Concrètement, la Banque Centrale Européenne est la seule institution a émettre l'euro en tant que monnaie unique (plus que commune, car basée sur le Deutsch-Mark et la politique allemande de compétitivité et d'inflation stable) de l'Union économique et monétaire (zone euro), elle défini seule et en toute indépendance les grandes orientations de politique monétaire de la zone euro et de prendre les décisions nécessaires à sa mise en œuvre.

Cette situation rend les Etat tributaires des politiques économiques et financières décidées à Francfort. Rappelons que la BCE injecte des milliards d’euros de liquidités chaque mois. L’Eurosystème a racheté 2178 milliards d’euros de titres et fournit 769 milliards d’euros de refinancement aux banques (bilan fin octobre 2017). Chacun sait que cet argent n’est pas – ou très peu – allé dans l’« économie réelle », ni pour la transition écologique ni pour l’emploi.

L'Euro ne permettant pas d'investir dans des politiques sociales, dans l’expansion des services publics (et la conquête de nouveau) et le financement de l'économie réelle, il faut réfléchir à d'autres pistes. Il en existe 2 proposées et une qui mérite d'être étudiée :

1- La sortie de l'Euro et le retour au Franc. Mais j'avoue que les conséquences financières seraient très lourdes à gérer (spéculation, attaques boursières, manque de liquidité, difficulté à sortir du système monétaire européen).

2- Réorienter le rôle de la BCE, vous pouvez lire les travaux de la Commission économique du Parti Communiste Français (c'est plutôt très bien documenté), mais la limite repose sur la possibilité de pouvoir changer le rôle de la BCE et surtout d'avoir l'appui de la totalité des pays membres de la zone euro. Ce qui est, à cette heure, difficile à envisager.

3- Créer une crypto-monnaie, basée sur le système de l'Initial coin offering (ICO)et avec la technologie du blockchain. Mais une crypto-monnaie adosée sur une valeur pour la garantir et produite à partir d'une énergie propre, pour en faire une monnaie virtuelle écologique. Le but de cette crypto-monnaie est de financer l'économie via un processus situé entre la levée de fonds et le financement participatif. A l'image du "petro" venezuélien.

La révolution numérique au service de toutes et tous

Les bitcoins et les crypto-monnaies, hors petro, ne sont pas créés par les gouvernements, et leurs prix sont hors du contrôle des gouvernements. Cela fait d'elles un rêve libertarien. Pour celles et ceux qui ne sont pas familiers avec cette école politique étasunienne, les libertariens sont ceux qui s'opposent à tout rôle étatique dans l'économie, mais croient passionnément en son rôle répressif et protecteur de la propriété privée. Cela ne doit pas être confondus avec les anarchistes, qui, contrairement aux libertariens, s'opposent à la propriété privée.

La plus grande partie des Bitcoins sont détenues dans ce qu'on appelle les portefeuilles numériques, créés par des sociétés, qui fonctionnent également comme des échanges. Toutes ces entreprises existent sous une juridiction légale. Les Bitcoins s’échangeant contre d'autres devises dans différents pays peuvent être concernés par les règles de contrôle des changes des gouvernements. Tous ces portefeuilles peuvent être imposés par des taxes sur les transactions financières et les gouvernements peuvent inclure les crypto-monnaies dans le calcule des impôts et ainsi percevoir des revenus publics sur les gains en capital. Le problème c'est que ce type de taxation du capital est un anathème pour les oligarchies financières qui dirigent les gouvernements aujourd'hui.

Comment une monnaie virtuelle est crée ?

Comment ça marche pour les crypto-monnaies ? Comment les crypto-monnaies sont-elles créées et comment sont-elles échangées sans une autorité centralisée ? Satoshi Nakamoto, le pseudonyme utilisé pat le fondateur du Bitcoin, propose une solution cryptographique pour résoudre ce problème. Sa solution combine les deux parties du problème : comment les transactions pouvnt-elles être reconnues et comment la monnaie peut elle être créée. Il a crée un modèle de traitement, sans vérification centralisée des transactions, créant une technologie maintenant connue sous le nom de blockchain.

La technologie Blockchain est un système de ledgers (livre de compte) qui distribue et vérifie collectivement ces transactions. L'enregistrement de toutes les transactions se trouve dans une chaîne de blocs, d'où le nom.

En 2008, Nakamoto a détaillé comment une monnaie pouvait être créée et maintenue sans autorité centrale. Cet argent dépendrait de la puissance de calcul et d'un ensemble distribué par des ordinateurs qui garderait un enregistrement de ces transactions. Chaque nœud du système aurait alors une copie de ce registre, et ces registres distribués vérifieraient les transactions, rendant presque impossible la fraude du système.

Chaque bloc du système "blockchain" contient un ensemble de transactions en crypto-monnaie. Vous ne pouvez pas enregistrer deux transactions avec le même ensemble de crypto-monnaie, car la vérification montrerait que vous ne les possédez plus. Pour chaque bloc de transactions à reconnaître et à ajouter au système, tous les nœuds travaillent simultanément à «reconnaître» ce bloc en intégrant les transactions dans un problème de calcul, puis en le résolvant. Une fois qu'un nœud trouve la réponse, il est transmis à tous les autres nœuds, qui peuvent vérifier que c'est bien la bonne réponse. Une fois qu'un ensemble de nœuds a accepté la réponse, ce bloc est ajouté par tous les nœuds du système. Le nœud à l'origine de la solution obtient alors un ensemble de crypto-monnaie.

Cette crypto-monnaie aurait 3 facettes :

L'argent, comme nous le savons a trois fonctions. Il peut être utilisé pour les transactions, ou il peut être détenu comme une réserve de valeur et sert de représentation virtuelle de marchandises.

1- Un moyen d'échange utilisé pour acquérir des biens ou des services et serait payable en argent fiduciaire et en autres monnaies virtuelles grâce aux bureaux de change virtuels.

2- Une plateforme virtuelle, qui pourrait exercer les fonctions d'une représentation virtuelle de marchandises et ou de matières premières (e-commodity) et servira d'échafaudage pour créer d'autres instruments virtuels destinés au commerce et aux finances nationales et internationales.

3- Un outil d'épargne et d'investissement avec une valeur stable pour encourager son utilisation comme réserve de valeur et comme investissement financier.

Cet instrument stimulerait un système financier mondial plus juste, collaboratif , autonome et favorable à la croissance et à l'échange entre les économies en développement, pour créer une banque de financement tournée vers le développement social et écologique.

Pourquoi sur le modèle du Petro plutôt que du Bitcoin ?

La raison pour laquelle les Bitcoins ne sont pas utilisés pour les transactions de tous les jours, contrairement à toutes les autres formes de monnaie, vient du fait qu'il ne peut répondre aux demandes de monnaies. Toute transaction monétaire est indépendante de toute autre transaction qui se déroulent simultanément dans le système.

Le Bitcoin est entièrement évolutif, soumis uniquement à la quantité de monnaie dans le système. Dans le monde des transactions numériques, les systèmes de cartes de crédit peuvent aujourd'hui traiter 60.000 transactions par seconde. Le Bitcoin, car il implique la résolution d'un problème cryptographique difficile, ne peut actuellement gérer que 3 à 7 transactions par seconde. Cela signifie que les délais d'exécution des transactions peuvent aller de quelques minutes à quelques heures, et que, si c'est pour des transactions quotidiennes, les coûts de transaction peuvent représenter une très grande partie de la transaction elle-même.

Ce sont souvent des transactions criminellesliées à un piratage de votre ordinateur en utilisant des ransomware et ces cybercriminels exigent d'être payés en Bitcoins. En dehors de ces transactions criminelles, il ne semble pas y avoir de raison pour que les transactions dans le monde réel se déroulent en Bitcoins.

La valeur du Bitcoin est en grande partie liée à la spéculation. Plus de 40% de tous les Bitcoins sont détenus par moins de 1000 comptes, ce qui peut entraîner des manipulations importantes sur le marché. En outre, avec les flux transfrontaliers devenant importants à l'ère des paradis fiscaux, un certain nombre de super-riches veulent couvrir leurs fraudes en conservant leurs richesses sous différentes formes comme les Bitcoins. À l'ère de l'oligarchie financière mondiale, le battage médiatique pour les Bitcoins et ses fluctuations sauvages sont simplement des indicateurs de la criminalisation croissante du système financier.

D’où l'idée, de prendre comme modèle le petro vénézuélien et comment il sera utiliser pour des fins sociales (voir livre blanc du petro)

1- Le mode de production est différent: Le cours du petro est aligné sur celui du pétrole, alors que celui du bitcoin dépend d’une problématique d’offre et de demande (dont de spéculation). Les réserves en bitcoins sont limitées, d’ici 2020 la quantité en circulation sera à peu près équivalente au total qu’il est possible de créer. Alors que le petro dépend des réserves en pétrole qui sont bien supérieures à ce que l'on peut estimer. Le petro est ainsi vendu comme un actif aussi solide que l’or.

2- Le petro est au service des politiques sociales, le bitcoin n'est qu'un outil de financement (ICO) et de spéculation sur les places financières non régulée, ou peu régulée. Ainsi le petro va servir à construire les 236.000 prochains logements de la Grande Mission Logement Venezuela.

3- Le petro a été créé pour avoir de nouvelles formes de financement international et briser le blocus financier.

4- L’un des inconvénients majeurs est le coût énergétique. La validation des transactions en crypto-monnaie sollicite beaucoup les serveurs, ce qui est très énergivore. Ainsi pourrait être crée une crypto-monnaie écologique, utilisant des ressources renouvelables et la chaleur dégagée par les serveurs pourrait être utilisée dans les chauffages urbains et pour faire tourner des turbines.

5- Le système de blockchain apporte des avantages en terme de traçabilité des transactions. Une idée qui pourrait permettre de lutter contre l'évasion fiscale.