C'est de la colère qu'exprime la secrétaire nationale du Parti Communiste: "J'ai vu aujourd'hui des jeunes pleins d'espoir, des gens qui luttent. Quand je pense à ce que nous verrons ce soir dans les médias, les histoires de corbeaux, les turpitudes de Sarkozy. Quelle honte pour la France! J'ai envie de leur dire aux Chirac, Villepin, et Sarkozy "ça suffit, retirez-vous!". Laissez la place au peuple, il est plus digne que vous de gouverner le pays !". Et c'est sans attendre qu'elle répond aux questions qui lui ont été posées.
"Nous avons les moyens d'organiser de grandes réformes, de les financer.
Les recettes de l'état proviennent pour 17 % de l'impôt sur le revenu et 49 % de la TVA, l'impôt le plus injuste. Qu'on aille chercher l'argent où il est, l'argent inutile des grosses fortunes, rendons-le utile socialement !". A propos du financement de la sécurité sociale, le ton est tout aussi combatif : "qu'on arrête les cadeaux aux patrons sur les cotisations sociales. Les revenus financiers doivent cotiser au même taux que les salariés. Les syndicats doivent entrer dans la gestion de la sécurité sociale. Les régimes spéciaux acquis de haute lutte doivent être protégés."
Contre les délocalisations "il faut une harmonisation fiscale au niveau européen, arrêter la mise en concurrence des salariés et tirer leurs droits vers le haut. Nous proposons la mise en place d'un droit d'ingérence des salariés dans la gestion de leur entreprise, un pouvoir d'intervention des élus. Exiger le remboursement des aides apportées par l'état, auprès des entreprises qui ne respectent pas leurs engagements". Contre la précarité "qu'on arrête la stigmatisation des chômeurs.
Le parti communiste propose la mise en place de la sécurité emploi formation, qui assure un salaire et une formation au salarié tout au long de sa vie, une allocation d'autonomie pour les jeunes pour qu'ils puissent suivre leurs études aussi longtemps qu'ils le souhaitent. Que le CDI soit la règle, et que l'on taxe le recours abusif aux contrats précaires."
Pour ce qui concerne les Services Publics, les propositions ne manquent pas non plus, il s'agit de modernisation, de réappropriation publique de ceux qui ont été privatisés, mais aussi de créer "un service public du logement, un service public de l'enfance, un pôle public du médicament, pour que la santé publique ne soit plus à la merci d'entreprises pharmaceutiques qui n'ont pour objectif que le profit".
De la même manière, Marie-George Buffet insiste sur l'école de la chance pour tous "Nous ne pouvons accepter que l'élite du pays, soit une élite d'héritage, réservée aux enfants de ceux qui auraient les moyens de payer. Nos enfants doivent avoir accès aux études longues s'ils le souhaitent. Pour celà nous proposons de consacrer 7 % du Produit intérieur Brut de la France à l'éducation".
En saluant les sans-papiers, présents dans la salle, la secrétaire nationale du parti communiste, invite celles et ceux qui l'écoutent à ne pas être timides, et affronter le débat sur l'immigration. "Nous devons sans attendre, nous mobiliser contre les lois Sarkozy, régulariser les sans-papiers et donner le droit de vote aux étrangers résidant en France".
Puis vient la question de la stratégie en vue des prochaines échéances électorales.
"Nous devons battre la droite, et réussir à gauche. Battre la droite parce que les luttes et les espoirs du peuple ne peuvent se trouver une nouvelle fois face à un pouvoir politique qui serait plus arrogant encore qu'il ne l'est aujourd'hui. Mais les espoirs et les luttes du peuple ne peuvent pas non plus être trahis par une gauche sociale libérale (PS)" et Marie George Buffet d'insister : "Nous ne voulons pas d'un splendide isolement ou nous aurions raison tout seuls, pendant que nos concitoyens continueraient à souffrir. C'est le sens de mon appel au rassemblement des forces antilibérales. La construction d'un programme politique avec ceux qui luttent, qui veulent participer au changement, et les gagner à l'idée que la candidature communiste peut être celle qui porte leur colère, leurs espoirs, la candidature du rassemblement du peuple de gauche".
Et pour construire ce rassemblement la secrétaire nationale du parti invite à fêter l'anniversaire du 29 mai, partout, dans chaque commune "On ouvre le débat sur le contenu de l'alternative politique, sur les moyens de la porter. Il faut faire vivre l'esprit rebelle du 29 mai" et elle appelle à "la constitution de comités populaires, avec des militants politiques des quartiers qui veulent porter ce rassemblement, des syndicalistes, des représentants associatifs, avec un maximum de citoyens".