La Chambre des représentants (Tweede Kamer) compte 150 élus choisis au scrutin proportionnel plurinominal dans une seule circonscription nationale. Les sièges sont répartis au niveau national entre les listes ou groupes de listes apparentées qui ont obtenu au moins 0,67 % des suffrages exprimés à l'échelon national.

Le scrutin a été marqué par une participation massive : 77,6 % des 12,9 millions d’électeurs se sont rendus aux urnes.

Les libéraux en tête malgré la progression de l'extrême droite

Les résultats indiquent que les libéraux du Parti populaire libéral et démocrate (VVD), du Premier ministre néerlandais Mark Rutte, arrive en tête des législatives avec 21,3% des voix (contre 26,5 en 2012) et 33 sièges (-8). Il est talonné par le parti d'extrême droite, Parti pour la liberté (PVV) de Geert Wilders qui remporte 13,1% des voix (contre 10,1% en 2012) et 20 députés (+5). L'autre formation d'extrême droite, le Forum pour la démocratie, remporte 1,8% des voix et 2 députés.

Le Premier ministre sortant a reçu les félicitations de nombre de voisins européens, un lâche ouf de soulagement, notamment de la France, où François Hollande a salué sa "nette victoire contre l'extrémisme". "Les Néerlandais ont rejeté le populiste anti-européen", s'est réjoui le ministère allemand des Affaires étrangères.

Du côté des autres forces libérales et conservatrices :

L'Appel chrétien-démocrate (CDA) remporte 12,5% des suffrages (8,4% en 2012) et 19 députés (+6). Les sociaux-libéraux du Démocrates 66 (D'66) progressent à 12,0% (contre 8% en 2012), ils remportent 19 députés (+7). Les conservateurs de l'Union Chrétienne (CU) restent stable à 3,4% (3,1% en 2012) et conservent leurs 5 députés. Le parti des retraité 50PLUS avec 3,1% (contre 1,9% en 2012) remporte 4 députés (+2). Enfin le Parti politique réformé (SGP) reste avec ses 2,1% et ses 2 députés.

Recomposition de la gauche néerlandaise autour du Parti socialiste (ex-maoïste) et de la Gauche-Verte

Ces élections sont marquées par l'effondrement de la sociale-démocratie. Le Parti travailliste (Pvda) avec 5,7% des voix subit une lourde défaite politique, en 2012 il remportait la seconde place avec 24,9% des suffrages. Le Pvda parvient a sauver 9 de ses 38 députés sortants. Il a payé de prix fort de son alignement derrière les libéraux du VVD et son soutien à la sévère cure d’austérité menée par le gouvernement, dans le secteur de la santé notamment. La scission du Pvda, Denk, remporte 2,0% des suffrages et 3 députés (+1).

Son rival de gauche marxiste, le Parti socialiste (Socialistische Partij - ancien Parti communiste néerlandais/marxiste-léniniste d'obédience maoïste) devient la principale force à gauche avec 9,2% des suffrages (contre 9,7% en 2012) et 14 députés (-1). Le SP arrive en tête des élections dans 9 communes du nord et de l'est du pays : Boxmeer (27,5%), Gennep (21,6%), Bergen (20,3%), Hooggezand-Sappemeer (17,6%), Veendam (18,7%), Menterwolde (20,2%), Oldambt (19,5%) et Delfzijl (16,6%).

L'effondrement de la sociale démocratie profite aux écologistes de la Gauche-Verte (GroenLinks) qui remporte 8,9% des suffrages (contre 2,3% en 2012) et remporte 14 députés (+10). La GL arrive en tête à Amsterdam (19,3% contre 5,4% en 2012) et à Nijmegen avec 20,1% (5,9% en 2012).

Le Parti pour les animaux (PvdD) remporte 3,2% des voix (1,9% en 2012) et 5 députés (+2).

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