Invitée de la matinale sur France Inter, Marine le Pen a été mise en difficulté par une série de questions sur Nelson Mandela, à qui elle a rendu hommage par ces mots: il est "une figure d'apaisement. L'apartheid était un système contestable et injuste." Mais, le journaliste Patrick Cohen embraie avec une autre question: peut-elle rendre hommage à Mandela alors que son père n'a jamais condamné l'apartheid? Marine Le Pen nie alors qu'il ait pu tenir de tels propos.
Pourtant, en 1990, dans l'émission "L'Heure de vérité", l'ancien président du Front National n'avait effectivement pas condamné l'apartheid. Au contraire, il estimait que ce régime avait garanti à l'Afrique du Sud la prospérité économique. Pour lui, le problème qui se posait dans ce pays, c'était que "les noirs y entrent": "Ils ne s'en évadent pas, au contraire, ils franchissent les frontières de l'Afrique du Sud pour venir y chercher le plus haut niveau, non seulement de prospérité, mais de liberté qu'il y a."
La libération de Nelson Mandela n'allait donc pas déboucher sur la paix en Afrique du Sud: "Je connais trop bien l'Afrique du sud pour savoir que l'on ne peut la résumer à une simple confrontation entre blancs et noirs. Je ne suis pas sûr que les méthodes préconisées soient celles qui vont déboucher automatiquement sur la paix et la prospérité. Je constate, mais je l'avais prévu, que l'Afrique se trouve confrontée avec la réalité, après que les Blancs l'ont quitté, (...) à une misère insondable".
Nelson Mandela est un terroriste
Quelques minutes auparavant, Jean-Marie Le Pen avait même déclaré à propos de la libération du futur président sud-africain: "Cela ne m'a ni ému, ni ravi. J'ai toujours une espèce de méfiance envers les terroristes quel que soit le niveau auquel il se situe." Nelson Mandela avait été emprisonné pendant 27 ans pour avoir mené une campagne de sabotage contre des installations publiques et militaires en vue de lutter contre l'apartheid.