Touchée par la crise industrielle et le chômage dans les années 70, cette ville de l'ex-ceinture ouvrière de Paris présente des indicateurs au rouge: 15,5% de chômeurs, autant de ménages allocataires du Revenu minimum d'insertion, un revenu mensuel moyen par foyer fiscal de 875 euros, inférieur de moitié à la moyenne d'Ile-de-France, un taux de criminalité parmi les plus élevés.
La population y est jeune - un tiers de moins de 20 ans - et de nationalité étrangère plus d'une fois sur quatre. «Ce territoire dont on dit qu'il serait un terreau de délinquance compte plus de talents qu'ailleurs», «ceux qui vont construire notre société sont là, plus que dans la Creuse, le centre de Paris ou l'Aveyron», affirme Gilles Poux, convaincu qu'«ici se construit l'avenir de la République».
La Courneuve (36.900 habitants) peine à se défaire de l'image d'une ville à «nettoyer au kärcher», selon l'expression utilisée en 2005 par Nicolas Sarkozy, après la mort d'un garçon de 11 ans happé par une balle au pied d'un immeuble de la cité des 4.000. «Ces propos ont nourri une stigmatisation qui représente un handicap pour les habitants. Moi je m'inscris dans une démarche de valorisation», explique le maire, candidat à sa ré-élection aux municipales de mars prochain.
La Courneuve, Gilles Poux y est arrivé «pour le travail» en 1982, embauché comme dessinateur dans l'usine Babcock (fabricant de chaudières), aujourd'hui fermée. Figure syndicale, il prend rapidement la tête du PCF local, rejoint le conseil municipal en 1989. James Marson lui cède son siège en 1996. «Je cherche à être un maire fédérateur d'énergies pour que chacun trouve sa place», dit-il pour se définir.
Attaqué par l'UMP et le PS, il défend son bilan en matière de rénovation urbaine. L'une de ses premières promesses, en novembre 1996, avait été de démolir la barre Renoir. Une résidence de 82 logements avec jardin y a été reconstruite, le quartier de La Tour, au centre commercial moribond, transformé. «Dix ans après, on a rendu justice aux habitants» au prix «de batailles de chien avec les services de l'Etat qui trouvaient les HLM trop luxueux». Face à l'Etat, «il faut être persévérant et tenace», résume l'édile, domicilié dans un F5 à loyer modéré du quartier du Rateau.
La première démolition à La Courneuve remonte à 1986. En 2006, la ville a signé avec l'Etat une convention portant sur 226 millions d'euros de travaux (dont 36% financés par l'Etat), jusqu'en 2012. «Le travail réalisé a permis de soulever le couvercle de la marmite, un nouveau champ des possibles est ouvert», commente Gilles Poux. L'homme est modeste mais confiant: Muguette Jacquaint (PCF), ex-députée de la circonscription, évoque «un bosseur disponible à tous et toutes et qui a de l'ambition pour sa ville».
-Saint Denis: Le PS partira seul face au PC
Cette fois, c’est sûr ! Il y aura une primaire à gauche à Saint-Denis, comme dans cinq autres villes communistes du département (Aubervilliers, Bagnolet, Pierrefitte, La Courneuve, Villetaneuse). L’adjoint socialiste Georges Sali a obtenu, mardi soir, le feu vert du bureau national de la rue de Solferino pour conduire une liste autonome face au maire sortant (PCF) Didier Paillard. La décision a été validée, hier matin, par la commission électorale du Parti socialiste. Ce n’est guère une surprise, même si la situation est inédite à Saint-Denis depuis l’après-guerre. Pas moins de sept réunions de négociations se sont tenues ces dernières semaines entre les anciens partenaires pour aboutir à un constat de crise.
« Quatre-vingt dix pour cent des propositions du PS se retrouvent sur le programme de projet communal », rétorque-t-on côté PCF, où l’on dénonce un « jeu dangereux pour les Dionysiens. » « On gère cette ville ensemble depuis des années, il y a parfois des tensions, des points de vue différents sur certains sujets, c’est normal, convient Didier Paillard. Mais ce n’est pas une raison pour casser l’union de la gauche. »
Pour le maire, cette primaire relève d’intérêts qui « dépassent largement Saint-Denis » et seraient, selon lui, liés à la volonté du PS de s’emparer de la communauté d’agglomération de Plaine Commune (présidée par le député PCF Patrick Braouezec). Dans l’immédiat, les deux camps vont devoir constituer leurs listes. Le PC a déjà signé un accord avec les Verts, le MRC et LO.
Val de Marne (94):
-Valenton: Le PS contre le maire PC
Valenton est une des rares villes communistes du Val-de-Marne où le maire sortant, Daniel Toussaint, n’admet toujours pas de socialistes sur sa liste depuis 1989 . Du coup, la fédération socialiste a dépêché un candidat, Louis Gadet, pour mener une liste PS. Aux municipales de 2001, Daniel Toussaint avait été élu dès le premier tour
-Ivry - Vitry : union et désunion à gauche
Deux villes communistes depuis 1925 Ivry et Vitry. Les deux communes du Val-de-Marne, gérées par un maire communiste depuis 1925 (soit cinq ans après la fondation du PCF au congrès de Tours), connaissent des trajectoires opposées. Si la situation est bien partie pour durer encore six ans à Ivry-sur-Seine (55 700 habitants), fort d’un rassemblement inédit à gauche, de Lutte ouvrière jusqu’au PRG, derrière le député-maire sortant Pierre Gosnat (PCF), rien n’est moins sûr chez sa voisine vitriote (82 500 habitants)… « Le choix du PS et des Verts de ne pas participer à la liste conduite par Alain Audoubert, le maire sortant, découle d’une posture de division qui ne peut que satisfaire la droite », s’est émue Laurence Cohen, secrétaire de la fédération PC dans le Val-de-Marne. Le département dont le conseil général est présidé par le communiste Christian Favier compte également 11 villes (sur 47) dirigées par un édile aux couleurs du parti de Marie-George Buffet.
En pleine mutation A Vitry, pour la première fois depuis 1965, le PS fera cavalier seul aux municipales, avec l’aval du conseil national. Le maire sortant se verra donc défié dans sa ville par son troisième adjoint, Jean-Marc Bourjac. Les arguments du candidat socialiste ? Des désaccords sur l’action municipale en matière d’urbanisme trop de béton et la conviction qu’il n’y a pas de risque à droite dans cette commune dite populaire. Vraiment ? Vitry, tout comme Ivry, est en pleine mutation. Les deux villes font partie d’une opération d’intérêt national qui a déjà attiré des entreprises et de nouveaux habitants (+ 4 % pour Vitry et + 8 % pour Ivry).
A Ivry, Pierre Gosnat conduira une liste jugée « historique », alliant des radicaux de gauche à Lutte ouvrière, en passant par le PS et les Verts. Un raz de marée qui laisse peu de place au candidat investi par l’UMP, Bruno Castelnau. « Nous avons fait la démonstration, pas toujours évidente, de notre capacité à nous écouter, à dépasser d’anciens clivages et à nous donner rendez-vous sur l’essentiel. Un essentiel qui n’a rien à voir avec le débauchage à la mode Sarkozy », ironise Pierre Gosnat.
-Fontenay sous Bois: Les discussions continuent entre le PS et le PC
Le parti socialiste et le Parti communiste de Fontenay-sous-Bois continuent les discussions en vue des prochaines échéances électorales. Une nouvelle rencontre aura lieu aujourd’hui. Pour les élections municipales, un candidat PS est toujours en lice en face du maire PC sortant, ce qui constitue un premier point de friction. Les socialistes prônent un nouvel équilibre entre les groupes politiques au sein d’une future majorité comprenant le PC et ses alliés, le PS et les Verts. Parmi les autres sujets au menu aujourd’hui, l’élection cantonale sur Fontenay-Ouest, où siège Christophe Esclattier (UMP). Les socialistes souhaiteraient le soutien de l’ensemble de la gauche à la candidature de Murielle Michon, dès le premier tour.
-Bonneuil: La liste d’union à gauche se réunit
Uu accord a été signé entre le PCF, le PS et les Verts de Bonneuil pour les élections municipales. La liste d’union et de rassemblement, avec des personnalités locales, s’intitule Ensemble, agir pour Bonneuil. Elle est conduite par Patrick Douet, maire PCF de Bonneuil.
-Chevilly: Le maire propose un siège supplémentaire au PS
Les tractations se poursuivent au sein de la majorité municipale de Chevilly pour tenter de sauver l’union. Christian Hervy, le maire PCF, a ainsi proposé de revoir le nombre de sièges de conseillers municipaux attribués à chaque parti.
Le PC passerait de quatorze candidats à douze par rapport à la liste de 2001, le PS de dix à onze, les Verts de zéro à deux et la gauche républicaine de trois à deux. La distribution des titres d’adjoints serait aussi revue après de savants calculs. Des propositions « raisonnables et équitables » qui, selon le maire, permettraient de « débloquer rapidement la situation ».
-La Queue en Brie: Le maire PCF conduira une liste d’union
Jean Jacques Darves, maire PCF de La Queue-en-Brie, conduira la liste de gauche aux élections municipales. Un accord a été conclu entre les socialistes et les communistes locaux avec le maire sortant. Sur les 33 sièges à pourvoir, onze seront ouverts à des personnes non affiliées à un parti politique mais engagées dans la vie locale. Les socialistes et les communistes disposeront de 11 candidats chacun.
Yvelines (78):
-Acheres: Le PC s’inquiète
Richard Sheehan, le patron du PCF dans les Yvelines, a déploré hier le comportement du PS à Achères, ville PCF (19 600 habitants) : « Les socialistes sont prêts à s’allier avec le MoDem, ce qui met en danger les forces de gauche dans cette ville. » Alain Outreman, le maire (PCF), va conduire une liste avec le PRG et le MRC. « Jusqu’au dernier moment, nous comptons sur une large liste d’union de la gauche, ajoute Richard Sheehan. Mais c’est sur la population que nous comptons pour qu’Achères ne se transforme pas en Poissy bis en basculant à droite. »
-Limay: Le PC rejette le Grand Mantes
Les communistes de Limay, grands favoris pour garder la mairie dirigée par Jacques Saint-Amaux, viennent de diffuser leur tract de campagne. Mais ce document s’avère très technique sur la question de l’intercommunalité. Interrogé il y a quelques jours, le maire PC confirme que s’il est réélu il ne rejoindra pas la Camy, la communauté d’agglomération de Mantes-en-Yvelines, dirigée par la droite et qui regroupe Mantes-la-Jolie et Mantes-la-Ville. « Je suis favorable à la création d’une nouvelle communauté de communes de l’autre côté de la Seine. Certaines villes proches de la nôtre pourraient nous rejoindre. Mais il faut attendre le résultat des élections… »
Hautes-Pyrénées (65):
-Aureilhan: Le PCF en campagne
Dans le cadre des élections municipales, les communistes d'Aureilhan, qui feront partie de la liste d'union pour les valeurs de gauche dès le premier tour et présenteront six candidats, déclinent leurs priorités.
« Nous sommes pour la constitution de commissions extra-municipales, de conseils de quartiers… autant de dispositifs qu'il faut développer pour favoriser l'intervention politique des Aureilhanais », souhaite la section du PCF d'Aureilhan qui propose, dans l'immédiat, de travailler le projet municipal avec la population.
Autre point : pour éviter l'augmentation des impôts locaux, les communistes veulent que l'impôt sur la fortune soit rétabli et que l'impôt sur les hauts revenus soit réhabilité. Ils sont également pour une modernisation de la taxe professionnelle et une taxation des actifs financiers des entreprises. « Les communes ont besoin de cette nouvelle fiscalité qui permettrait de créer des emplois à plein-temps et d'assurer un service public de qualité », justifient-ils.
Les communistes considèrent également que l'effort doit être poursuivi envers la jeunesse avec qui ils veulent définir les structures sportives et les aménagements à réaliser dans les quartiers d'Aureilhan. Le PCF est, en particulier, favorable à la création d'une salle des sports.
À propos de la traversée de la commune par des poids lourds, les communistes demandent sans tarder la gratuité entre les deux péages ouest et est. Enfin, ils réaffirment que la solidarité ne doit pas rester un vain mot.
Aveyron (12):
-Millau: La liste de Martine Pérez se veut proche des gens
Martine Pérez, chef de file de la liste «Motivés pour une ville humaine et citoyenne», a présenté samedi matin au Clos de Briançon les 34 colistiers qui, le 9 mars, brigueront à ses côtés les suffrages des Millavois pour les municipales.
Si l’on retrouve au sein de cette liste une bonne moitié de militants communistes et deux ou trois syndicalistes sympathisants, l’élue régionale et municipale assure avoir joué à plein la carte de l’ouverture. «Nous aurions souhaité que cette liste soit plus citoyenne encore, mais des pressions, des craintes concernant l’emploi notamment, ont freiné certaines personnes dans leur engagement», explique-t-elle, avant de souligner que son équipe est la plus jeune (trois candidats de moins de 20 ans, huit de moins de 30, quatorze de moins de 40) et la plus féminine (les femmes y sont majoritaires) des trois listes dé-jà présentées. «A l’avenir, il faudra compter avec les femmes», enchérit Sylvie Martin-Dumazer, 40 ans, documentaliste au collège et incarnation de l’ouverture affichée par le PCF. «Cette liste est la plus proche des gens et de leurs vrais problèmes», esti-me, pour sa part, Jean-Paul Delaitte, n°2, ancien militant des Verts, Larzacien et candidat en 2001 sur la liste «Millau citoyenne» conduite par Guy Durand.
Dans les rangs communistes, beaucoup regrettent que l’union à gauche n’ait pu être réalisée dès le premier tour. «C’est une grave faute politique et les responsables ne peuvent se cacher. Il s’agit du Parti socialiste, et de Guy Durand en particulier, et de la LCR, martèle Martine Pérez. Notre détermination à battre le duo Godfrain-Gayraud est grande, d’autant plus qu’une défaite de la droite locale signifierait aus-si un rejet de la politique de casse sociale du gouvernement Sarkozy. Dommage que cette détermination ne soit pas partagée par ceux qui auraient pu être nos partenaires.» «La lutte des classes n’est pas une idée d’un autre siècle», dira encore Jean-Louis Giraud, agent SNCF et responsable syndical CGT. Quid, dans ces conditions, d’une entente au second tour ? «Si l’électorat, par son vote, cautionne et approuve les listes de division, le rassemblement sera très difficile, voire impossible. Une voie royale s’ouvrira alors pour le duo Godfrain-Gayraud», prévient la tête de liste.
La liste «Motivés pour une ville humaine et citoyenne» présentera son programme début février. «Sans promesses démagogiques et électoralistes, il vise à donner le pouvoir à notre peuple, et à l’aider à ce qu’il l’exerce avec efficacité», résume Mme Pérez..
Finistère (29):
-Concarneau : Dominique Dieterlé, tête de liste PCF
La comédienne et metteur en scène Dominique Dieterlé a été désignée ce jeudi soir comme tête de liste de la gauche antilibérale, soutenue par le PCF, pour les prochaines municipales. La liste a pris le nom de : "Une autre logique pour Concarneau : à bâbord toute !"