La fin du règne conservateur, symbolisée par la perte des circonscriptions autrefois représentées par David Cameron, Theresa May, Boris Johnson et Liz Truss, ne peut masquer le soutien plus que retentissant du parti travailliste de Keir Starmer.
Comme prévu, le parti travailliste de Keir Starmer a remporté une majorité écrasante à Westminster.
Le Labour remporte les élections générales avec 33,7% des voix (+1,6) et gagne une majorité absolue de 412 sièges (+211) à la Chambre des communes. Les conservateurs s'effondrent avec 23,7% des voix (-20) et 121 sièges (-251). À noter dans cette élection, l'irruption d'un troisième parti (en voix). Reform UK, le parti de Nigel Farage, remporte 14,3% des voix et gagne cinq sièges, il devance l'éternel troisième parti, les Lib-dem (12,2%).
Le mode de scrutin (système uninominal majoritaire à un tour), l'effondrement du vote conservateur, la montée de l'extrême droite (Reform UK de Nigel Farage) et le reflux des indépendantistes écossais du SNP, ont profité aux Travaillistes.
Victoire à la Pyrrhus pour la ligne sociale-libérale de Starmer
Ce n’est qu’en Écosse que la part des voix du Labour a augmenté (+17 points). En Angleterre (+0,5) et au Pays de Galles (-3,9), la situation a à peine progressé et s’est effondrée dans de nombreux endroits.
Mais les apparences sont trompeuses. La majorité de Starmer (9,6 millions de voix) repose sur un soutien nettement inférieur aux suffrages obtenus par Corbyn en 2017 (12,8 millions de voix) et 2019 (10,2 millions de voix).
La guerre de Starmer contre la gauche est un échec. Le Labour échoue à battre Jeremy Corbyn, qui est réélu avec plus de 49% des voix. Les travaillistes ont perdu des voix dans tout le pays au profit des Verts (6,8%), qui ont été plus ou moins marginalisés dans les années Corbyn mais qui disposent désormais de suffisamment d’espace pour se présenter comme les héritiers du radicalisme que les travaillistes proposaient alors. Le doublement de leur vote doit bien sûr beaucoup à leurs propres efforts, mais peut-être autant à la détermination de Starmer à éliminer la moindre trace de radicalisme social, économique ou climatique du discours du Labour.
Starmer et son parti travailliste ne bénéficient pas d'un large soutien de la part des travailleurs. La victoire de Starmer en soi n’est pas une victoire pour les travailleurs, mais une victoire pour les grandes entreprises.
Meilleur résultat du Parti communiste depuis sa fondation
Le Parti communiste britannique a réalisé son meilleur score aux élections générales depuis sa fondation. Il réalise le meilleur score des communistes depuis 1987, date de la dernière participation du Parti Communiste de Grande-Bretagne (CPGB) avant sa disparition en novembre 1991.
Un résultat modeste, mais qui montre, que le Parti communiste britannique parvient à gagner des nouvelles positions. Pendant six semaines, les candidats et militants communistes ont mené une campagne populaire, socialiste et anti-impérialiste au cœur des communautés ouvrières de partout en Grande-Bretagne. Cinquante villes et villages ont été visités par les militants communistes lors des Red Weekend. Plus de 1000 personnes ont participé à des initiatives.
"Nous ne nous faisons aucune illusion quant à l’ampleur de la tâche qui nous attend pour reconstruire le Parti communiste, y compris en tant que force électorale. Nous sommes confrontés au monopole des médias et à un anticommunisme soutenu par l’État. C'est une tâche qui demandera du temps et un travail assidu. Cette campagne, la plus grande depuis la refondation, fait partie de ce processus".
Les résultats depuis 1987 :
1987 : 6078 voix - Dernière participation du Parti Communiste de Grande-Bretagne (CPGB)
1992 : Période de reconstruction du Parti communiste après la dissolution du CPGB en novembre 1991
1997 : 911 voix - Première participation du Parti communiste britannique (CPB)
2001 : 1003 voix
2005 : 1124 voix
2010 : 947 voix
2015 : 1229 voix
2017 : soutien du Labour de Jeremy Corbyn
2019 : soutien du Labour de Jeremy Corbyn
2024 : 2622 voix
Les résultats de 2024 dans les nations constituées :
En Écosse, le CPB présentait trois candidats dans les régions ouvrières de Glasgow et d'Édimbourg. Le CPB remporte 516 voix.
Edinburgh North and Leith / Richard Shillcock : 189 voix
Glasgow North East / Gary Steele : 146 voix
Coatbridge and Bellshill / Drew Gilchrist : 181 voix
Au Pays de Galles, le Parti communiste réalise ses meilleurs scores avec 521 voix et deux candidatures. Le Secrétaire général du CPB, Robert Griffiths, dans la circonscription de Blaenau Gwent and Rhymney, remporte le meilleur score du CP avec 1% des suffrages.
Blaenau Gwent and Rhymney / Robert Griffiths : 309 voix
Merthyr Tydfil and Aberdare / Bob Davenport : 212 voix
En Angleterre, le CPB a présenté neuf candidats. Il remporte 1585 voix.
Bury South / Dan Ross : 181 voix
Bury St Edmunds and Stowmarket / Darren Turner : 176 voix
South West Norfolk / Lorraine Douglas : 77 voix
Newcastle upon Tyne East and Wallsend / Emma-Jane Phillips : 186 voix
Lewisham North / Oliver Snelling : 211 voix
Taunton and Wellington / Rochelle Russell : 134 voix
Leicester South / Ann Green : 279 voix
Hastings and Rye / Nicholas Davies : 136 voix
Ipswich / Freddie Sofar : 205 voix