de combattre la délinquance, elle en instrumentalise les conséquences, et manipule les difficultés qu’elle entraîne dans les quartiers, les cités populaires et dans les familles déboussolées. Elle exploite les émotions que génèrent la souffrance sociale, la paupérisation des salariés, la précarité, les inquiétudes pour l’avenir et l’insécurité. Et elle bat le rappel, pour ses basses œuvres, des troupes les plus autoritaires et xénophobes de la droite. Tout cela, disons le clairement, n’a rien à voir avec une guerre aux trafiquants et aux voyous soit disant décrétée par le gouvernement. D’ailleurs, c’est lui qui dénature jour après jour les missions de la police au détriment des libertés publiques, qui en réduit les effectifs de proximité, notamment dans les villes populaires. C’est lui qui met les maires en difficulté en asséchant chaque jour un peu plus les moyens des collectivités locales et ceux des services publics de l’Etat. C’est lui qui absout de fait la grande délinquance, celle qui prospère dans les grands trafics d’armes, de prostitution, de drogues, à l’ombre du secret des coffres-forts bancaires, des paradis fiscaux, et des réseaux de blanchiment. Non, en vérité, la seule sécurité dont se soit sérieusement occupé ce pouvoir depuis trois ans, c’est celle des dividendes, des marchés financiers, de la libre circulation des capitaux, celle des fortunes bien à l’abri du bouclier fiscal. La seule guerre que mène ce pouvoir, c’est une guerre sociale contre l’ensemble du monde du travail. Une guerre qui consiste désormais dans toute l’Europe à faire payer aux peuples la crise du système capitaliste mondialisé. C’est ce que les dirigeants européens, Nicolas Sarkozy en tête ont décidé les 9 et 10 mai dernier à Bruxelles : super austérité pour les peuples ; soutien relancé aux marchés financiers . Ils n’ont tiré aucune leçon de la crise. Ils nous dirigent tout droit vers de nouvelles rechutes dramatiques, plus graves encore. Depuis des semaines, Nicolas Sarkozy n’a plus un mot pour l’emploi. Et pourtant, 256 000 emplois ont été détruits en France en 2009, du jamais vu depuis 1945 ! Et pendant ce temps les prédateurs continuent de dépecer la bête. Les profits du CAC 40 repartent de plus belle. Sans parler des patrons qui se goinfrent sans vergogne. Trois millions d’euros de bénéfices personnels empochés par les directeurs de BNP-Paribas et du groupe Arnault annoncés en plein d’août. Tout cela au lendemain de la publication d’études sur la situation tragique des jeunes de 15 à 24 ans... Ce système navigue en plein délire et la société en crève ! J’étais jeudi, à leur invitation, avec les salariés de Total Dunkerque. Ces salariés se battent depuis huit mois contre le démantèlement des activités de raffinage de notre pays. Total, champion toutes catégories des profits du CAC 40 fait en moyenne un milliard de profit par mois et cela dure depuis des années. La justice vient de donner raison aux salariés. Mais la direction avec la complicité du gouvernement bafoue cette décision. Où est le Sarkozy qui promettait de sauver l’industrie ? Aux abonnés absents. Pour les salariés de Total, pas un mot, pas un geste. En vérité, de plus en plus de nos concitoyens en ont conscience. Celui qui s’était présenté en homme de la « revalorisation du travail » n’a en réalité aucune pitié pour les travailleurs. Il travaille sous la dictée du Medef. Il n’est que le « petit frère des riches ». Sa seule croisade, il la conduit au service de l’argent. Lors de l’assemblée des salariés de Total, on pouvait lire sur les visages, l’épuisement, les inquiétudes, beaucoup de questions, mais aussi beaucoup de force et de courage. Nous serons plus que jamais à leurs côtés. Parce que chez Total et ailleurs, grandit la détermination qu’il faut désormais faire mettre à ce pouvoir dangereux pour nos droits et pour nos libertés un genou à terre. Si nous ne les arrêtons pas, ils ne s’arrêteront pas . Alors, oui, pour les communistes, la rentrée, c’est plus que jamais sur tous les fronts ! Le 4 septembre, contre la xénophobie, pour l’égalité des droits et les libertés, nous serons de toutes les manifestations , aux côtés de tous les démocrates mobilisés ce jour là. Nicolas Sarkozy pariait sur la division. Il peut sortir plus affaibli encore de cette riposte convergente. Le 7 septembre, évidemment, est l’autre rendez-vous crucial de cette rentrée. Le gouvernement mise cette fois encore sur un passage en force à l’Assemblée. Le déni démocratique est sa méthode d’action permanente. Mais le pays n’a pas l’intention de lâcher. Les manoeuvres nauséabondes de l’été n’ont fait que renforcer la détermination contre ce projet régressif et injuste. Le succès de la pétition que nous avons lancé est remarquable. Près de 100.000 signatures déjà recueillies. Le 7 septembre au matin, nous nous rassemblerons devant l’Assemblée nationale pour les déposer. Nos députés défendront ces propositions pour un autre financement des retraites dans la débat parlementaire. Mais évidemment, je veux dire qu’au delà de ces deux journées et de leurs nécessaires prolongements, nous serons aussi des batailles pour l’école. Face à la gravité des attaques gouvernementales, l’éducation est désormais un enjeu central. Il faudrait citer aussi la santé, où la casse de l’hôpital public prend des proportions alarmantes, l’ensemble des services publics, partout mis en cause, les collectivités locales dont le gouvernement veut poursuivre la dévitalisation démocratique. Je n’insiste pas, vous connaissez comme moi l’ampleur des batailles à mener. Mais ayons conscience que si le pouvoir est plus agressif plus jamais, il n’est plus le pouvoir tout puissant et arrogant que rêve d’incarner Nicolas Sarkozy depuis son accession à l’Elysée. Son recul sur l’aide au logement des étudiants est significatif. Ce pouvoir peut désormais reculer. Il peut être battu. La bataille des retraites est loin d’être terminée. Voilà, chers camarades, déjà pas mal de pain sur la planche, mais la situation qui se développe dans le pays nous place devant un seconde urgence à laquelle nous ne pouvons, comme parti communiste, comme militants animés de l’ambition de transformer le monde, nous dérober. Cette urgence, c’est celle de la construction d’une perspective politique alternative à ce pouvoir. Le rejet grandissant de la politique sarkozyste, et plus profondèment les terribles contradictions, les risques de régression devant lesquelles la crise capitaliste placent notre pays, l’Europe et le monde, appellent de très profonds changements. C’est l’enjeu des deux années politiques qui s’annoncent et qui nous mènent aux échéances politiques de 2012. Sommes-nous capables, dans ces deux années, d’être utiles à l’émergence d’une perspective de changement profitable à notre peuple et à l’avenir de la planète ? Car, mes camarades, soyons lucides, il ne suffira pas de faire grandir l’anti-sarkozysme pour résoudre ce problème. Le rejet de sa politique sera un point d’appui, mais il peut être aussi l’allié de biens nombreuses fausses solutions. Il ne suffira pas non plus d’incanter le changement, fut-il pétri des meilleures intentions de transformation sociale radicale, pour empêcher que ne se mettent en place toutes les impasses dont la logique présidentialiste a le secret. Les femmes et les hommes providentiels ne vont pas manquer, soyons en certains. Car nous le savons, nous entrons dans cette période décisive avec le risque que l’étau présidentialiste broie l’aspiration à penser autrement l’avenir de notre pays et du monde. A nous-mêmes il n’est d’ailleurs déjà posé qu’une question : mais qui sera donc votre candidat ? Et bien, nous, nous voulons faire dominer le débat de projet, nous voulons ouvrir un chemin qui permette aux millions de femmes et de d’hommes qui cherchent quelle pourrait être cette societé dans laquelle ils aspirent à vivre, d’y réfléchir ensemble, d’agir ensemble pour faire entrer dans la réalité ce projet, et de le dire ensemble le moment venu jusque dans les urnes. Construire une issue politique à la crise actuelle, c’est construire des solutions partagées et portées par une majorité de notre peuple. Dans la dynamique des résistances et des ripostes engagées, dans tous les fronts de lutte, face aux problèmes qui surgissent partout dans la société, nous devons engager avec toutes les femmes et les hommes disponibles l’élaboration effective de cette alternative. Nous, communistes, ne nous résignons pas : ni à la politique Sarkozy – qui peut subir en septembre de sérieux revers – ni à la société capitaliste et à la domination qu’elle exerce sur nos existences. Des millions de personnes partagent cette envie et s’engagent sous différentes formes pour y parvenir. Notre rôle est de tout mettre en œuvre pour permettre à toutes et tous de s’emparer de ces questions, de construire ensemble des réponses aux questions posées par la crise et l’impasse du régime. Une récente enquête d’opinion le confirmait encore : le désir de gauche est puissant mais les gens savent aussi que la gauche peut ne pas être à la hauteur. Les communistes ont donc une immense responsabilité dans la période : partir des problèmes concrets des Français et des luttes que nous menons avec des millions d’entre-eux pour faire émerger un projet capable de sortir notre pays de la crise, de l’engager sur les chemins d’un nouveau mode de développement humain et environnemental. C’est parce que la gauche n’était pas, et n’est toujours pas à la hauteur de ce défi que nous avons engagé la démarche du Front de gauche. Nous avons ouvert un chemin d’espoir et nous en sommes fiers. C’est dans cette voie que nous voulons poursuivre. Nous ne cherchons pas avec cette démarche à rassembler l’extrême gauche, comme me le disent souvent des journalistes. Cela ne nous intéresse pas. Nous sommes depuis toujours une force au coeur de la gauche, une force sans laquelle la gauche n’est pas elle-même. Ce que nous voulons, c’est remettre au centre de gravité de la gauche les défis dont elle n’aurait jamais dû se détourner pour réussir le changement, c’est donner aux femmes et aux hommes de gauche la force de se réapproprier une gauche dans laquelle ils ne se reconnaissent plus. Nous voulons permettre pour cela à toutes et ceux qui le souhaitent de dire ensemble les grandes priorités, les réformes incontournables qu’une nouvelle majorité politique de gauche devrait impérativement mettre en oeuvre. C’est ce que nous avons appelé lors de notre congrès la construction d’un pacte d’union populaire qui serait en quelque sorte le programme partagé de toutes celles et ceux qui font serment que la gauche ne trahira pas l’espoir de changement qu’elle porte face à Sarkozy et à l’UMP. Dans deux semaines, nous lancerons en grand cette démarche à la Fête de l’Humanité avec nos partenaires du Front de gauche dans une grande initiative qui se tiendra à l’agora de l’Humanité le samedi à 17 heures, et lors du meeting de la Fête où je prendrai la parole le dimanche à 16 heures. Dès lors, sa réussite dépendra de la capacité de chacun d’entre nous à prendre des initiatives fortes et de notre capacité collective à les faire converger. Créons pour cela des espaces dans tous le pays : ateliers dans les quartiers et sur les lieux de travail, réseaux sociaux par grandes thématiques, collectifs jeunes, cahiers populaires du projet, comités d’initiatives à l’appel des nos élus... Soyons audacieux et inventifs pour faire que toutes celles et tous ceux qui souffrent de la politique de ce pouvoir et cherchent une issue puissent écrire ensemble les grandes transformations dont notre pays à besoin. Alors, comment s’y prendre ? Tournons-nous sans attendre vers toutes celles et ceux qui s’engagent dans les mobilisations de la rentrée, vers les femmes et les hommes avec lesquels nous avons débattu pendant les campagnes des européennes et des régionales, allons les voir dans leurs entreprises, nos entreprises, dans leurs quartiers et nos quartiers, organisons de premières rencontres ; adressons nous à ceux qui durant l’été ont signé la pétition pour un autre financement des retraites ; allons voir les responsables syndicaux, associatifs qui se sont engagés pour les listes du Front de gauche. Imprimons un mouvement, faisons connaître cette démarche et invitons-les à se réunir, à travailler ensemble. Pour mener cet immense travail, la nouvelle organisation de nos directions décidée au congrès sera mise en place dès notre prochain conseil national le 9 septembre : une direction du projet unifié et une direction de la vie militante seront constituées. Elles aideront à libérer l’initiative de chaque communiste tout au long de l’année pour créer partout dans le pays les espaces nécessaires au déploiement de l’intervention populaire. Nous créerons très vite la revue du projet décidée au congrès. Nous tiendrons les conventions décidées au congrès et toutes les initiatives nécessaires avec nos partenaires. Mais soyons plus précis encore. Car dans la période qui s’ouvre, il ne sert à rien de découper notre activité en tranches. Nous ne partons de rien. Tout ce travail doit être le prolongement direct de notre engagement dans les batailles politiques du moment, et de celui de nombreux militants syndicaux, associatifs, politiques du pays, de très nombreux élus. Prenons le problème de l’atteinte aux droits et aux libertés qui est plus actuel que jamais avec l’offensive lancée par le pouvoir cet été. Allons-nous nous contenter de dénoncer cette politique ou bien allons-nous proposer à toutes celles et ceux qui ne la supportent plus et qui seront présents le 4 septembre prochain dans la rue, de se mobiliser autour de l’enjeu de l’élaboration d’une nouvelle République garante du vivre-ensemble dans notre société ? Beaucoup d’entre-eux sont prêts à franchir ce pas mais ils ont besoin d’une force qui prend cette initiative. Cette force, ça peut être la nôtre. Mais d’autres peuvent susciter le débat. Le président de la Ligue des droits de l’homme nous disait hier que la Ligue soumettrait aux forces de progrès en octobre un Pacte pour les droits et les libertés. Disons banco à cette démarche et à ce débat, et travaillons à ce que ces engagements deviennent le bien du maximum de femmes et d’hommes de gauche. Prenons le problème de l’insécurité qui ne cesse de s’aggraver dans un nombre de plus en plus grands de quartiers. Face une cette situation où des centaines de milliers de gens ne supportent plus la vie dans des quartiers qui sont devenus de véritables poudrières, nous ne pouvons ni nous satisfaire de la dénonciation de la politique à l’œuvre, ni accepter les fausses solutions telles que la généralisation de la surveillance des individus. Avec tous les progressistes qui savent que la surenchère sécuritaire ne sera jamais une solution pour ces quartiers, avec nos élus, mettons en débat des solutions nouvelles. A l’initiative de notre camarade Gilles Poux, la ville de La Courneuve portait symboliquement plainte il y a quelques mois contre la discrimination urbaine et sociale dont est victime sa ville. Début novembre, les premières rencontres nationales autour de ce thème seront organisées par la ville. Saisissons cette occasion et bien d’autres encore pour relancer la bataille pour de nouvelles solidarités entre les territoires et entre les populations. Des milliers de gens sont disponibles pour agir sur ces questions, mobilisons-les ! Prenons la question de l’école publique qui est de plus en plus dans l’incapacité de remplir ces missions. Des milliers de parents abordent cette rentrée scolaire la peur au ventre pour l’avenir de leurs enfants, des enfants qui eux aussi se posent des questions et qui luttent régulièrement. De plus en plus d’enseignants s’inquiètent et luttent aussi parce qu’ils ne supportent plus la politique d’un pouvoir qui sacrifie toute une une génération au nom des intérêts privés. Eh bien, quand le 2 septembre nous serons devant les établissements de la France entière pour dire stop aux réformes gouvernementales actuelles, prenons aussi le temps de parler d’un nouveau projet pour l’école, proposons de se réunir, de travailler ensemble à ce que la gauche devrait porter comme ambition éducative. Le grand forum que nous tiendrons sur ces questions dimanche matin au stand national à la Fête de l’Humanité donnera l’impulsion nécessaire. Prenons bien sûr la question des retraites. Dans la foulée de notre pétition, prenons des initiatives pour pousser le débat à gauche sur les solutions alternatives. La gauche s’engagera-t-elle à revenir sur cette réforme et pour quelle autre réforme ? Le débat est loin d’être clos et intéresse des dizaines de milliers de syndicalistes engagés dans l’action. Prenons l’initiative partout d’impulser ce débat et faisons soutenir ce que devraient être les engagements de la gauche en la matière. Prenons la question des banques, de leur nationalisation, de la maîtrise publique du crédit et de la monnaie européenne, qui vient de rebondir spectaculairement avec la crise financière. Même un homme comme Jacques Julliard, social-démocrate endurci, qui nous fustigeait lors du débat sur le TCE, doit aujourd’hui convenir de la pertinence d’une telle éventualité. Le débat peut être ouvert en grand. Les tabous libéraux ont du plomb dans l’aile. Mais la gauche s’engagera-telle ? A nous de nourrir le débat. Prenons la question de l’Europe. Qui peut prétendre mener demain une politique de gauche dans le pays en se coulant dans le moule des décisions prises à Bruxelles en mai dernier ? Alors rouvrons le débat avec toutes ces électrices et tous ces électeurs de gauche et écologistes qui majoritairement en 2005 ont rejeté le TCE. Prenons la question de l’écologie, du climat, de l’énergie. Notre camarade André Chassaigne publie un livre « Pour une Terre commune » qui pousse notre réflexion sur le sujet. Saisissons-nous de cette occasion pour animer la confrontation et le travail avec nos amis écologistes sur le sens nouveau que devrait prendre un nouveau mode développement humain et écologique. Vous le voyez, les occasions sont légion de pousser ce débat. Sommes-nous capables d’en faire un très grand débat populaire ? C’est notre défi. De très nombreux femmes et hommes de gauches, jeunes de notre pays y sont prêts, j’en suis persuadé. Mais rien ne sera fait pour les y engager. A nous de produire cet immense effort politique. C’est maintenant dans les semaines et qui viennent que cela se joue. Si la dynamique n’est pas enclenchée maintenant, l’aspirateur présidentiel fera le vide. En revanche, si nous y parvenons, beaucoup deviendra possible. Alors, mes camarades, au travail , le jeu en vaut la chandelle. Une fois encore, faisons confiance à notre énergie et à l’intelligence de notre peuple. |
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