Le Figaro, journal très clairement de droite et très anticommuniste clame dans un titre accrocheur : "Mélenchon continue de pilonner les communistes et drague les écologistes". Le Figaro se lance dans sa propre analyse de l’interview dans Le Dauphiné Libéré . Quelles sont les informations qui provoqueraient la haine de Mélenchon contre le PCF ?

Première info : Pierre Laurent invité aux universités d'été du PS

«Quand Pierre Laurent décide de se rendre aux universités d'été du PS, c'est aussi, à mon avis, une erreur. La Rochelle ce festival des vanités! Et ça l'année où Manuels Valls traite d'irresponsables tous ceux qui, à gauche, ne pensent pas comme le gouvernement?»

D'un point de vu tactique Pierre Laurent a t-il eu raison d'accepté cette invitation ? Il a raison parce qu'en réalité il interviendra sur plusieurs points :

- Le gouvernement fait la politique du MEDEF et conduit la "gauche" à l'échec (cf les municipales et les européennes)
- L'incarnation d'une alternative progressiste au gouvernement sera portée par Pierre Laurent et le PCF auprès des militants socialistes présent à La Rochelle
- Mettre face à ses contradictions l'aile gôche du PS (qui pèse ^^) et marginaliser ces "frondeurs" qui par leurs abstentions valident la ligne politique du Parti "socialiste"

Je peux comprendre la crispations des militants du PCF, la réticence à la présence de Pierre Laurent, plus antisocialiste que moi tu meurs, symboliquement parlant c'est compliqué à gérer, mais d'un point de vu tactique c'est intéressant. Et puis la portée symbolique et politique de cette université d'été du PS de La Rochelle est plus que limité, ça n’intéressera que les militants du PS et ... du PG semble t-il.

Deuxième info : Pierre Laurent, le PCF et les municipales, épisode 7325

«La technique des dirigeants du PCF, qui tantôt prônaient l'alliance avec le PS, tantôt se sont appropriés le Front de Gauche, a dissout notre message»

Bon c'est reparti, on recommence ce débat sans fin, je passe en mode "Figaro" et je déterre les cadavres du passé pour en refaire une actualité.

Dans la catégorie Paris vaut bien une messe

- Le PG prépare t-il l'explosion du Front de Gauche ?
- Sur le vote des communistes à Paris et l'anticommunisme ambiant des grouillots du PG
- Jean-Luc Mélenchon ne voulait pas d'une liste PCF-PG à Paris
- Front de Gauche : Pierre Laurent (PCF) siffle la fin de la récréation au PG

Quelques perles du PG contre le PCF (dans les villes à direction communiste)

- À Arles, le Front de gauche se divise sur les municipales
- Municipales 2014: la surprenante tactique du Parti de Gauche de Mélenchon...
- A Montpellier, le PG, c'est faites ce que je dis, pas ce que je fais

Le cas de Grenoble, le plus gros bluff politique de l'année

- Dans l’agglomération de Grenoble, le PG choisi le PS, contre le Front de Gauche !
- Eric Piolle, maire EELV de Grenoble, fondateur-actionnaire d'une société spécialisée dans des paradis fiscaux

Troisième info : Mélenchon rêve d'accrocher le wagon PG derrière le train des libéraux de EELV

«Ce qui s'est passé à Grenoble est une anticipation qui me fait rêver. L'anticipation d'une gauche sortie des clous de la traditionnelle alliance avec le PS, d'une gauche inventive, d'une gauche fière d'innover et de proposer autre chose.»

«On ne doit pas voir ce qui s'est passé à Grenoble comme une simple péripétie locale. C'est un sentiment qui monte au sein des militants écologistes, je crois»

Hé oui, la mode "sauce Grenoble" c'est 1/3 d'opportunisme, 1/3 de contradictions et 1/3 de gueule de bois

Le premier tiers c'est de rappeler qu'EELV vit sous perfusion du Parti "socialiste", que la tente à oxygène sociale-démocrate à offert aux écolos un groupe au Sénat et à l'Assemblée nationale. Rappelons juste quelques chiffres :

- Aux législatives EELV avait 60 circonscriptions dite "réservées" et le PCF (et le Front de gauche plus largement) 0
- Aux municipales EELV été associé dès le premier tour au PS dans 80% des villes de plus de 20.000 habitants et 40% pour le PCF

A vos copies, en quoi EELV serait plus respectable que le PCVF et en quoi EELV est un parti d'opposition au PS ?

Le deuxième tiers vise à rappeler qu'EELV est un parti de gouvernement (2012-2014) qui a loyalement servit les intérêts du capital et que ce parti est toujours membre de la majorité présidentielle conduite par le PS à l'Assemblée comme au Sénat. Le PCF et ses parlementaires ne le sont pas.

Les ministres (Cécile Duflot et Pascal Canfin) et les députés d'Europe écologie les verts (EELV) ont été de loyaux agents du gouvernement et du capitalisme. Ils ont voté TOUS les textes de loi portant la régression sociales, ils ont voté POUR le TSCG, ils ont voté POUR le soi-disant ANI, ils ont voté POUR la retraite à 67 ans.

EELV une opposition de gauche ? Certainement pas !

Le troisième tiers pourrait s'appeler modestie mais il s’appellera gueule de bois. Et c'est Emmanuelle Cosse, la patronne des écolos qui envoi le premier headshot : «Mélenchon est sympa, il me parle d'accords pour les prochaines élections régionales. Mais ça serait bien de voir le fond aussi. Car nous ne manquons pas de sujets de désaccord, par exemple sur la réforme territoriale». Suivit de Jean-Vincent Placé, le président du groupe EELV au Sénat se fait même plus cinglant: «Mélenchon a fait 11% en 2012, il en fera 2 en 2017.»

Hé oui Grenoble est un cas isolé, ça fait rêver le PG mais c'est bien le seul car EELV ne s’aliénera pas le PS (la tente à oxygène), ni laissera des places à des zozos "rouges-verts" aux régionales (sauf pour boucher des trous).

Conclusion :

Si le PG veut quitter le Front de gauche, grand bien lui fasse, le PCF n'a plus a payer les pots cassés du front de gauche, il n'est pas là pour financer Mélenchon (et éponger ses 520.000 euros de dépassement des présidentielles), le PCF n'est pas là pour sacrifier ses positions et les donner au PG (et aux autres), comme aux régionales, au nom de l'unitayyyy.

Il faut savoir tirer un trait sur le Front de gauche, le PCF doit se recentrer sur ses positions et partir à la reconquête du peuple sans se traîner des boulets hystériques et des groupuscules qui ne représentent qu'eux mêmes.