Présidentielles 2012 : Jean Luc Mélenchon Front de Gauche
Mercredi 29 Février 2012
Le premier tour est-il joué? Sondage après sondage, les deux favoris de l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy et François Hollande, se détachent inlassablement du peloton. Derrière, tout le monde décroche
Tout le monde? Exception dans ce marasme généralisé, Jean-Luc Mélenchon, vitupérant candidat du Front de Gauche, grignote point après point, frôlant désormais les 10% d'intentions de vote. Selon l'étude TNS Sofres / Sopra Group réalisée pour iTélé et Le Nouvel Observateur, l'eurodéputé atteint 9,5% d'intentions de vote (+0,5 point) et menace désormais François Bayrou qui chute lourdement (1,5 point à 10,5%). Un miracle pour le représentant d'une force politique, le Parti communiste français, qui n'a pas réussi à dépasser les 5% depuis plus de 10 ans.
"Je vais siphonner l'extrême-gauche" Retour en arrière. Dimanche 19 juin 2011, un quartier bobo parisien. Jean-Luc Mélenchon affiche sa mine des bons jours. Les militants communistes viennent de l'introniser candidat du Front de Gauche à l'élection présidentielle par une confortable majorité. Il fait beau, l'avenir s'annonce radieux même si la campagne débute à peine. L'ancien ministre socialiste, aussi fort en gueule devant des caméras que réfléchi et stratège dès les micros coupés, a le cœur aux confidences. "Je vais siphonner l'extrême-gauche, puis je doublerai les écolos avant de rattraper les socialistes. Je vise un score à deux chiffres, pas moins," glissait-il alors sans ciller. Huit mois plus tard, le pari n'est pas loin d'être remporté. Certes, le candidat du Front de gauche est encore loin de pouvoir inquiéter François Hollande. L'écart-type entre les deux hommes dans les sondages avoisine 20 points. Mais fort d'une campagne de terrain acharnée, d'une stratégie politique ciblée doublée d'un discours qui porte, Jean-Luc Mélenchon s'est imposé comme l'outsider surprise de ce scrutin présidentiel. Un tribunicien hors pair porté par un PCF survolté La dynamique enclenchée par le fondateur du Parti de Gauche se mesure avant tout sur le terrain. Meeting à guichets fermés cette semaine à Bastia, 6.000 sympathisants à Nantes mi-janvier, 4.000 à Besançon quelques jours plus tard, 10.000 personnes recensées par les organisateurs à Villeurbanne.Ce sont maintenant des milliers de personnes qui se pressent dans les réunions "d'éducation populaire" dans lesquels Mélench' distribue analyses politiques et invectives, appels au peuple et menaces, préconisations sociales et admonestations verbales. Un style détonnant doublé d'une gestuelle virile qui séduit par-delà les frontières de la gauche de la gauche. "30 à 40% des gens qui viennent ne venaient pas avant", assure Eric Coquerel, conseiller politique du candidat, pour qui "le talent de Jean-Luc" à la tribune est "évidemment" un atout. Mélenchon en fait-il trop? L'homme ne s'en cache pas et revendique la "geste" mélenchoniste, comme il le faisait longuement il y a un an dans l'émission Déshabillons-les (Public Sénat). Y serait-il arrivé tout seul? Depuis qu'il a claqué la porte du PS en 2008, Jean-Luc Mélenchon sait ce qu'il doit à ses partenaires communistes, dont les troupes et les relais syndicaux, comme le rappelle Le Monde,jouent un rôle essentiel dans la diffusion de ses idées. "On a la force militante la plus déployée sur le terrain, revendique Eric Coquerel. "L'électorat communiste a été réveillé par la faconde de Jean-Luc Mélenchon, qui n'est d'ailleurs pas sans rappeler celle de Georges Marchais, avec son talent de tribunicien et cette manière d'interpeller les médias. Quant au PCF, il est dopé par cette remontée inédite dans les sondages. D'autant que, au-delà de l'élection présidentielle, il y a les législatives", confirme le spécialiste des extrêmes, Christophe Bourseiller, auteur de "L'extrémisme" (CNRS Editions). Une OPA sur l'électorat d'extrême-gauche S'il confirme le 22 avril le score que lui prédisent les sondages, l'ancien trotskiste pourra se targuer d'avoir fait le ménage à sa gauche. En 2007, les scores cumulés des candidats se réclamant de l'extrême-gauche (Gérard Schivardi, José Bové, Arlette Laguiller, Marie-George Buffet, Olivier Besancenot) frôlaient la barre des 10%. Aujourd'hui, l'eurodéputé "fait le plein de la gauche non-socialiste qui veut aiguillonner le candidat PS" François Hollande et prend notamment 8% de l'électorat de Ségolène Royal de 2007, explique le directeur opinion de l'Ifop, Frédéric Dabi. "Jean-Luc Mélenchon s'inscrit dans un ensemble politique à l'intersection entre l'extrême-gauche et la gauche traditionnelle, autrement dit la gauche de la gauche. En cela, il réveille le souvenir lointain de l'union de la gauche dans les années 70. Cette période est restée très présente dans la conscience collective du peuple de gauche, comme en a témoigné l'ampleur des commémorations du 10 mai 1981", analyse pour sa part Christophe Bourseiller en épinglant les erreurs stratégiques de l'extrême-gauche. En intronisant des figures dépourvues du charisme d'Arlette Laguiller et de Olivier Besancenot, l'extrême-gauche n'a pas compris que la présidentielle exigeait des personnalités pour exister dans le débat." Le risque de la stagnation: la course aux abstentionnistes Alors que la campagne bat son plein, Jean-Luc Mélenchon doit donc passer la troisième s'il veut dépasser le carcan des voix de l'extrême-gauche. En 2002, la gauche de la gauche avait grimpé jusqu'à presque 14%, emmenée par la figure historique de LO (5,7%) et le facteur de Neuilly (4,2%), dépassant le PCF Robert Hue (3,4%). Mais "le contexte était différent, la gauche était au pouvoir", relativise Frédéric Dabi. "Nous avons deux électorats: l'électorat de gauche qui hésite et l'électorat désorienté. 40% des Français s'abstiennent de voter, c'est là que se trouvent nos réservoirs de voix", plaide Eric Coquerel. D'où la bataille féroce que livre Jean-Luc Mélenchon à Marine Le Pen pour récupérer le vote ouvrier. Une partie du défi est en passe d'être relevé. Selon une étude TNS Sofres diffusée dimanche dernier, 25% des ouvriers estiment que Jean-Luc Mélenchon défend le mieux leurs intérêts, derrière François Hollande (31%), mais devant François Bayrou (13%), Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen (12% chacun). Reste à concrétiser cet élan dans les urnes en s'affirmant comme l'arme anti-Marine Le Pen. "Semi-démente", "barbare", "fasciste", "bête"... le candidat du Front de Gauche ne mâche pas ses mots contre son adversaire frontiste, quitte à devoir affronter son mutisme méprisant sur le plateau de France2. Pour ce bretteur redoutable, écorché vif qui dissimule mal sa sensibilité à la moquerie, l'exercice est douloureux. Qu'importe. Ses proches estiment qu'il a déjà atteint "un score à deux chiffres " et ce malgré "le bourrage de crâne" des médias, accusés de faire le jeu du duel annoncé de François Hollande et Nicolas Sarkozy. Le candidat attend donc avec impatience le déut de la campagne officielle, qui placera tous les qualifiés de la présidentielle sur un pied d'égalité médiatique. Une grande manifestation est d'ailleurs organisée place de la Bastille le 18 mars prochain, au lendemain de la validation des candidatures par le conseil constitutionnel. 20.000 personnes sont attendues. Une démonstration de force qui ne dit pas son nom. http://www.huffingtonpost.fr/2012/02/22/melenchon-monte-puissance_n_1293749.html?ref=france |
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