J’ai lu votre
« Texto à un coco ». Tout d’abords, soyons clair, je l’ai lu avec mes yeux de communiste, de travailleur membre de « l’armée industriel de réserve » créée par toutes les politiques en faveur du patronat depuis toujours ou presque dans ce pays. L’impression générale que cela m’a procuré m’a laissée dans un état fort étrange, tout à la fois navré et scandalisé. Navrée et scandalisé par le style, mais plus encore par le propos politique, et c’est cela sans doute le plus grave pour un homme comme vous qui affirmez être de « gôche ». Affirmation d’ailleurs discutable, mais nous y reviendrons plus tard, cela en vaudra la peine croyez-moi bien !
Navré et scandalisé donc de tant de familiarité envers des militants qui ne sont pas de votre famille politique. Il est une chose qu’on appelle la décence et que vous semblez ignorer à bien des égards. Mr Sarkozy avait dans ses débauchages au moins le mérite d’affirmer qu’il respectait les convictions de ses recrues, recrues bien souvent issus de votre parti par ailleurs. Vous, semblez aller bien plus loin que cela, puisque que vous tentez, sans grand talent et avec un racolage d’un pathétique hors du commun, de convaincre les communistes du PCF que pour être un bon communiste il faut adhérer au PS, votre parti, celui au pouvoir depuis 2012. Tout d’abords un petit cours de vocabulaire me semble nécessaire, car il semblerait que vous soyez légèrement déphasé sur ce terrain. Le principe même d’un communiste, même si la réalité contemporaine est plus complexe, est d’être militant dans un parti communiste, c’est-à-dire un parti qui a pour ambition à abolir tous les instruments d’exploitation du système capitalisme. Un communiste adhérant donc à un parti socialiste, social-démocrate selon les mots de votre président de la République, rompt avec cette idéologie, avec cet objectif politique clair. A moins que vous tentiez une pirouette sémantique dont vous vous êtes démontré un grand adepte, cela est incontestable. Au racolage vous tentez de faire avalez votre révisionnisme idéologique et cela commence à faire beaucoup, à moins que vous preniez les « cocos » que vous tentez de rallier pour des idiots. Ce qui serait loin de nous étonner de la part d’un membre du parti « socialiste », parti coutumier des trahisons, des mensonges, des bassesses et autres supercheries depuis 1920, du maintien de « la maison commune » au « pacte de compétitivité », en passant par le vote des pleins pouvoirs au maréchal Pétain, la collaboration, la guerre d’Algérie et les nationalisation-liquidation-privatisations de masse de votre leader bien aimée François Mitterand.
Navré et scandalisé de vous lire, parlant de votre héritage familiale, sans doute lié, autrefois, au PCF. Seul compte les actes que vous commettez, et le verbe commettre n’est pas une erreur de ma part. L’alibi familiale, alibi justificatif de toutes les forfaitures, toutes les défections, reconversions, est sans nul doute l’un des plus tristes qu’il eut été donné d’avancer dans un quelconque débat, discours que cela soit. Il permet de tout faire avaler, de transformer toutes les vessies en lanternes dorées. Escroquerie intellectuelle, escroquerie morale. Vous n’êtes ni dépositaire d’une quelconque gloire, ou infamie familiale. Je réfute les qualificatifs de fils ou petit-fils de résistant, de salop, de héros, de collabo. Nul n’a à profiter des gloires d’un parent. Nul n’a non plus a payé un quelconque forfait d’un parent. Nous ne devons être regardés, scrutés, juger qu’à la racine que par ce que nous faisons chaque jour, comme citoyen, comme militant et parfois comme élus.
Lorsque vous parlez de votre non-haine envers le Communisme et le PCF, je préfère vous dire que cela m’a fait rire à un point inimaginable. Je vous remercie d’ailleurs de ces minutes fantastiques. Rien de tel qu’un mensonge éhonté, scandaleusement faux pour provoquer une telle réaction chez moi. Dîtes-moi, n’y avait-il pas de la haine anti-communiste lorsque votre Maire se vantait d’avoir mis un terme à 85 ans de Communisme, main dans la main avec un ancien candidat MODEM ? Dîtes-moi n’y avait-il aucune haine anti-communiste quand un certain nombre de vos amis du PS déclaraient entre deux portes « Suis content, on a niqué ces pédés d’athées de communistes ! » ? Je tiens par ailleurs à faire remarquer l’extrême progressisme du propos que vous saurez, je n’en doute aucunement, apprécier.
Quand vous dénoncez les « apparatchik », vous parlez de ces cadres du PCUS qui vivaient sur le dos des travailleurs, vous reprenez les attaques du SAC, de l’OAS, de la droite des années 40 à 80, celle qui dénonçait dans le PCF le parti de l’étranger. Toujours aucune haine anti-communiste ? Sur ce point je tiens également à vous rappeler un principe, un principe révolutionnaire, qui n’est certes pas appliqué au PS, le reversement des indemnités d’élus au Parti. C’est sûr que si on le pratiquait chez vous au parti « Socialiste », Fabius, Royal, Hollande ne pourraient pas payer l’impôt sur la fortune. Il en faut des années d’indemnités d’élus pour se payer 3.000.000€ de biens fonciers et s’y retrouver assujettis. Pour indication un smicard, près de 50% des travailleurs de ce pays, touche 1117,73€ net par mois. Je vous laisse faire le calcul de savoir en combien de temps ce dernier pourra réunir, sans manger, sans boire, sans GDF ni EDF, une telle somme. Vous remarquerez d’ailleurs que ce n’est pas l’un de nos ministres qui s’est fait prendre avec quelques millions d’euros cachés en Suisse, mais l’un des vôtres, en attendant que d’autres se fassent prendre à leur tour. Socialistes au grand jour, mais fraudeurs fiscaux, possesseurs de montre en or et autres obsédés sexuels de Sofitel ne sont pas dans nos rangs mais des vôtres, une fois la nuit venue, et les lumières des ministères, des assemblées éteintes. Je dis cela juste pour replacer le cadre de la discussion, histoire de ne pas mélanger nos serviettes et vos torchons, pour ne pas dire truands et autres assassins de Kanaks.
Quand vous parlez Monsieur le membre du Part Socialiste (sic) du système des copains qui est tombé, je vous invite donc à nous donner des exemples. Sur les emplois municipaux, je vous annonce immédiatement que durant très longtemps l’adjoint dévolu à cette tâche était de vos rangs, et qu’un bon nombre de vos militants était issus de ces derniers. Les noms sont inutiles, vous savez de qui je parle. De quoi parlez-vous donc ? Des marchés publics ? Si vous avez des accusations à faire, rendez-vous devant un officier de police, un juge d’instruction, mais les députés, les sénateurs qui sont en garde à vue, en examen pour des dérives mafieuses, du côté de Marseille ne sont pas de chez nous. Nous ne traitons pas avec la « famille », votre « parti » si. Donnez des exemples, des noms, ou vous serez coupable par votre silence du pire des crimes, celui de complicité du vol de l’argent du peuple. Ou taisez-vous pour nous épargner vos sous-entendus nausée à bond et diffamatoires. De quoi parlez-vous donc ? Des subventions sportives ? Démontrez nous le moindre centime accordé sans justification, ou sans plan de redressement lorsqu’une subvention exceptionnelle a été accordée, y compris parmi ceux qui nous ont soutenus, sincèrement, ou par intérêt lors des dernières municipales !
Tout dans cette majorité, tout dans ce mandat respire l’œuvre de destruction de ce que les médias, assez faussement d’ailleurs, appellent « le communisme municipal » : la majorité au Conseil Municipal regroupant des anciens de l’OAS, des centristes féroces adversaires de toute dépense publique à but sociale, culturelle ou sportive, les déclarations d’amour de la Maire pour Valls le Blairiste dénonciateur du « vieux collectivisme français archaïque », tout, y compris les pseudo-cautions de gauche totalement marginalisées dans leurs attributions, leurs interventions.
Drôle aussi de lire, mais je dépasse le cadre de votre post racoleur, de lire votre dégoût face à la victoire, prévisible, annoncé du « FN » lors des dernières européennes. N’avez-vous point constaté que chacune de vos accessions au pouvoir « suprême » dans ce pays a précédé une inflation délirante, scandaleuse du score de ce parti, création artificielle bien aidé par le soutien plus ou moins caché, plus ou moins intéressé de votre héros François Mitterand en 1986. Jamais le FN ne s’est montré aussi fort que durant et juste après la prise de fonction d’un gouvernement « rose », ou après une droitisation forcené de votre parti comme lors de l’ère Sarkozy.
Il serait utile aussi de rediscuter sans doute de la responsabilité de vos cadres régionaux de la fédération du Pas-de-Calais, tantôt en prison, tantôt suspecté de tous les maux, allant parfois même jusqu’à en faire des livres à succès pour payer leurs avocats et tenter d’échapper à la justice après avoir taper dans les caisses du peuple jusqu’aux plus scandaleux exemples d’Hénin-Beaumont.
Il serait aussi utile de parler du fracassage du code du travail avec l’ANI, démontage en règle du code du travail, fruit de décennies de lutte ouvrière par vos députés, dont votre Maire, par la « gôôôôche ». Il en est de même avec ces 450.000 chômeurs supplémentaires depuis mai 2012 et la « victoire » de votre président de la République, et de ses multiples reculades devant les « banqsters » et les bourses, devant les injonctions ultra-libérales de la Troïka (FMI, UE, BCE) ! A force de réduire, de gommer la distance idéologique entre l’UMP et vous, vous avez jeté les français dans les bras du FN qui semble donner des réponses de « rupture » face à cette Union Européenne anti-démocratique, fervente soutien à tous les égorgements des peuples Grec, Espagnol, Portugais, Irlandais, Italien et très bientôt Français, même si en réalité cela, il est vrai, a déjà commencé depuis des années. J’aurai bien parlé des 9.000 expulsions de sans-papiers, des déclarations tapageuses de votre ex-ministre de l’Intérieur sur la nécessité pour les Rroms de rentrer en Roumanie, les expulsions d’enfants divers et variés par tous les procédés que en ferait pâlir d’envie beaucoup à droite.
Mais cela sera inutile, vraiment. Il suffit juste de rappeler que le chef de votre gouvernement, et sans doute futur candidat en 2017, s’est ouvertement vanté fin 2012 d’avoir maintenu, et même accélérer le rythme ‘application des OQTF qui existait sous Sarkozy-Hortefeux-Guéant-Copé, la « Dream Team » de l’amalgame, du n’importe quoi et autres âneries absolues sur les pains au chocolat « volés » à nos enfants en période de Ramadan. Inutile aussi afin de m’épargner la nausée et le dégoût que la politique de votre parti, le PS, m’inspire, naturellement, par réflexe spontané et incontrôlable. Et par des exemples bien pratiques depuis 2 ans.
Mais cela me répondrez-vous, du haut du dédain de ceux qui sont au pouvoir et pensent justement tout pouvoir et en accord avec leurs convictions, c’est le gouvernement Hollande, c’est Valls, c’est la droite du PS, ceux qui ont renoncé, et certainement pas ceux qui comme vous affirment à qui veux bien l’entendre, et supporter de l’entendre, qui sont à « la gauche » du PS. Je parle là sans doute de vos amis Hammadi, Hannotin, Amarshahi et autre Lienemann. Il est effectivement nécessaire d’analyser le positionnement de ces gens, dont vous affirmez faire partie et à juste titre.
Pour bien résumer ces gens, cette « tendance » au sein du PS, je citerai l’exemple prégnant des dernières municipales, exemple éclairant ô combien ! Commençons par votre chef de file, votre leader charismatique et médiatique, issu comme beaucoup des entrailles du « syndicalisme » étudiant collabo comme toute une flopée de la nouvelle génération socialiste, le très grand voyageur Razzy Hammadi. Ce personnage, fort célèbre dans les rangs du PC, à l'origine de nombre de blagues, en tout bon « socialiste de gauche » qu’il se réclame être, est partit à l’assaut de la Mairie de Montreuil, mairie depuis 2008 aux mains d’EELV, vos partenaires de majorité d’ailleurs. Montreuil, ville historiquement PC dont Jean-Pierre Brard, maire apparenté, ne fut battu qu’avec l’aide des voix de droite par la non-regretté Ministre, la non-regretté Député, la non-regretté maire Dominique Voynet. Montreuil qui fut une nouvelle fois le théâtre d’une catastrophe électorale sans fin de la part de cet homme : 9,36%, pas même de quoi se maintenir au 2nd tour, 9,36% ridicule pour un homme qui criait à tue-tête qu’il allait instaurer la démocratie, liquider un bastion stalinien ! Toute une campagne digne du « Mouvement Initiative et Liberté » des années 50 pour 9,36%. Triste, pathétique, lamentable. De mémoire de cadre PS, jamais une telle raclée avait été assénée à votre parti, jamais, pas même aux heures les plus glorieuses du PCF. Il faut dire qu’il n’en était pas à son coup d’essai et que déjà en 2008 le pauvre Hammadi avait dégusté à Orly, battu, sèchement, sévèrement dès le premier tour face à un autre PC. Un point commun autre que ses deux défaites municipales se dégage dans ce parcours lamentable aussi bien dans ses résultats que dans ses méthodes : une candidature PS face à deux municipalités historiquement PC. La cible des socialistes de gauche serait donc les mairies PC et non celles des ultra-libéraux strauss-khanien, des enragés de l’UMP de Nice, de Calais, des Monts d’Or? Etrange que cela non ? Hammadi en est pour sa part à sa quatrième défaite en quatre lieux différents depuis le début de sa « carrière », et sans doute pas la dernière.
Alors on pourrait se dire bien sûr qu’il s’agit là d’un cas isolé, d’une exception, du parcours d’un chien fou sans scrupule ni dignité. Mais voilà, Hannotin, un autre de vos amis sans doute, à tenter la même expérience à Saint-Denis. Celui-ci se distingua même avec la reprise de revendications, de positions du FN, en s’élevant face à l’inscription des résidents Rroms de Roumanie sur les listes électorales. Ce flirt, dangereux, théoriquement contre-nature alla même jusqu’à l’appel du candidat FN, finalement dans l’incapacité de se présenter faute de colistiers à voter PS, pour « dégager les communistes ». Etrange pour un socialiste « de gauche », qui comme vous, à la première occasion, hurle son amour pour l’Union Européenne et sa liberté de circulation absolue en son sein. Hanotin n’est en rien responsable des déclarations délirantes du FN me répondrez-vous. Il est vrai, mais faire un communiqué de dénonciation de toute complicité, de toute connivence dans une quelconque « chasse anti-communiste » aurait été de bon aloi. Pour ma part j’attends toujours ce dernier et sans doute en vain. Un dernier instant de naïveté sans doute de ma part, une dernière goutte d’esprit « républicain » extirpée de mes veines et mon esprit grâce à vous. Et finalement Hannotin perdit, avant de démissionner avant même le premier Conseil Municipale de Saint Denis. « Tout ça pour ça », réagit la section locale du PCF. Tout ça pour ça effectivement. Des liquidateurs, des corsaires en chasse de nouvelles proies, de cibles à abattre pour tenter de se trouver des rampes de lancement pour de plus hautes fonctions, et qu’importe où. Des charognards appâtés à l’odeur du sang, de l’éventualité de proie faciles et aisément dépeçables.
Je pourrai aussi parler de Port de Bouc où votre section, une section tout entièrement acquis à votre gauche, à vos thématiques, à votre masturbation intellectuelle stérile ô combien, s’est rallié à l’UDI, à l’UMP et autres militants « de droite », sur une même liste, pour « casser du communiste ». Malheureusement cela sera pas encore, et encore, et encore pour cette fois-ci. Je pourrai aussi parler de Villejuif, où les vôtres, les socialistes de gauche, présent en nombre sur la liste (ex) PS (sic) de Philippe Vial se sont alliés à EELV et l’UMP pour battre, vaincre, humilier la majorité PC sortante. Grande erreur, car la honte retombe, toujours, sur ceux qui, sans foi ni loi, sacrifie tout, y compris leur dignité pour gouverner. Ils sont certes dénoncer aujourd’hui par « Solférino », mais seront très vite réintégrés, comme toujours. La soif du pouvoir, des indemnités, du nombre d’élus est plus fort que tout chez les charognards, prêt à tout abandonner ou recueillir pour un peu plus d’argent, de pouvoir, d’élus.
Mais tout cela ne m’étonna guère pour être sincère, car connaissant mon histoire du PS, j’avais en mémoire le débauchage massif de militants trotskistes, les Cambadélis, les Jospin, les Dray, les Weber, les Rebsamen et autres carriériste-opportunistes pour « dépasser » par la gauche le PC, avant de finir par tout privatiser, de tout saccager, de tout faire pour briser la CGT, les intermittents, les mineurs, les hôpitaux, les pompiers, les profs, les métallos, tout, tout le monde du travail et de la solidarité des travailleurs. Le talent d’un bon socialiste est la capacité à être dans les faits autant à droite que possible tout en gardant l’image d’un homme de « gauche ». Un sport de grand écart dans lequel vos adducteurs sont sans doute mis à très rude épreuve et très régulièrement, au-delà de tout ce qu’un médecin raisonnable pourrait imaginer.
Mais tout cela se sont des batailles locales, contre des mairies « faussement » communistes affirmerez-vous, des mairies ayant « vendu l’idéal communiste » pour des places, des privilèges et tout le toutim !
Très bien alors voyons, le comportement à l’Assemblée Nationale de vos héros costume-cravates face aux réformes de ce gouvernement « socialiste de droite » apparemment, puisque vous affirmez être de gauche. Ce passage sera fort simple et court tant il y a une unité, navrante, scandaleuse dans le comportement de cette gauche traitre à ses discours: le néant, la renonciation, la soumission à Valls, Hollande, Sapin et autres agents des banques, des actionnaires, des lobbies financiaro-industriels, aux trompettes de la guerre en Afrique et ailleurs au nom de tous les délires humanitaro-impérialistes de vos amis philosophes en carton. Les vendeurs d’armes français, députés, sénateurs s’enrichissent avec le vote des vôtres, au prix du sang des « noirs », des « arabes », dommages collatéraux, innocents et simples pions sur votre échiquier sans scrupule. Pas une fois, pas un seul député n’eut le courage de s’opposer de manière conséquente à une quelconque réforme, que cela soit l’ANI (et ses conséquences lamentables sur la protection des travailleurs), le pacte de compétitivité et ses 50 milliards d’€ offert au patronat, véritable racket d’Etat par le MEDEF, à la guerre en Libye, au Mali, en Centrafrique. Rien, zéro, pas un, malgré bien des déclarations pleines de trémolos, de belles intentions, de révoltes de pacotilles à deux francs, six sous. A bien des reprises même, les vôtres votèrent avec les députés UMP et UDI des réformes dénoncés par une grande partie de ceux qui firent gagner François Hollande en mai 2012. Pas même lorsque des ouvriers de Goodyears seront tabassés par des CRS, rangs serrés, pour protégés des actionnaires gavés de dividendes à en crever sous le poids des billets, des actions. CRS rangs serrés, depuis leur création par Jules Moch, un autre Socialiste, pour se débarrasser de ses mineurs de fond, ces héros de la reconstruction après l’horreur nazie, parce qu’ils ne voulaient pas crever la gueule fermée pour des salaires de misère et une mort à courte échéance presque programmée.
J’aimerai faire plus long sur le sujet, mais écrire sur le vide abyssal de votre absence de cohérence entre actes et convictions affirmées dans les déclarations égocentrées est une tâche ardue dans laquelle je n’ai aucun talent. Et c’est sans doute le pire de tout. Mieux vaut la révolte, les mots, les déclarations, le combat politique au silence. Le silence précède la colère, la colère précède la violence. Conscient, je ne succomberai jamais, mais d’autres, beaucoup d’autres sont victimes de cette tentation, par l’extrême-droite ou un gauchisme ravageur, maux dont nous pouvons distinguer le bout du nez un peu partout en France, en Europe. Et lorsque cela éclatera, vous et les autres, les « marchands de sable », socialistes serez les responsables réels d’une telle catastrophe.
Mais cela me répondrez-vous, du haut du dédain de ceux qui sont au pouvoir et pensent justement tout pouvoir et en accord avec leurs convictions, « c’est les autres, ce n’est pas moi ! ». En peu de mot ma question est celle-ci : Qu’avez-vous fait pour ne pas être complice, pour ne pas être salie et salir à votre tour par ces trahisons, par ces crimes ? Qu’avez-vous fait de concret, de consistant pour cela à part sans doute de belles déclaration devant votre glace le matin en vous rasant, rêvant à des fonctions et des trahisons supérieures ? Rien. Rien contre les licenciements, rien contre les expulsions locatives, rien contre les OQTF, rien pour nos mal-logés, rien pour nos sans-domiciles, rien contre les aventures impérialistes guerrières de la France, rien contre la Dictature du Profit !
Vous allez même aujourd’hui plus loin en dénonçant l’occupation de l’école Youri Gagarine par des parents d’élèves, des enseignants, en solidarité avec une famille albanaise menacée par les chasseurs de sans-papiers au service de votre parti le « PS ». Vous n’êtes plus un socialiste, pas même modéré, pas même social-démocrate avec un tel discours. Vous reprenez le discours haineux, pour ne pas dire xénophobe, de ceux qui disaient comme Hortefeux « quand il y en a un ça va, c’est quand il y en a plusieurs que ça devient compliqué ! ». Vous dénoncez même la solidarité des catégories « A » sous des prétextes à peine compréhensibles du commun des mortels, méli-mélo rhétoriques pour ne pas assumer la réalité concrète de votre comportement politique. Personnellement, et avec Jaurès, votre « idole », celui qui aurait voté le TCE selon votre président, celui qui aurait voté le « Pacte de Responsabilité (sic) » selon votre premier sinistre, j’accepte toutes les énergies, toutes les mains dans le combat pour la justice, d’où qu’elles viennent sans demander mon reste ni de label « 100% de gauche depuis 9 générations ». Je me rappelle que sous l’ère Sarkozy, vous et les vôtres étiez les premiers agités du bocal à hurler, à demander la régularisation de ses sans-papiers, scolarisés, cherchant à s’intégrer par la langue, le travail à ce pays.
Que dire à quelqu’un comme vous, avec une telle position droitière, pour ne pas dire plus, quelqu’un qui a été président durant 4 années de la Ligue des Droits de l’Homme ? Rien, il n’y a rien à dire à ceux dont les convictions s’adaptent à la situation du moment. Vous avouez même, après tant de leçons de morale, hautaines et suffisantes, ne jamais avoir caché de sans-papiers chez vous, vous confessez votre manque de courage à effectuer un tel geste. Encore une différence entre nous, je le constate avec consternation. Je me demande, en d’autres temps, sous d’autres chapes de plombs, si vous auriez choisis le plateau des Glières, restez les yeux grands ouverts et fier au Mont-Valérien, ou si vous seriez resté dissimulé derrière la « ligne », porteur de la francisque et résistant du 24 Août 1944 comme tant d’autres accédé à de très hautes fonctions. Se poser une telle question révèle avec une extrême précision le ravin, le gouffre, immense, sans fin, qui nous sépare. De gôche face à l’UMP, plus à droite, plus réactionnaire encore lorsque vous êtes au pouvoir par votre capacité à trahir, à décevoir, à jeter dans les bras, par désespoir, de la barbarie fasciste l’ensemble de vos électeurs et tous les autres, en confirmant, en renforçant leur haine, leur mépris pour ce que vous êtes, vous autres les « socialistes ». Bref votre activité est sans l’ombre d’un doute à l’image de vos réelles convictions politiques, des formules, des mensonges alignés avec, il est vrai, un peu de conviction et de talent d’acteur, les uns après les autres.
La seule fin logique à tout cela est de conclure à la naïveté coupable et inconsciemment complice ou à la totale hypocrisie de ceux qui comme vous affirment être le représentant d’un autre PS, d’un PS de gauche.
La seule fin logique à tout cela est de conclure à votre bêtise politique totale ou votre complicité machiavélique absolue avec ce que vous dénoncez comme la droite, et qui portent au final un même projet politique, économique et donc sociale que vous.
La seule fin logique à tout cela est de conclure à votre appartenance inconsciente à la droite soumise au patronat ou à un projet de livraison pieds et poings liés aux forces les plus réactionnaires de notre pays et d’Europe.
Votre pseudo-indignation, pleurnicharde, pathétique face au communiqué du Front de Gauche, ceux qui vous tentiez de suivre lamentablement dans la campagne pour le NON au TCE en d’autres temps, sur ce que vous appelez une attaque ad hominem m’a consterné. Encore une référence à la République pour justifier votre manque de courage, votre couardise sans borne a sans doute assumer votre positionnement politique. Vous voulez parfaitement trahir tous vos « engagements » historiques, mais dans le silence, l’anonymat le plus absolu ? La « République » me semblait pourtant être le régime de la « chose publique », celui où les débats politiques sont francs, ouverts, incisifs et respectueux, sans la crainte du reproche idéologique, bref un régime de liberté dans l’affirmation et critique respectueuses et militantes de tout positionnement. Votre république n’est donc encore pas la mienne ; Démocratie des travailleurs, face à une « république » d’élus honteux planqués, professionnels du retournement de veste en toute circonstance, histoire de toujours être dans le meilleur camps. Vous acquiescez à tous les délires de ce gouvernement PS, à son obsession d’expulsion, sa volonté de rattrapé l’avance en bons charters directs pris par l’UMP en 10 ans de sarkozysme. Et tout cela pour épargner quelques euros à la commune, en oubliant les buffets Champagne-Faisan-Saint Emilion-Haricot de votre président, au nom d’une pseudo-neutralité débilitante de la commune, et sans nul doute de tous les pouvoirs politiques quels qu’ils soient. Je ne doute à aucun instant, que comme tous les imposteurs de gauche, vous vous targué de citer Karl Marx dans le texte.
Sans doute même mieux que moi qui plus est. Il est toutefois plus opportun de le comprendre et se souvenir de ses propos sur la non-neutralité de classe de l’Etat. Cela vous permettrait notamment d’arrêter d’invoquer à tue-tête et à la moindre occasion le mot de « République », « République », invoquant un concept qui sans doctrine sociale de classe est aussi vide que la boîte crânienne de vos idoles de députés de « gauche ». En le sachant, ou non, ce qui serait plus triste encore, vous venez de prendre position dans ce conflit de classe. Du coté des affameurs et des oppresseurs.
Loin d’assécher tout débat, les dialogues épistolaires ne font en réalité qu’ouvrir en réalité le débat qui nous oppose concrètement, qui oppose deux conceptions de ce qu’est la véritable gauche, de ce que doit être une véritable République, dans les faits et non les mots. Pour le mener à bien et persuader qu’il serait enrichissant pour la population Vaudaise et au-delà, je vous invite à assumer vos propos, votre comportement politique dans un débat public, organisé. Bien évidemment je vous ferai face pour démasquer vos contradictions politiques, faire la démonstration totale que vous, et vos amis, assumés ou honteux, menez notre ville, notre pays dans le mur. Au-delà de tout affrontement politique cela permettrait aux militants, aux citoyens de cette-ville de trancher entre les deux voies, les orientations politiques qui nous séparent. Un débat en un jour et un lieu disponible pour l’ensemble de ces personnes aura mes faveurs et celles de tous ceux qui veulent la clarification de la situation politique au sein de notre ville.
Nota Bene : Je n’ai pas jugé utile de parler des derniers événements qui secouent Vaulx-en-Velin. L’affaire à laquelle je ferai référence est si honteuse pour vous, le seul à expliquer que tout cela n’est rien, « une tempête dans un verre d’eau » selon vos propres dires, que polémiquer sur le sujet me ferait sans l’ombre d’un doute vomir les dernières gouttes de tolérance pour votre « République ». Les tribunaux s’il y a lieu d’être se chargeront de trancher cette affaire lamentable, les tribunaux de votre « République » donc.
Nans Noyer
Militant communiste (PCF) de Vaulx-en-Velin
pcfvaulx@orange.fr