Le CPUSA s'est opposé au stationnement de troupes étasunienne en Syrie et leur retrait constitue un développement important. Il n'y a aucune perspective à une solution militaire à la guerre civile en Syrie, une situation aggravée par la présence des forces américaines.

Nous appelons donc à accroître les efforts pour promouvoir des négociations pacifiques et pour maintenir notre opposition à la présence de troupes américaines, avec des bases militaires, sur le sol d'autres pays.

Soutenir la présence des troupes américaines en Syrie constitue également un très mauvais précédent en matière d'intervention dans d'autres pays. Par conséquent, tout en déplorant le gouvernement réactionnaire Trump et sa politique étrangère agressive, nous ne pouvons souscrire aux demandes de maintien des troupes américaines en Syrie. Troupes qui n'auraient jamais dû être là en premier lieu.

En outre, nous nous opposons à la politique de l'administration Trump au Moyen-Orient, alliée à bon nombre des forces les plus réactionnaires de la région et liée à sa politique syrienne. Nous rejetons en particulier le retrait de l'accord sur le nucléaire iranien et la campagne menée par des néo-conservateurs comme le conseiller en sécurité nationale, John Bolton, pour isoler et créer un casu belli pour attaquer l'Iran. Bolton s’est également opposé avec véhémence au retrait des troupes de Syrie, le considérant la présence des USA comme un contrepoids nécessaire à l’Iran.

Le Parti communiste américain note que la résolution de conflits tels que celui impliquant la Syrie est l’une des principales raisons de la création de l’ONU. Cependant, depuis que l’impérialisme se trouve de moins en moins capable de manipuler et de contrôler les décisions et les actions de l’ONU, s'est développé l’interventionnisme unilatéral et de la dégradation de l’ONU. Au Moyen-Orient en particulier, des efforts ont été faits pour promouvoir des institutions telles que l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), une alliance militaire des grandes puissances capitalistes, en tant que «solution» aux problèmes qui devraient être du ressort de l’ONU.

Nous demandons la fin des attaques contre les compétences des Nations Unies et un retour à une situation dans laquelle les conflits mondiaux, notamment celui en Syrie, seront résolus. La mission de paix des Nations Unies devrait être renforcée et soutenue.

Nous sommes conscients que l'annonce par Trump du départ d'environ 2000 militaires américains du nord de la Syrie a déclenché une tempête au niveau international mais également aux États-Unis, y compris parmi les forces centristes, progressistes et même de gauche.

La critique de l'annonce de Trump porte sur plusieurs axes. La plus convaincante concerne celle de la minorité kurde de la région, et plus particulièrement pour les combattants des unités de protection du peuple kurde (YPG) qui ont combattu efficacement Daesh. Certains prétendent que le retrait des troupes américaines entraînera une renaissance de l'Etat islamique, mais cela semble peu probable. Dans cette partie de la Syrie, les combattants kurdes se portent bien et le retrait du petit contingent américain semble peu susceptible de renverser la tendance.

Le plus grand danger est l'intervention turque. Le gouvernement de droite du Président turc Recep Tayyip Erdogan voit dans les YPG un prolongement du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) marxiste, avec lequel Erdogan mène une lutte armée depuis des années et constitue donc un ennemi plus dangereux que l'Etat islamique. Erdogan menace une fois de plus d'envahir la Syrie pour écraser les forces des YPG. Les actes impitoyables du gouvernement turc dans la ville kurde d'Afrin, dans le nord de la Syrie, au début de 2018, montrent bien que cela ne sera peut-être pas qu'une menace.

Cette situation est extrêmement dangereuse, mais elle n’a pas «causée» par l’annonce du retrait des troupes par Trump, mais par un long processus de machinations impérialistes dans la région, remontant à la Première Guerre mondiale et au-delà. Elle est dangereuse non seulement pour les peuples et les nations de la région, mais pour la paix dans le monde en général.

Il existe déjà une mission de paix des Nations Unies en Syrie et son renforcement pourrait être la meilleure des perspectives pour l'avenir.