Ils ont constaté que l’équipe Billaudelle avait bien l’intention de se passer de leurs services lors des prochaines municipales : "Lorsque le maire s’est officiellement déclaré candidat à sa succession, il a clairement laissé entendre qu’il s’apprêtait à monter une liste d’ouverture qui pourrait accueillir certaines personnes de l’actuelle opposition (ndlr : Quelques noms circulent déjà, notamment ceux d’Arlette Charbonnier et Marc Rousseau).
Il est pour nous tout à fait hors de question de travailler avec des gens véhiculant des idées de droite » devait d’emblée déclarer Jean-Louis Joffrin, avant d’annoncer officiellement la création d’une « vraie liste de gauche ». Jean-Claude Closse, secrétaire de la section PS de Sedan, a reconfirmé les propos de Dominique Billaudelle, n’excluant pas la présence d’anciens membres de l’opposition dans la nouvelle équipe qui, selon certaines indiscrétions, serait remaniée quasiment aux deux tiers. Pour Régine Henry : « La section locale du PS a décidé de rompre l’union de la gauche qui prévalait à Sedan depuis plusieurs mandats. En ne répondant pas aux propositions de la section locale du PCF, le PS a choisi ostensiblement de se tourner vers des hommes et des femmes classés à droite […]
Les Sedanais n’ont rien à gagner dans cette confusion des genres, qui se traduira à terme par une dérive à droite de la gestion municipale […] ». Et de poursuivre : « Fidèles à nos valeurs de progrès et de démocratie, nous ne pouvions dons pas nous associer à cette politique d’ouverture à droite […] Désormais, nous allons nous employer à rassembler tous les hommes et les femmes de progrès ancrés à gauche qui refusent de renoncer […] Nous lançons un appel à tous ceux qui veulent s’inscrire dans cette démarche ».
Actuellement, les communistes comptent cinq sièges, à savoir deux postes d’adjoints, deux de conseillers délégués et un de conseiller municipal.
Nîmes : le communiste Alain Clary dévoile son programme
Cette fois, aucun doute, c’est parti. Samedi soir, devant plus de trois cents personnes, le communiste Alain Clary a, contre toute attente, lancé la campagne des élections municipales. Ce qui ne devait être qu’une cérémonie de voeux s’est transformé en mini-meeting politique avec une énumération détaillée de ce qui ressemble à un programme électoral. Ton incisif, phrases assassines et discours dynamique, l’ancien maire de Nîmes a lâché sa casquette de conseiller municipal d’opposition pour celle de candidat à la mairie. « Je veux redonner des motifs d’espérer », a déclaré le communiste, qui garde « la main tendue » aux formations de gauche, plus particulièrement au socialiste Bernard Casaurang : « Ne prenons pas le risque de la réélection pour six ans de ceux qui ont bétonné la ville, creusé les inégalités, ignoré les quartiers. Je propose une démarche commune pour une liste plurielle. »
Et cette démarche se nomme Nîmes en mouvement. Alain Clary veut entamer une baisse annuelle de 1 % des impôts locaux, geler les tarifs - de l’eau par exemple - et les taxes pendant trois ans, ordures ménagères entre autres. Il souhaite « donner la priorité aux dépenses utiles » dont un plan de lutte contre les inondations, investir dans les quartiers, mettre fin au « Monopoly® de Jean-Paul Fournier (le maire, NDLR) des spéculateurs et de ses "amis" » et se battre pour « un logement pour tous ». Il propose un Grenelle des services publics pour « envisager la municipalisation de ces domaines. » Les transports de demain ? « Le projet avance à la vitesse d’un escargot et la première ligne reliera le centre-ville aux Costières. La desserte des quartiers va-t-elle rester limitée avec le couvre-feu de 20 h ?Il faut des moyens de transport pour tous et dans toute la ville ». Même cheval de bataille pour les commerces de proximité qu’il veut rétablir dans les quartiers les plus mal lotis (Valdegour, Mas de Mingue).
Ponctué de chaleureuses ovations, le discours du communiste aborde la culture (gratuité des bibliothèques et médiathèques, salle de concert, déménagement du conservatoire sur le site des Carmes et répartition plus équilibrée des subventions). L’ex-adjoint aux sports « de notre cher Jourdan » veut une patinoire dans l’Agglomération et plus d’équipements à La bastide. Avec un programme où l’aspect social, la fraternité et la condition humaine deviennent des enjeux prioritaires, Alain Clary pousse clairement les jeunes à s’engager à ses côtés.Comme il brandit les menaces, demande des comptes au trio Fournier - Lachaud - Proust et réclame « la transparence » à l’heure « où les affaires politico-judiciaires font parler de Nîmes ». Soulignant « bien entendu » la présomption d’innocence, il se dit prêt à « sortir un livre noir » et émet l’idée d’un débat public avec Jean-Paul Fournier. Le ton de la campagne municipale semble donné. On commençait à s’impatienter.
François Hollande peine à faire accepter l’union avec le PCF
Le bureau national à peine achevé, mardi 15 janvier, la direction du Parti socialiste s’est empressée de relayer la décision de ne plus tolérer "aucune nouvelle autre primaire que celles décidées par la convention nationale". Le premier secrétaire du PS assurait avoir appelé "un à un" les élus concernés. Et demandé à ses secrétaires fédéraux d’organiser une rencontre dans le Val-de-Marne et la Seine-Saint-Denis, deux départements les plus touchés par l’envie socialiste d’en découdre avec le PCF.
Depuis une semaine, le nombre de villes où les militants PS menacent de partir seuls à la bataille contre les communistes, n’a cessé de grimper. Il était temps pour le numéro un du PS de mettre le holà.Marie-George Buffet avait dès lundi demandé une rencontre à Hollande. Lors de ses voeux à la presse, mercredi, elle martelait qu’"on a encore trop de listes de division". La secrétaire nationale du PCF prévenait Hollande - "Le PS a encore besoin de nos électeurs" - et mettait en cause Laurent Fabius, dont les fidèles ne sont pas les derniers à lorgner sur les villes communistes de Seine-Saint-Denis.
La consigne d’union est loin d’être suivie sur le terrain. Dans le Val-de-Marne, les socialistes continuent à contester la tête de liste communiste à Fontenay-sous-Bois, Chevilly-Larue et Gentilly. En Seine-Saint-Denis, les négociations sont dans l’impasse à Tremblay, Saint-Ouen et Saint-Denis. Et le sort du Blanc-Mesnil, ville de Buffet, n’est toujours pas scellé.
Encouragées par les appétits des dirigeants pour les conseils généraux ou les ambitions personnelles comme celle de Bruno Le Roux, député de Seine-Saint-Denis, pour la communauté d’agglomérations Plaine Commune, les sections locales continuent à bloquer les discussions. Début novembre, elles avaient écrit à Hollande pour demander "la fin d’un partenariat obligé" avec le PCF et revendiquer leur "liberté d’appréciation".
Le Roux assure que "tout devrait se régler" dans le Val-de-Marne mais admet "des problèmes en suspens" dans le 93. "Sur six villes de Plaine Commune, le PS organise cinq primaires. C’est incompréhensible quand les électeurs attendent l’union face à la droite", analyse Stéphane Peu, adjoint au maire de Saint-Denis. Le premier secrétaire du PS laisse faire. Mercredi soir, il disait refuser toujours de nouvelles primaires.
Mantes-la-Jolie: une liste avec le PCF, la LCR et le PT
La défense de l’emploi et l’accès à un logement décent pour tous feront partie des priorités de la liste.
C’est sûr, il y aura bien une seconde liste à gauche aux municipales. Le Parti communiste, la Ligue communiste révolutionnaire et le Parti des travailleurs ont rendu publique la constitution de leur liste d’unité pour "changer vraiment à Mantes-la-Jolie".
Ces trois formations avaient participé aux discussions entamées à la rentrée pour tenter de bâtir une seule liste rassemblant l’ensemble des forces de gauche.
Depuis un mois, on sentait que la liste unique avait du plomb dans l’aile. C’est confirmé : "Nous sommes allés jusqu’au bout de la démarche. Nous nous sommes trouvés confrontés à un programme de représentation équitable. Le PS voulait 22 élus sur 33 possibles et la majorité absolue en cas de victoire. Nous souhaitions qu’aucun parti ne soit hégémonique", explique le conseiller municipal sortant du PCF Marc Jammet.
Le PCF ne contestait pas la tête de liste au PS, mais estimait que, dans le cadre d’un accord, l’investiture devait revenir non pas aux socialistes, mais à une autre des composantes.
Problème de représentativité donc mais pas seulement : « Il y a aussi un problème de contenu », souligne Jack Lefebvre du PT : « Nous refusons les directives européennes qui conduisent localement à la privatisation des services publics, cantines, eaux, crèche et à la destruction du Val-Fourré, l’ANRU (Agence nationale de la rénovation urbaine, NDLR) étant en partie financée par l’Europe. »
Les trois formations ont ouvert leurs rangs à des syndicalistes et à des non-encartés qui, à travers le milieu associatif, réalisent un travail de terrain.
Elles laissent aussi la porte ouverte aux “camarades” de Lutte Ouvrière. « Nous souhaitons vraiment qu’ils nous rejoignent. Il y a des places pour eux », insiste Marc Jammet. Mais la consigne est nationale : LO fait aujourd’hui les yeux doux au PS pour obtenir des places en position éligible partout où cela sera possible.
Il faudra donc attendre encore un peu pour savoir où les amis d’Arlette Laguiller feront campagne. Quelles que soient les différences d’approche et de point de vue, les objectifs des deux listes de gauche sont communs : battre la droite.
Marc Jammet et ses amis posent trois impératifs : rompre avec les politiques du passé « qui malgré des listes d’union de la gauche en 1995 et 2001 n’ont pas permis de battre la droite », proposer une politique « plus courageuse et plus respectueuse des aspirations de la population », avoir un projet le plus clair et le plus précis pour qu’il soit vérifiable par les Mantais.
Le programme veut s’appuyer sur le vécu des Mantais. « Notre fil rouge sera les besoins des habitants », affirment les candidats qui s’engagent sur plusieurs propositions concrètes : stopper la destruction de logements sans reconstruction, rouvrir l’école Paul-Bert dans le quartier de Gassicourt, dont la fermeture prépare, selon eux, une opération immobilière, déclencher le processus de municipalisation de la cantine scolaire et du service de l’eau, revoir la taxe des ordures ménagères.
Parmi les priorités figurent la sauvegarde de l’emploi, avec notamment le maintien de Dunlopillo, quitte à exercer un droit de préemption, la réduction des inégalités entre les quartiers, la lutte contre les marchands de sommeil.
Bref un programme très social à l’image de cette liste à gauche de la gauche.