Lors du renouvellement programmé du collège des «personnalités extérieures», le mandat de Laurence Cohen, sénatrice (PCF) du Val-de-Marne, n'a pas été renouvelé.

Selon le syndicat «Initiative des étudiants progressistes», c'est un «limogeage» en règle, à connotation politique. «Militante féministe, Laurence Cohen (...) était la seule parlementaire, et la seule personnalité extérieure du conseil d'administration à soutenir les nombreuses luttes étudiantes.

Laurence Cohen était un relais national précieux pour Sciences Po Toulouse». «J'ai appris mon non-renouvellement au conseil d'administration par la presse... Je trouve le procédé assez cavalier, a réagi hier Laurence Cohen. J'aurais apprécié de recevoir un coup de téléphone du directeur. C'est la moindre des politesses. Je trouve également dérangeant que mon remplaçant soit un homme. Ce qui s'ajoute au remplacement de Nicole Belloubet, lorsqu'elle avait été nommée ministre (en juin 2017), par un homme également.

La parité en prend un sacré coup. Quant à ma sensibilité politique communiste, elle ne sera plus représentée au conseil d'administration.» La sénatrice du Val-de-Marne avait été sollicitée par le syndicat étudiant «Initiative des étudiants progressistes» pour intégrer le conseil d'administration, en 2016.

Du côté de la direction de Sciences-Po Toulouse, on tombe un peu des nues. «Il y a un gros malentendu dans cette affaire, explique Olivier Brossard. Je ne veux pas rentrer dans une polémique qui n'a pas lieu d'être. Je n'ai jamais été sollicité par ce syndicat étudiant sur le renouvellement des personnalités extérieures au conseil d'administration. Un syndicat, qui je le souligne, n'a présenté aucun candidat aux dernières élections au conseil d'administration. Si j'avais été sollicité, nous aurions pu échanger sur le sujet, comme je le fais naturellement avec tous les étudiants. Concernant madame Cohen, je n'ai reçu aucun message qui aurait pu me laisser penser qu'elle tenait à rester parmi nous. La liste des personnalités extérieures est constituée en fonction de leur force d'implication dans le fonctionnement de l'institution.»

Concernant la sensibilité politique de la sénatrice, le directeur de Sciences-Po estime que «la fonction d'un conseil d'administration n'est pas de représenter l'ensemble des sensibilités politiques». Sur la parité, le directeur souligne que «sur les 26 personnalités élues ou choisies du conseil d'administration, 12 seront des femmes.»

La dépêche