Municipales et Européennes 2014
Lundi 27 Janvier 2014
"Esprit de conquête maximale" affiché par le PCF aux municipales, avec l’objectif d’augmenter le nombre d’élus. Le gain espéré par la direction est de "plusieurs dizaines" de municipalités. Reportages à Aubervilliers et Nîmes.
Après le «temps des choix», les communistes sont entrés dans celui de la bataille, animés d’un « esprit de conquête maximale» . Autant dire que l’enjeu de l’élection de mars est non seulement de «conserver» les positions qu’ils occupent aujourd’hui dans le pays, mais aussi de «les renforcer». Cela passe par l’augmentation du nombre de conseillers municipaux dans des majorités de gauche dirigées ou non par des maires communistes, tout comme dans l’opposition municipale là où la gauche n’aura pas réussi à s’imposer, mais aussi par le gain espéré de la direction de « plusieurs dizaines » de municipalités.
Une trentaine de communes seraient ainsi concernées, où les communistes peuvent nourrir l’espoir raisonnable de rassembler suffisamment pour l’emporter, selon la direction du PCF, parmi lesquelles Le Havre (Seine-Maritime), Nîmes, Alès (Gard), Calais (Pas-de-Calais), Montauban (Tarn-et-Garonne), Sète (Hérault), Corbeil-Essonnes (Essonne), Montreuil, Aubervilliers, Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis) ou encore Romilly-sur-Seine (Aube). Reportage dans deux d’entre elles, où les équipes militantes sont à pied d’œuvre pour proposer aux habitants une autre conception de la politique municipale. Nîmes. Dans l’arène pour la reconquête Ce soir du 21 janvier, les plus fervents se retrouvent au local de campagne de la liste de gauche « Vivons Nîmes ensemble », inauguré il y a moins d’une semaine avec plus de 500 personnes, selon la presse locale. Place de la Révolution, ils ont prévu un pot pour célébrer la date de la décollation de Louis XVI. Ce soir, ils auront autre chose à arroser : la direction nationale d’Europe Écologie-les Verts vient de donner raison aux militants écologistes nîmois qui s’étaient prononcés pour rejoindre la liste initiée par le Front de gauche, face au député EELV local allié à la candidate PS, Françoise Dumas. « On a atteint notre premier but : être rassemblé », se réjouit Sylvette Fayet, adjointe aux affaires sociales de l’ancien maire PCF, Alain Clary, chargée cette année de mener la reconquête. Car, si aujourd’hui tout le monde s’entend pour dire que « la ville est à droite », Nîmes hérite d’une tradition ouvrière, due en grande partie aux industries textiles aujourd’hui disparues. « Depuis 1965, le PS est poursuivi par une malédiction à Nîmes. Le PCF arrive toujours devant au premier tour », explique Pietro Truddaiu, cheville ouvrière de la campagne. La tradition se vérifiera-t-elle cette année encore ? Dans le très populaire quartier de Pissevin, loin du centre et largement abandonné de la municipalité de Jean-Paul Fournier (UMP), l’accueil peut le laisser penser. Ici vivent 16 000 personnes dans des immeubles où l’isolation se trouve parfois à nu, où les fenêtres brisées ne se comptent plus. Ici se tient aussi le deuxième plus gros marché du Gard, pas cher, « notre Tati local », plaisante Pietro. On y reçoit le tract de l’un des cinq candidats de la droite, et celui de Françoise Dumas. La candidate socialiste, qui a ouvert ses listes au Modem et dont le numéro deux est Sébastien Gros, chef de cabinet de Manuel Valls, n’a laissé sur ses tracts aucun sigle, aucun mot marquant son appartenance. Peur de la contagion de l’impopularité du gouvernement ? « Le sigle apparaîtra sur le prochain tract », nous promet-on. Du côté des militants de « Vivons Nîmes ensemble », l’accueil est bon. Il faut dire que les visages sont connus : « Le Front de gauche est tout le temps présent », assure Soumya Zidi, présidente d’une association de médiation et d’aide à l’orientation scolaire sur le quartier, qui a accepté de rejoindre la liste. Tout le contraire de l’actuelle majorité, qui a abandonné cette périphérie. Un adjoint de Jean-Paul Fournier avait, un jour, assumé de ne pas vouloir investir dans la ZUP : les quartiers populaires ne font pas venir les touristes. « Quand les gens d’ici vont en centre-ville, ils disent ‘‘on va à Nîmes’’ », confirme Soumya. Les municipalités de droite (Jean Bousquet, de 1986 à 1997, et Jean-Paul Fournier, aujourd’hui) ont creusé le fossé par une politique visant à développer le tourisme et augmenter le prestige de la ville. Si le revenu moyen des Nîmois se situe autour des 20 000 euros par an, 55 % ne payent pas d’impôt sur le revenu. Pour combattre cette droite, « Vivons Nîmes ensemble » a un avantage : « On a cette idée de loyauté. Nous n’avons pas de fil à la patte, explique Sylvette Fayet lors d’une diffusion dans un autre quartier abandonné, pourtant en plein centre. Nous, on ne défend ni le bilan de Fournier ni le bilan de Hollande. » Reste que les derniers scrutins laissent l’avantage à la droite. Mais c’est une triste particularité locale qui pourrait paradoxalement permettre la reconquête : l’extrême droite est traditionnellement forte, ici. Si cela se confirmait, en mars, la gauche pourrait emporter la mairie avec 40 %, à la faveur d’une triangulaire qui opposerait l’UMP sortante au FN. Arriver en tête de la gauche au premier tour et battre la droite, et l’extrême droite, au second. Comme le dit un militant : « Les municipales, c’est bizarre : quand on nous dit qu’il ne reste que neuf semaines, ça ne semble pas beaucoup. Mais neuf semaines en sprint, c’est énorme ! » Aubervilliers. Refermer la parenthèse socialiste « Vous vous déplacez vous-même ? » Cette habitante de la cité Gabriel-Péri, à Aubervilliers, n’en revient pas que Pascal Beaudet, maire PCF de la ville de 2003 à 2008 et candidat Front de gauche à la mairie, ait grimpé les cinq étages de son immeuble pour frapper à sa porte. « C’est rare qu’on s’intéresse à nous, confie cette jeune maman qui n’a pas le droit de vote. J’attends avec impatience l’arrivée du métro. Ça va me changer la vie, je gagnerai 1 h 30 de temps de transport par jour. » Sa voisine, elle, « ne voit pas la différence » depuis l’élection du maire socialiste Jacques Salvator, qui l’avait emporté en 2008 de 300 voix après avoir maintenu sa liste face au maire communiste sortant, arrivé en tête au premier tour. Pourtant, l’arrivée de la ligne 12 du métro, le site commercial du Millénaire, ou encore l’ouverture d’un conservatoire musical à rayonnement régional ou celle du campus universitaire Condorcet sont autant de projets ambitieux initiés sous les mandats des élus PCF. « Ce qu’on veut, nous, c’est du boulot », se désespère un habitant de la cité. Dans ce quartier frontière avec La Courneuve, le taux de chômage est l’un des plus élevés de la ville, qui compte déjà 22,6 % de demandeurs d’emploi. « On en crève », résume un étudiant en droit qui appréhende le moment où il va devoir « se lancer sur le marché du travail ». « J’ai voté Pascal Beaudet en 2008 parce que ma famille sait ce qu’elle doit aux maires communistes de cette ville. Mais, franchement, je dois être l’un des seuls de l’immeuble à voter. La moitié n’a pas le droit de vote et je suis sûr que les autres votent FN, vu comme ils sont racistes. » « Je suis persuadé que les maires ont un rôle déterminant à jouer face à la crise économique qui touche de plein fouet les populations les plus fragiles, comme c’est le cas à Aubervilliers » Sur 75 000 habitants, seuls 12 900 votants se sont déplacés aux urnes en 2008, lors du second tour des municipales. Cette victoire, « Jacques Salavator n’en a rien fait », selon le conseiller général PCF, Jean-Jacques Karman, qui dénonce une « faillite » de la politique financière de l’actuel maire. « Il s’est lancé dans une course folle aux 100 000 habitants. Les sociétés immobilières ont fait main basse sur la ville. Les profits vont dans leurs poches, mais le paiement des équipements nécessaires, ce sont les Albertivillariens qui les paient », fustige cette figure historique d’Aubervilliers, membre de la gauche communiste, dont le père fut maire de la ville jusqu’en 1984. Son soutien zélé aux orientations de la majorité PS aura coûté cher à Jacques Salvador, proche du courant strauss-khanien, qui a choisi d’appliquer, dès septembre dernier, la réforme des rythmes scolaires à Aubervilliers, sans aucun moyen supplémentaire. Tollé chez les enseignants, parents d’élèves et animateurs. « La fiscalité locale a augmenté de 30 % en six ans, quand l’endettement de la ville atteint plus de 50 % sur la même période », dénonce Pascal Beaudet, inquiet de « la paupérisation des habitants et des difficultés de la jeunesse ». « Je suis persuadé que les maires ont un rôle déterminant à jouer face à la crise économique qui touche de plein fouet les populations les plus fragiles, comme c’est le cas à Aubervilliers », explique le conseiller général. « Le 12 décembre, plus de 300 habitants sont venus assister à la soirée de clôture des réunions de quartier », indique le secrétaire de la section PCF de la ville, Anthony Daguet, qui y voit un signe encourageant pour les municipales de mars. Abstention et droite en tête. Vote sanction ? La droite arrive en tête des intentions de vote aux municipales selon un sondage CSA pour BFM TV, Orange et le Figaro. Avec 46 %, le bloc Modem-UMP-UDI-Divers droite aurait donc l’avantage au premier tour sur la gauche (PS-EELV-PCF-PG-PRG-MRC-Divers gauche). Le FN s’écroule à 9 % quand un précédent sondage du même institut pour les mêmes commanditaires le plaçait à 16 %. Mais c’est surtout l’abstention qui inquiète : seuls 52 % des interrogés sont certains d’aller voter. http://www.humanite.fr/politique/municipales-les-ambitions-raisonnees-du-pcf-557698 |
Perspective COMMUNISTE
Perspective communiste
[Fr] Perspective communiste, blog francophone ayant pour vocation le partage d’informations nationales et internationales. De proposer des analyses marxistes de l’actualité et du débat d’idée. Ainsi que de parler de l’actualité du Parti Communiste Français et du Mouvement des Jeunes Communistes de France.
[Cat] Perspectiva comunista, bloc francòfon dedicat a compartir informació nacional i internacional. Oferir anàlisis marxistes d’actualitat i debat d’idees. A més de parlar de les notícies del Partit Comunista Francès i del Moviment de Joves Comunistes de França. [Esp] Perspectiva comunista, blog francófono dedicado a compartir información nacional e internacional. Ofrecer análisis marxistas de los asuntos actuales y el debate de ideas. Además de hablar sobre las noticias del Partido Comunista Francés y el Movimiento de Jóvenes Comunistas de Francia. [Eng] Communist perspective, French-speaking blog dedicated to sharing national and international informations. To offer Marxist analyzes of current affairs and the debate of ideas. As well as talking about the news of the French Communist Party and the Movement of Young Communists of France. [All] Kommunistische Perspektive, französischsprachiger Blog zum Austausch nationaler und internationaler Informationen. Marxistische Analysen der aktuellen Angelegenheiten und der Debatte über Ideen anbieten. Sowie über die Nachrichten der Kommunistischen Partei Frankreichs und die Bewegung der jungen Kommunisten Frankreichs. [RUS] Коммунистическая перспектива, франкоязычный блог, посвященный обмену национальной и международной информацией. Предложить марксистские анализы текущих дел и дебаты идей. А также говорить о новостях французской коммунистической партии и движения молодых коммунистов Франции.
Rubriques
|
||
Perspective communiste, blog ayant pour vocation le partage d’informations nationales et internationales. De proposer des analyses marxistes de l’actualité et du débat d’idée.
Ainsi que des fils d’actualité en on, comme en off, du PCF et du MJCF |