Depuis plusieurs jours en Égypte et en Tunisie, des soulèvements populaires mettent à mal les gouvernements élus suites aux révolutions de 2011.

En Égypte, les manifestants s'opposent à un décret présidentiel datant du 22 novembre dernier par lequel le président a élargi ses pouvoirs et l'annulation du référendum sur le projet d'une nouvelle Constitution. Le mardi 4 décembre au soir, des milliers d'opposants aux réformes de M. Morsi ont protesté devant le palais présidentiel, faisant connaître au régime élu depuis la révolution sa crise la plus importante. Le même jour, plusieurs quotidiens indépendants et d'oppositions avaient refusé de paraître pour protester contre les articles concernant la presse et les libertés dans le projet de Constitution, dénoncés comme rédigés à la hâte, attaquant la liberté d'expression et ouvrant la porte à une expression trop stricte de la loi islamique.
Cependant, M. Morsi ne semble pas vouloir céder et mise sur une victoire future (et hypothétique) des Frères Musulmans au référendum du 15 décembre prochain.

En Tunisie, de violents heurts ont éclaté la semaine passée entre les habitants de Siliana (120km au sud de Tunis) et la police tunisienne. Cette même police, qui a commis de nombreuses exactions pendant le régime de Ben Ali, qui était l'incarnation de la dictature et de la violation du droit d'expression, et qui n'a jamais été réellement inquiétée par le gouvernement en place.
Les manifestants, dont l'Union Générale des Travailleurs Tunisiens (UGTT) a constitué le gros des troupes, ont mis en cause, l'incapacité du gouvernement, dirigé par le parti Ennahda, à proposer une politique économique viable, sortant les Tunisiens, notamment en zone rurale, de la précarité. Les manifestants, dont beaucoup de jeunes, demandent le départ du gouverneur de la région, la fin des violences policières et une aide économique pour le gouvernorat.

Suite aux révolutions arabes, certains « intellectuels », hommes politiques ou journalistes français s'étaient empressés de mettre fin aux processus en cours dans les pays arabes, sous-entendant que les peuples arabes ne se tourneraient que vers les forces islamistes. Les mobilisations populaires régulières pour le travail, la dignité, la démocratie viennent briser ces clichés nauséabonds et démontrent à quel point les cadres des dictatures restent ancrés.

Les Jeunes Communistes réaffirment leur soutien aux peuples arabes et à la lutte pour la démocratie. Nous réaffirmons également le droit des peuples à combattre des textes de lois leur imposant un retour en arrière. De par les révolutions, les peuples arabes ont mis à bas des dictatures et ne s'en laisseront plus compter. La révolution est irréversible !