Marta Rovira prend elle aussi les chemins de l'exil politique et, par conséquent, elle ne se présentera devant le Tribunal Suprême. La Secrétaire générale de l'ERC a envoyé une lettre aux militant.e.s dans laquelle elle expose ses motivation à prendre «le chemin de l'exil».

Lettre de Marta Rovira aux militant.e.s de l'ERC :

"Aujourd'hui, je me lance dans une voie difficile, un chemin malheureusement que beaucoup d'entre nous ont dû emprunter: le chemin de l'exil.

je ne peux cacher ma profonde tristesse. Je quitte tant de gens engagé.e.s dans de nombreuses luttes communes et dont j'ai aimé partager tant d'années et qui avaient un but: Changer la société dans laquelle nous vivons, la rendre équitable. Je ne pourrais plus regarder les paysages qui m'entourent depuis mon enfance, flâner dans les villes où j'ai vécu ...

Je me sens triste mais ce qui m'attriste le plus est d'être réduite au silence. Sentant ma liberté d'expression censurée par les tribunaux qui mènent des politiques d'intimidation. Chaque jour, chaque heure, je sentais ma liberté limitée par des menaces judiciaires arbitraires. Je ne me sentais pas libre et ces dernières semaines, je vivais dans une prison interne.

L'exil sera une route difficile, mais c'est la seule façon pour moi de retrouver ma voix politique. C'est le seul moyen que j'ai de me lever contre le gouvernement du PP, qui persécute tou.te.s celles et ceux qui sont en faveur du vote et qui punissent quiconque tente de changer le cadre établit. Un gouvernement qui est prêt à détruire l'état de droit et les libertés civiles pour atteindre ses objectifs politiques.

J'ai une fille, Agnès. Les mères savent comment je l'aime. I com de fort és el sentiment de donar-li tot el que li pugui donar. L'exili em permetrà fer-li de mare, i s'ho mereix. Molt (je n'ai pas vraiment réussi a traduire et à trouver le sens de la phrase - ndlr).

Je veux dire une dernière chose. Ne laissez pas la rancœur vous saisir. L'analyse d'une réalité antidémocratique et profondément injuste ne doit pas conduire au ressentiment. Nous n'avons rien contre qui que se soit, ni contre rien. Ce n'est que par le respect et par amour envers tou.te.s les citoyen.ne.s et toutes les opinions que nous pourrons radicalement et profondément changer les choses. Ce n'est que grâce au travail commun que nous parviendrons à une République pour tou.te.s.

Comme le dit Oriol (Junqueras - ndlr) : «Dans ces jours qui viennent, restez fort.e.s et uni.e.s, transformez l'indignation en courage et en persévérance, la colère, en amour, pensez toujours aux autres, à quoi devons-nous nous référer? Je vais persister, merci pour tout votre soutien, je vous aime." Et c'est ce que nous ferons, Oriol.

Je vous écris maintenant avec sincérité et liberté. Et c'est comme je peux le faire maintenant en tant que Secrétaire générale de l'ERC, un parti que j'aime, qui a tant donné au pays et qui doit encore donner beaucoup plus.

Vivre la liberté, la justice, l'égalité et la fraternité. Vive la République Catalane pour tout le monde !

Marta Rovira
Secrétaire générale de la gauche républicaine