Avec 39,46% de voix, Beji Caid Essebci, le candidat de Nidaa Tounes (libéral) , arrive en tête du premier tour. Il devance le président de transition sortant Moncef Marzouki, 33,43% (soutenu par les islamistes), de six points. L’écart entre les deux hommes est donc plus serré que prévu et le second tour qui a déjà commencé s’annonce incertain. Avec 7,82%, le candidat de la gauche, Hamma Hammami, arrive en troisième position.

Avec 255.529 suffrages cumulés, Hamma Hammami parvient à arriver en tête dans la circonscription du Gouvernorat de Siliana (223.000 habitants) avec 32% des voix. Dans les circonscriptions de France Hamma Hammami remporte 11% des voix sur la circonscription de France I et 9% des voix dans celle de France II.

Hamma Hamma et le Front populaire ont réussi, durant les campagnes législative et présidentielle, à se replacer au centre de la scène politique tunisienne. L’excellente campagne pour la présidentielle de Hamma Hammami a réussi, dans une mesure certaine, à le débarrasser de certains stéréotypes qui lui collaient à la peau depuis des années.

Accusé de « communisme », donc d’athéisme, par ses adversaires islamistes, Hama Hammami n’en a pas moins réussi, grâce à un discours simple et direct, à bousculer l’hégémonie d’Ennahdha et des salafistes dans les milieux populaires, et celle des forces libérales au sein des couches moyennes, qui n’ont cessé d’appeler au vote utile.

La gauche tunisienne s’est sortie de ces élections, législatives et présidentielle, avec des résultats honorables. Par contre, le centre gauche tunisien a été laminé par l’épreuve électorale. Ettakatol, Al Joumhouri et Al Massar, principalement, ont montré leurs failles et se sont fracassés contre un certain refus populaire matérialisé par des résultats médiocres.