"Qui veut noyer son chien, l'accuse de la rage", tel pourrait être le proverbe permettant d'expliquer la nouvelle campagne anticommuniste dans le monde anglo-saxon et dans ses périphéries (Hong Kong).

Ne l'appelez plus "Covid-19", où "virus chinois" mais "Virus du Parti communiste chinois" que l'on retrouve sous l’appellation "Chinese communist party virus" ou "CCP virus".

Une pétition a été lancée le 20 mars sur le site de la Maison Blanche pour officiellement rebaptisé le Covid-19 en "CCP Virus". A ce jour, 63.241 personnes ont soutenu cet appel. Manque encore 40.000 signataires pour rendre officiel cette pétition. Mais la presse déjà fait sienne cette demande.

La première priorité pour les dirigeant.e.s politiques devrait être la sécurité de leurs citoyen.ne.s et de répondre aux urgences sanitaires. Mais aux Etats-Unis, comme dans d'autres pays anglo-saxons (Australie), il y a d'autres priorités pour le moment, ce qu'ils regretteront probablement dans les semaines à venir, les hôpitaux aux États-Unis sont sur le point de manquer de respirateurs.

Avec la pandémie de Covid-19, le capitalisme et la mondialisation néolibérale est entrée dans une crise qui peut être fatale au modèle économique car c'est bien l'efficacité du socialisme qui s'impose dans cette crise. Et cela, la bourgeoisie l'a bien compris et il lui faut un coupable pour tenter d'atténuer cette crise et de justifier le maintien du système. L'ennemi sera le Parti communiste chinois.

"Ne laissez pas le Parti communiste chinois utiliser le coronavirus à son avantage"

Il est clair que la République Populaire de Chine s'est imposée comme un allié pour les pays touchés par le Covid-19. La Chine est devenu un acteur politique essentiel dans la bataille contre la pandémie. Elle envoie du matériel médical en masse, produit des traitements, déploie des équipes de santé là où il y a un besoin.

De l'autre côté, les puissances impérialistes occidentales ont été incapables de gérer la crise et certaines ont appelé à l'aide des pays socialistes comme en Italie et en Espagne. Les Etats-Unis ont, à l'opposé, développés une politique agressive et impérialiste contre ces pays. Plutôt que des médecins, ils ont déployés des militaires.

Ainsi, pour dissimuler la réalité et situation catastrophique du modèle capitaliste, il fallait trouver un coupable, il fut d'abord "chinois", et comme les pays socialistes se sont distingués dans leurs capacités à venir en aide aux populations dans les pays dit "développés", il devenait urgent de préciser le caractère politique du "virus chinois".

Une justification, sous couvert d'antiracisme, pour cacher la catastrophe sanitaire

La pire justification trouvée vient du Washington Post (journal réputé sérieux et proche des centristes du Parti démocrate) qui explique, sans aucune difficulté, qu'il est "crucial de ne pas alimenter le racisme ou de stigmatiser les citoyens chinois ou les Américains d'origine chinoise". Et donc pour expliquer les défaillances du système de santé des Etats-Unis, il faut blâmer le Parti communiste chinois qui tente de "réécrire l’histoire de la pandémie de coronavirus". Et comme ce journal est proche des Démocrates, il faut en profiter pour aussi rappeler à Donald Trump "ignore l'histoire du racisme contre les Asiatiques et les Américains d'origine asiatique dans ce pays et qu'il y a une véritable augmentation des incidents racistes contre les personnes d'origine asiatique dans ce pays depuis le début de la crise".

Un bouc émissaire pour justifier les milliers de morts

Ainsi la presse mainstream des Etats-Unis se lance dans une campagne pour dénoncer une tentatives du Parti communiste chinois visant à diviser l'opinion publique. Il n'est plus question de journalisme, mais bien de déclencher une nouvelle campagne Maccarthyste visant à rendre le Parti communiste chinois responsable de la situation sanitaire aux Etats-Unis.

Il n'est ainsi donc plus nécessaire de blâmer le modèle économique néolibéral, ni de remettre en question de modèle sociale et sanitaire puisque le responsable s'appelle "Parti communiste".