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Espace post-soviétique (URSS)

Par Anastasia Baybikova, Première secrétaire régionale des komsomols de Belgorod (Russie) et députée (KPRF) de la région de Belgorod - traduction Nico Maury


Une journée au sein de la République Populaire de Lugansk
Cela fait six mois que nous voyons sur nos écrans de télévision, nos ordinateurs, les événements qui se déroulent en Ukraine, et maintenant dans les Républiques populaires de Donetsk et Lugansk depuis le référendum.

La branche régionale de Belgorod du Komsomol, depuis le mois de Février, soutien activement nos camarades communistes, ainsi que tous les combattants anti-fasciste qui luttent contre le régime en Ukraine : Nous menons des actions de solidarité pour recueillir de l'aide humanitaire en direction de la Nouvelle-Russie, et nous aidons les réfugiés qui viennent à nous.

Il y a deux semaines, lors d'une réunion de militants du Parti communiste du District fédéral j'ai rencontré mon vieil ami, le secrétaire du Comité de ville du KPU de Lugansk, Maxim Chalenko. Il organisait un voyage des Komsomols de Belgorod vers Krasnodon. Nous avons eu, comme toujours, une longue conversation sur la façon dont ils fonctionnent en temps de guerre et j'ai demandé à aller voir la situation. Nous avons convenu de ce voyage avec Maxim et le secrétaire du Comité de la ville de Koursk du Parti communiste (KPRF), Alexei Kluevs.

Deux semaines après, une autre cargaison d'aide humanitaire devait partir avec les camarades de Koursk vers la LNR. Je suis partie avec eux.

Le 9 octobre. Région de Rostov, poste frontière d'Izvarino.

Les camps de réfugiés sont nombreux, la moitié des habitants de Lugansk ont quitté leurs maisons. Sur la frontière il y a de nombreux véhicules et les piétons, il y a de longues files d'attentes. Nous avons rejoins à la frontière Maxim Chalenko il nous dit qu'aujourd'hui nous ne pouvons pas franchir la frontière avec la LNR, cette dernière ferme à 23h00 du fait du couvre-feu. Finalement nous avons réussi à passer la frontière. Après la Russie, nous voyons un grand panneau avec marqué LNR (République Populaire de Lugansk), j’esquisse un sourire.

Nous sommes accueillis des miliciens communistes de Lugansk, 3 personnes portent des kalachnikovs. Nous quittons la frontière dans des véhicules des miliciens dans la direction de Lugansk, ces derniers vont à vive allure. La route est défigurée, creusée de cratères des explosions et des traces des chenilles de chars. Je pose une question à un milicien pour savoir est pourquoi nous allons si vite ? Sasha répond que sur le territoire de la région de Luhansk il est encore possible de rencontrer des groupes de partisans de l'armée ukrainienne. Nous continuons à vive allure, et nous nous dirigerons vers la ville de Lugansk. Au poste d'entré de la ville, nous restons avec nos camarades qui présentent leurs insignes de la LNR. Ils nous conduisent à l'appartement de notre ami, où nous passerons la nuit. La maison n'a pas d'eau, comme dans presque toute la ville, mais nous avons été chanceux, il n'est pas détruit. L'appartement est froid.

Le 10 octobre

Tôt le matin nous quittons l'appartement pour le siège du Comité régional de Lugansk du Parti communiste d'Ukraine, il est aujourd'hui le siège de la milice de communiste de Lugansk. Sur le chemin nous voyons des bâtiments et des maisons détruits. Le centre historique a presque disparu, les "Patriotes de l'Ukraine" ont détruit la ville en plus de deux mois. Sur le chemin, nous visitons une école, elle a été touché par un tir d'artillerie direct sur le trottoir. A l'entrée de l'école il y a une inscription ou est clairement formulée : "L'école est sous la protection de la LNR. Le pillage est puni en vertu des lois de la guerre "...







Nous passons devant des bâtiments complètement détruits, et nous arrivons devant une place énorme ou des gens attendent avec des bouteilles. On nous révèle qu'il s'agit d'un des rares lieux dans la région où on peut obtenir de l'eau.
A l'entrée au Comité régional du KPU se trouve un drapeau rouge avec la faucille et le marteau.



Le bâtiment vu de l'extérieur n'a pas changé depuis 2 ans, ses vitres ont cependant été brisées et l'entrée principale a été barricadée. Il y a quelques semaines le bâtiment était en feu, dans l'incendie deux communistes sont morts, dont l'un était âgé seulement de 19 ans. A l'entrée il y a des photos d'eux avec un ruban noir. Sur la plaque signalétique du Comité régional, le mot Ukraine a été recouvert avec des feuilles de papier. Dans toute la ville les références à l’Ukraine ont été masquées. Sur les plaques d'immatriculation des voitures les symboles de l'Ukraine ont été remplacées par ceux de la LNR.







Je vois des photos et des traces de débris partout dans les salles du Comité régional. Comme son mari, un capitaine dans la milice, Anya déclare que la mort qui c'est abattu dans la cour du Comité régional n'est pas unique. "Cela ne veut pas d'un cas isolé, la mort s'abat partout et nous n'avons pas le temps de dire au revoir."

Dans la cour un chien se promène avec un ruban de Saint-Georges sur le col. "Il est notre garde" déclare amusé un commandant des forces spéciales de Lugansk Yuri. Je regardais leurs visages et je comprenais la signification de l'expression de "gens polis" accolé aux miliciens, ce n'était pas de la fiction. Il s'agissait d'une personne ouverte, mais remplie d'une profonde tristesse dans ses yeux. Quant au chien, il se nommait "separatyskaya".



Tous vivent maintenant dans le bâtiment du Comité régional. La plupart des appartements n'ont plus de communications, mais aussi quelques-uns plus de murs et de fenêtres.

Nous allons à l'intérieur pour saluer deux camarades, ils partent faire leur devoir. Il y a encore une armée ukrainienne aux portes de la ville, la milice se doit de prévenir toute attaque contre Lugansk (Le front est à seulement 16 km de Lugansk).

Nous déposons notre aide humanitaire. Voyant mes bottines un milicien m'apporte des chaussures pour continuer.



Je mets un uniforme pendant que tous le monde est occupé a transferer l'aide humanitaire, me voilà protégée :)



Sur des bancs dans la cour du bâtiment, des communistes s'occupent de l'aide humanitaire. Pendant tout le temps ou nous étions dans le Comité régional des habitants sont venus chercher de l'aide, certains des médicaments, quelqu'un de la nourriture. "nous sommes constamment en déplacement dans des zones éloignées des villes et des villages pour livrer de l'aide humanitaire" déclare Anna. Je suis agréablement surprise d'entendre des résidents en réponse à ma question, comment savez-vous que se trouve ici un point d'aide ? "ici tout le monde dit aller voir les communistes, ils vous aideront." Une femme est venue avec des médicaments pour sa fille.



Nous décidons de traverser la ville pour voir de nos yeux les dégâts. Nous sommes accompagnés par 3 bénévoles, Anton, Anna et Zhenya. Anton travaillait dans l'administration régionale d'Etat de Lugansk, c'était aussi un homme d'affaires prospère, mais il a été laissé tout tomber pour se battre pour la ville, pour le droit de parler en russe. Nous mangeons dans la ville, dans le centre.

Les magasins sont vides, il n'y a pas d'essence. En ville nous voyons de nombreux services publics, la ville est bien rangée, propre. Nous passons devant une autre école en ruine.





Sur un panneau à l'entrée il est inscrit le nom de jeunes célèbres qui ont étudié ici. Le gardien de l'école vient nous voir et déclare tranquillement que 3 personnes ont été tuées ici, parmi lesquels un écolier, et que dans les 52 écoles de la ville seulement 6 d'entre elles fonctionnent encore.





Après avoir mangé nous cherchons le moyen de sortir de la ville par le quartier "Metalist", un lieu bombardé par les bataillons de Kolomoiskiy, et où de violents combats se sont déroulés, des journalistes russes ont été tués. Quelle terrible image nous voyons, la route est défigurée et mutilée, un grand nombre d'impactes apparaissent dans le sol, des cartouches vides jonchent le sol.







Nous passons devant un poste de garde, les miliciens sont, encore une fois, des gens polis. Nous passons à côté de chars encore en feu, à côté de voitures abandonnées et de matériel militaires laissés par les mercenaires de Kiev.

















Sur la route nous croisons d'anciennes fortifications cassées, il y a maintenant des tas de débris, sur ce tas est posé une plaque métalique marquée "Lugansk" avec un immense drapeau rouge avec la faucille et le marteau.



Nous avons mangé plus loin dans le village de Stukalova. En temps normal 325 personnes résident ici, à l'heure actuelle, il y a environ 70 résidents. Ce village a été gravement détruit, il est à mi-chemin entre Metalist et le front. Les bombes sont tombés partout et tous les bâtiments ont été touchés. Nous marchons dans une rue et regardons les habitant reconstruire de nouveaux murs, ils couvrent les fenêtres cassées avec de la toile cirée, construisent de nouveaux toits. Nous allons à la rencontre d'un couple un mari et une femme, ils nous invitent à entrer dans la cour de leur maison. Le mari commence à expliquer que les soudards de Kiev se sont comportés comme les nazis, ils ont pris tout le bétail qui a survécu aux bombardements, ils ont volé la voiture, tous les équipements électro-ménagés, même les outils de soudage. L'homme fait une pause et se met à pleurer.







Nous parlons avec d'autres habitants et nous comprenons que le village a été pillé.
Nous retournons en ville, nous visitons le centre. Dans le centre, nous voyons le marché complètement détruit, il est rempli de marchandises, d'animaux dans des cages qui sont vendus ici. Mais ne vous découragez pas à Lugansk, la vie ne s'arrête pas.





Nous passons à côté d'une manifestation sur la place Lénine, il s'agit d'un défilé de l'unité "Batman", et de nombreuses milices. L'hymne de la LNR est joué.



Nous traversons la ville et sur des bâtiments sont inscrits de nombreux slogans: "Nous sommes la Russie", "Sang pour sang. Odessa", "LNR", des drapeaux tricolores russes et le drapeau rouge de l'URSS sont dessinés partout.
Nous rentrons (ou siège de l'ancien Comité régional) et nous sommes accueillis ensuite pour un dîner simple mais savoureux.



Je regarde mes camarades et je suis fier d'être communiste, je suis maintenant familière avec ces gens courageux, simples et honnêtes, mais j'ai peur, Je ne veux pas qu'ils partent, Je crains de ne plus les revoir et je lis dans leurs yeux la même crainte.







Nous sortons de la ville, nous passons à côté de chars d'assaut abandonnés et détruits.







Ici, à Izvarino c'est déroulé une bataille féroce pour contrôler l'accès à la frontière russe. A tous ceux qui soutiennent une armée belligérante, celle de l'Ukraine et qui disent qu'il n'y a pas de fascistes, pourquoi ces soldats "pas fascistes" ont peint des croix gammées sur les bâtiments d'Izvarino ?

Une journée au sein de la République Populaire de Lugansk
Maintenant nous traversons la frontière. Je regarde par la fenêtre de la voiture et je réfléchi sur ce que j'ai vu, ces services sociaux détruits, les écoles, les hôpitaux, les marchés bombardés.

Mes pensées vont aux miliciens, assis en face de moi, qui demandent la permission de fumer ... oui se sont des gens polis, une fois de plus, je le pense. Nous nous disons au revoir. Ils sont souriants et à ma manière je vous embrasse, et je comprends que cette guerre est maintenant ma guerre aussi.

Anastasia Baybikova

Première secrétaire régionale des komsomols de Belgorod (Russie)
Députée (KPRF) de la région de Belgorod

http://baibicova.livejournal.com/14481.html

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