Des femmes, dont certaines avec des poussettes, étaient en tête du cortège, qui a rassemblé plus d'un millier de personnes selon les organisateurs, et environ 800 selon la préfecture de police des Bouches-du-Rhône.

Le cortège a défilé dans les rues de Marseille depuis le haut de la Canebière jusqu'à la préfecture en scandant: "Nous sommes tous PKK", "Turquie terroriste".

Une grande banderole noire proclamait: "Hier, trois militantes kurdes ont été assassinées par l'Etat turc à Paris". Des pancartes accusaient aussi: "Turquie assassin, Hollande complice".

Des manifestants brandissaient des drapeaux à l'effigie d'Abdullah Öcalan, le chef emprisonné des rebelles kurdes, des drapeaux de la Fédération des associations kurdes, ainsi que des photos des femmes assassinées.

Trois militantes kurdes ont été tuées d'une balle dans la tête dans les locaux d'une association de leur communauté à Paris, où leurs corps ont été retrouvés dans la nuit de mercredi à jeudi.

"Nous sommes sous le choc, nous sommes en colère", a déclaré une femme, sur un camion servant d'estrade, aux manifestants parvenus devant la préfecture.

"Le peuple kurde est visé sur ce territoire", a-t-elle ajouté.

"On est là pour soutenir nos amis kurdes en ce moment de vive émotion. Nous demandons à l'Etat français de tout faire pour retrouver les coupables et de changer radicalement sa diplomatie en réclamant pour le peuple kurde la démocratie et la liberté", a déclaré à l'AFP Pierre Dharréville, secrétaire de la fédération départementale du Parti communiste, présent dans le cortège.

Une délégation de manifestants, accompagnés par la sénatrice communiste des Bouches-du-Rhône Isabelle Pasquier, a été reçue en préfecture, où ils ont demandé à l'Etat de tout faire pour retrouver les coupables.

Selon l'attaché de presse du centre culturel de Mésopotamie à Marseille, Aydin Baran, "dès ce matin, plus d'une centaine de Turcs d'origine kurde se sont rendus dans les locaux du centre et ont décidé de cette manifestation", alors que des femmes pleuraient la mort des trois militantes, très connues au sein de la communauté, qui compte quelque 4.500 personnes à Marseille selon cette source.