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Nicolas Maury Militant PCF Istres






 



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Espace hellénique (Grèce, Chypre)

La question est essentielle, SYRIZA sera t-elle en mesure d'affronter la Troïka et de résister aux pressions des requins de la finance ? Voyons ce qui se trame du côté des financiers et comment peuvent-ils nous indiquer le niveau de dangerosité de SYRIZA ? et surtout qu'elles sont les perspectives pour la Grèce ?


SYRIZA fait-elle peur au système financier grec ? Qu'elles sont ses marges d'actions ?
L'annonce de législatives anticipées en décembre avait provoqué un tollé dans le monde financier grec. L'indice spéculatif Athex avait chuté de 12,78% en un jour. Les banques étaient les plus touchées en perdant 9,44%. Depuis le 8 décembre dernier, le principal indice de la bourse d'Athènes est en baisse de quelque 25% tandis que le taux sur la dette de 10 ans de la Grèce est passé de 7.23% à 10.67%, une hausse de près de 50%.

En suivant le marché boursier grec, on constate que se sont les banques qui paient la possibilité de la victoire de SYRIZA. Depuis les élections européennes et la victoire de SYRIZA, les cours boursiers sont en baisse. Court Terme, Moyen Terme et Long Terme, l'indice spéculatif grec est passé de 1340 points à 779 points (la plus grosse chute étant celle de décembre). Avec l'approche des élections (dimanche) l'Athex continue sa baisse, une baisse lente car en attente des résultats.

L'Union européenne au secours des spéculateurs ?

Pour éviter une banqueroute des banques, l'UE insiste pour que les Etats, qui ont versé aux banques privées "l'aide" à la Grèce, soient garants des dettes du pays. Ce qui explique les sorties médiatiques de certains politiciens, comme Pierre Moscovici, Jean-Claude Juncker et du FMI qui a suspendu le versement de la 5ème tranche du plan de "sauvetage" de la Grèce.

Sigmar Gabriel, Vice-Chancelier et Président du SPD, met lui aussi en garde Athènes, insistant sur le fait que la Grèce doit respecter les accords avec l'UE. Pour François Hollande, quelque soit les résultats des élections, "les traités doivent être respectés", Hollande veut que le Grèce respecte ses engagements, c’est-à-dire le mémorandum qui regroupe les plans d’austérité adoptés en échange de l’aide négociée avec la “Troïka” composée de la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le FMI.

Mettre de l'eau dans son vin ? Les analystes pensent que SYRIZA ne pourra s'imposer contre la Troïka

François Cabau, chef économiste France chez Barclays, invité sur BFM Business explique les marches de manœuvres de Tsipras. Selon l'économiste, le programme de SYRIZA, dans le cadre des traités de l'UE, est impossible. Tsipras devra mettre de l'eau dans son vin ou se mettre en cessation de paiement.



Du côté de TF1, les économistes tentent de faire porter le coût du capitalisme, des politiques d'austérité de la Troïka sur le peuple grec et SYRIZA. Il y a là, selon eux, de l'irresponsabilité. Ainsi, selon les économistes, c'est aux contribuables français de payer pour les pots cassés des spéculateurs et des capitalistes européens responsable de la "dette grecque".



SYRIZA, face à de nombreuses accusations, développe l'idée que son programme est aussi européen. En agissant sur la Grèce avec un programme de relance et d'investissement (Keynésien, voir plus bas), SYRIZA estime que cela aura des impactes positifs sur l'UE, notamment sur les pays en crise comme l'Espagne, le Portugal, l’Italie ...

SYRIZA fait-elle peur au système financier grec ? Qu'elles sont ses marges d'actions ?
New Deal et approche Keynésienne plutôt que rupture socialiste

En 2012, la position de SYRIZA était celle de l'abrogation des mémorandums ainsi qu'une annulation de la dette, et du "socialisme dans la démocratie et la liberté". Mais cette position a évolué au profit d'un rééchelonnement de la dette, une annulation d'une importante partie de la valeur nominale de la dette ainsi que l'introduction d'une "clause de croissance", d'une indexation des remboursements sur la croissance réelle du pays ainsi que d'un moratoire sur les intérêts.

Renégocier la dette et les mémorandums, mettre en place un plan d'investissement public, restaurer et renforcer l'État providence afin de permettre une reconstruction productive, environnementale et sociale pour retrouver la croissance et la dignité: SYRIZA adopte un programme de lutte contre la crise via des propositions keynésiennes. Un New Deal financé par la Banque Européenne de Développement où la BCE qui pourrait racheter directement des obligations aux Etats membres.

Le coût des mesures annoncé par SYRIZA est estimé à 11.3 milliards d'euros. Un coût qui peut être assuré par le système financier.

Le véritable danger pour le système spéculatif n'est pas dans le programme de SYRIZA, mais dans ces conséquences

Le programme de SYRIZA ne créera pas le changement en Grèce, par contre ses conséquences peuvent être positives pour le peuple grec mais aussi pour les peuples d'Europe. Ce que va faire SYRIZA sera riches d'enseignements, notamment sur la question de la réforme de l'Union européenne et de ses institutions. C'est SYRIZA, par sa gestion du pays, qui validera, ou non, les thèses portées par les économistes du PCF et reprise dans les programmes de nos candidats. Le PGE a t-il raison ? Nous le saurons grâce à SYRIZA. Voyons les dangers que représentent SYRIZA sur le moyen et long terme :

Le premier danger c'est de voir apparaître une critique massive aux politiques néolibérales appliquées partout en Europe. En effet un pays européen qui choisirait de rompre avec les politiques d'offre et de réduction des droits sociaux serait une nouveauté en Europe. Très vite de nombreuses formations politiques pourraient s'imposer avec des programmes équivalents pour proposer autre chose que l'austérité néolibérale. Les principales menaces viennent de Podemos en Espagne, du Sinn Féin en Irlande ...

Le second danger c'est l'effet de propagation, comme je le déclare plus haut, certains pays pourraient basculer, ce qui aurait des conséquences sur les pouvoirs de la BCE et des institutions européennes. Même si le système financier européen trouvera toujours une parade, l'ordre néolibéral serait ébranlé. Mais pour faire quoi ?

Le troisième danger c'est celui que l'on pourrait appeler "l'effet Chavez". En 1999, Hugo Chavez est élu sur un programme Keynésien, après le coup d'Etat de 2002, un virage politique et économique nouveau fut lancé : "le socialisme bolivarien". On connait les conséquences de cet effet, la construction d'une société socialiste, qui combat le système capitaliste, qui combat le système financier (retrait du FMI, refus du Dollar, mise en place de la Banco Del Sur), qui crée de nouvelles solidarités internationales (ALBA, CELAC ...).

Le quatrième danger c'est celui de la mobilisation populaire. SYRIZA ne pourra réussir que si le peuple est acteur des décisions et de son avenir. Si SYRIZA mobiliser les grecs, au travers des manifestations, des référendums, d'une démocratie populaire, le rapport de force entre le capital et SYRIZA sera bien différent. A l'image des révolutions qui réussissent, le peuple est le seul acteur du changement.

SYRIZA n'a pas le droit à l'erreur !

Échouer c'est condamner les partis progressistes à être exclus du pouvoir (j'entends par là de diriger des pays) et à être catalogué comme des partis lambda, des partis au service du système capitaliste.

Échouer c'est s'assurer du retour de la droite (ND) très rapidement lors des prochaines élections, normalement en 2019 pour les élections régionales et municipales.

Échouer c'est s'assurer du retour de l'extrême droite qui incarnerait finalement un parti "hors système".

Au final, SYRIZA aura à choisir, se sera : "Socialisme ou barbarie".

PS : Cette réflexion ne peut être validée que si SYRIZA constitue son gouvernement, que ce dernier reçoit la confiance du parlement et qu'il n'y ai pas de dissolution anticipée de la Vouli.

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Nicolas Maury
[Fr] Perspective communiste, blog francophone ayant pour vocation le partage d’informations nationales et internationales. De proposer des analyses marxistes de l’actualité et du débat d’idée. Ainsi que de parler de l’actualité du Parti Communiste Français et du Mouvement des Jeunes Communistes de France.

[Cat] Perspectiva comunista, bloc francòfon dedicat a compartir informació nacional i internacional. Oferir anàlisis marxistes d’actualitat i debat d’idees. A més de parlar de les notícies del Partit Comunista Francès i del Moviment de Joves Comunistes de França.

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