Présentant le Rapport central au Congrès, Raul Castro a expliqué que durant trois mois, de décembre à février 8 millions 913 838 Cubains ont pris part à 163 000 réunions organisées dans tous les lieux de travail et communes tout au long du pays et au cours desquelles 3 millions d’interventions ont été faites.

« Ce processus a mis en évidence la capacité du Parti de conduire un dialogue sérieux et transparent avec la population sur n’importe quel sujet, aussi sensible soit-il, surtout lorsqu’il s’agit de forger un consensus national sur les traits qui devraient caractériser le modèle économique et social du pays.

En même temps, selon les informations collectées, les résultats du débat constituent un formidable instrument de travail pour la direction du gouvernement et du Parti à tous les niveaux, ainsi qu’une sorte de référendum populaire par rapport à la profondeur, la portée et le rythme des changements que nous devons introduire.

Dans un véritable et large exercice démocratique, le peuple a exprimé librement ses opinions, éclairci ses doutes, proposé des modifications, exprimé ses insatisfactions et différences et a suggéré aussi d’aborder la solution d’autres problèmes qui n’étaient pas dans le document.

Une fois de plus, la confiance et l’unité de la majorité des Cubains autour du Parti et de la Révolution ont été mises à l’épreuve, unité qui ne rejette pas les différences d’opinions mais qui se renforce et se consolide avec elles. Toutes les propositions, sans aucune exception, ont été ajoutées à l’analyse, ce qui a permis d’enrichir le projet qui est soumis à la considération des délégués au Congrès.

Raul Castro a relevé que la Révolution n’abandonnera personne à son sort au cours du processus d’actualisation du modèle économique cubain. Il a insisté sur la nécessité de mettre en application des mesures pour obtenir une plus grande efficacité, ce qui implique une révision et une réduction des sureffectifs dans les entreprises et les administrations.

Il a souligné que l’État doit se concentrer sur l’augmentation de l’efficacité et de la production et se débarrasser des tâches non stratégiques pour le pays.

“Nous devons subventionner des personnes, pas des produits”- a précisé le Président cubain qui a ajouté que des acquis de la Révolution comme la santé et l’éducation gratuites seront préservés.

Dans une autre partie du Rapport Central, le Second Secrétaire du Parti Communiste de Cuba a indiqué :

« Il revient à l’État de défendre la souveraineté et l’indépendance nationales, des valeurs qui remplissent de fierté les Cubains, et de continuer d’assurer l’ordre public et la sécurité citoyenne qui distinguent Cuba comme l’un des pays les plus sûrs et tranquilles du monde. Un pays sans trafic de drogues ni crime organisé, sans enfants ou adultes mendiants, sans travail infantile, sans charges de cavalerie contre les travailleurs, les étudiants ou d’autres secteurs de la population. Un pays sans exécutions extrajudiciaires, ni prisons clandestines ni tortures, en dépit des campagnes qui, sans aucune preuve, sont orchestrées contre nous, tout en ignorant avec une intention évidente que toutes ces réalités sont, en premier lieu, des droits humains fondamentaux, auxquels la majorité des habitants de la planète ne peut même pas aspirer.

L’expérience pratique nous a appris que l’excès de centralisation conspire contre le développement de l’initiative dans la société et dans toute la chaîne de production où les cadres se sont habitués à ce que toutes les décisions viennent « d’en haut » et en conséquence ils ont cessé de se sentir responsables des résultats de l’organisation qu’ils dirigeaient.

Le Président cubain a également relevé :

« Le renforcement systématique de l’ordre institutionnel sera à la fois la condition et la garantie indispensables pour que cette politique de rénovation des cadres ne mette jamais en risque la continuité du socialisme à Cuba.

L’opinion du Parti est inestimable, mais le facteur qui décide est le chef, car nous devons préserver et renforcer son autorité, en harmonie avec le Parti. »

Réaffirmant la politique de notre pays à l’égard du terrorisme il a indiqué :

« Nous condamnons le terrorisme sous toutes ses formes, en particulier le terrorisme d’État. Nous défendrons la paix et le développement pour tous les peuples et nous lutterons pour l’avenir de l’humanité.

Au sujet de la politique étasunienne vis-à-vis de Cuba il a souligné :

« Le gouvernement des États-Unis n’a pas changé sa politique traditionnelle visant à discréditer et à renverser la Révolution, bien au contraire il a continué à financer des projets visant à promouvoir directement la subversion, à provoquer la déstabilisation et à s’immiscer dans nos affaires intérieures. L’administration actuelle a pris quelques mesures positives mais avec une portée très limitée.

Le blocus économique, commercial et financier des États-Unis contre Cuba persiste et même s’intensifie sous l’administration actuelle, en particulier en ce qui concerne les transactions bancaires, en ignorant la condamnation presque unanime de la communauté internationale qui depuis 19 ans se prononce pour son élimination.

Sa politique vis-à-vis de Cuba n’a ni crédibilité ni aucun soutien éthique. Pour essayer de la justifier, elle avance des prétextes incroyables qui, en devenant obsolètes, changent selon ce qui convient à Washington.

Le gouvernement des États-Unis ne devrait avoir aucun doute que la Révolution Cubaine sortira renforcée de ce Congrès. S’il veut rester cramponné à sa politique d’hostilité, de blocus et de subversion, nous sommes prêts à continuer à y faire face.