Les élections pour renouveler le Dáil, la chambre basse du parlement, se tiendront le 26 février prochain. La campagne sera donc extrêmement courte, pas plus de trois semaines. Les Conservateurs du Fine Gael, ont, en effet, le vent en poupe dans les sondages avec 28-29% des voix. En un an, il a gagné près de 10 points d'intentions de vote.

Du côté de l'opposition, la force montante est bien évidemment le parti de gauche progressiste le Sinn Féin de Gerry Adams. Le SF est donné à 20% des intentions de vote, soit près de dix points de plus que les 9,9 % récoltés dans la République en 2011. Pour la première fois, il pourrait donc devenir le deuxième parti du pays, dépassant les Libéraux du Fianna Fáil, donnés à 18% comme en 2011, qui sont encore jugés responsables de la crise de 2008-2010 par la population.

Le Sinn Féin a trouvé un appui populaire grâce sa critique de la politique d'austérité et sur l'abandon des services publics. La grande grogne des Irlandais l'an passé contre l'introduction du paiement de l'eau, jusqu'ici gratuite, a montré combien la population demeurait sensible à ces questions d'accès aux services publics et combien la détérioration de ces derniers a été mal ressentie en Irlande.


Système électoral très complexe

Il n'est pas aisé de connaître, avec de simples sondages, ce que sera le 32ème Dáil. En effet, le système électoral irlandais est fort complexe. Les 166 sièges sont en effet répartis selon le principe du « vote unique transférable », un système complexe de vote préférentiel multiple qui, en réalité, rend les sondages assez peu lisibles en termes de sièges. Ainsi, l'électeur doit établir un ordre de préférence et, si son candidat choisi en premier est éliminé ou élu, sa voix est transféré dans le décompte à son deuxième choix - voire davantage.

Ce système électoral permet, par ailleurs, l'élection de nombreux indépendants. En 2011, les candidats non affiliés à des partis avaient obtenu 12 % des voix et 14 sièges (8,5 % du total).