Sur 99,5 % des bulletins dépouillés.

Ayant tiré des leçons de son échec électoral de 2011 (49,32 % des voix et seulement 238 sièges), Vladimir Poutine avait imposé une modification de la loi électorale supprimant la proportionnelle intégrale au profit d'un système mixte. La moitié des députés sont élus sur une liste nationale et l'autre moitié sur des circonscriptions uninominales à un tour.

Comme prévu, la participation c'est effondrée, elle perd plus de 13 points pour atteindre les 47,8%. Les russes, lucidement, savaient que les jeux étaient fait. Cette élection exprime la lassitude des russes, qui en période de crise, attendent autre chose.

En tenant compte des fraudes massives relevées partout dans le pays, Russie Unie remporte 76,2 % des sièges de la Douma, une hausse de 105 élus supplémentaires qui permet à Poutine de renforcer ses pouvoirs, notamment en cas de réforme constitutionnelle.

Les résultats :

Russie Unie : 54,18% des suffrages soit 28.261.369 voix et 343 députés (dont 203 circonscriptions sur 225). 5 millions d'électeurs de Russie Unie sont restés à la maison et se sont reportés sur les listes et candidats nationalistes du Parti libéral-démocrate de Russie. La politique "pan-russe" menée par Poutine aura renforcé cet allié fidèle de Russie Unie.

Le Parti Communiste de la Fédération de Russie (KPRF) : Avec 13,35 % des voix, le KPRF conserve sa place de leader de l'opposition (même si on est loin des 19,19% recueilli en 2011). Le KPRF avec seulement 6.962.808 suffrages réalise un score historiquement bas. Les bourrages et la faible participation électorale a surtout touché les communistes. Le KPRF cependant conservera 42 députés (dont 7 élus sur des circonscriptions). Je reviendrai sur les résultats des communistes dans un prochain article.

Le Parti libéral-démocrate de Russie : C'est une bonne journée pour les nationalistes de Vladimir Jirinovski. Ces dernier cueille les résultats des politiques nationalistes de Vladimir Poutine. Avec 13,16% des voix (et un léger recul de 700.000 voix) les nationalistes parviennent à progresser par rapport à 2011 (11,67%) et conservent 39 députés (dont 5 élus sur des circonscriptions). Il parvient cependant à menacer le leadership de l’opposition au KPRF.

Russie Juste : Les sociaux démocrates de Russie Juste subissent un profond revers électoral. Avec 6,21% des voix (contre 13,24% en 2011) le parti de Sergueï Mironov perd plus de 5 millions de voix et ne sauve que 23 députés (dont 7 élus sur circonscriptions).

Se sont les seuls partis à entrer (ou rester à la Douma).

Les autres résultats :

- Les "communistes de Russie" avec 2,28 % des voix et 1,1 millions de voix auront permis d'affaiblir le KPRF. Ce parti fondé par des dissidents du KPRF, et avec la bénédiction du Kremlin, n'aura pas de député.

- Les libéraux du Iabloko continuent leur lente disparition. Avec 1,99% des voix (contre 3,43% en 2011), ces adeptes de l'occident n'auront pas d'élu. Les libéraux de la Plate-forme civique remportent un député sur circonscription.

- Le Parti des retraités remporte 1,73% des voix.

- Les nationalistes (plus rouges-bruns) de Rodina recueillent 1,5%. Cependant ils gagnent un élu sur une circonscription.

- Il y aura 1 député indépendant élu.