Le Kazakhstan est une fois de plus secoué par des rassemblements et des grèves massives dans les régions pétrolières de l'ouest du pays suite à l'arrestation d'une délégation de travailleurs du pétrole licenciés qui s'étaient rendus à Astana pour demander des comptes aux responsables du ministère de l'Énergie.

Plusieurs centaines de travailleurs licenciés protestent dans la ville de Zhanaozen (oblast de Mangistau), devant le bureau de la société d'État Ozenmunaigas, appartenant à la société nationale KazMunayGas (le Gazprom kazakh). Les travailleurs licenciés ont exigé qu'ils soient tous réembauchés dans la société d'État Ozenmunaigas. Ces travailleurs maintiennent les revendications des grévistes du pétrole de 2021 et de 2022 qui appellent à la fin de la gestion néolibérale de la production du pétrole, à la fin de la privatisation des entreprises.

N'ayant rien obtenu des autorités locales et de la direction d'Ozenmunaigas, les travailleurs du pétrole licenciés ont envoyé une délégation à Astana pour des négociations avec des responsables du ministère de l'Énergie de la République du Kazakhstan. 11 avril, des négociations ont eu lieu, qui n'ont abouti à rien, puisque les dirigeants de la société nationale et les responsables du ministère de l'Énergie, ont rejeté les revendications des ouvriers.

En conséquence, le gouvernement a donné l'ordre d'arrêter la délégation.

Immédiatement après, les travailleurs de dizaines d'entreprises se sont mis en grève. Les travailleurs du secteur pétrolier, de la principale région pétrolifère du pays, Mangistau, ont protesté pour exiger la libération immédiate de leurs camarades. Un rassemblement de masse des habitants de Zhanaozen a commencé.

Le matin du 12 avril, des manifestants ont également été arrêtés à Zhanaozen. Les travailleurs du pétrole sont toujours en grève et ils continuent de se rassembler. Maintenant, ils exigent la libération de tous les détenus et le respect des revendications des travailleurs.

Pour le Mouvement Socialiste du Kazakhstan, ces régions pétrolifères sont marquées par l'appauvrissement des travailleurs, la hausse des prix et les privatisations, la colère monte et de nombreux conflits éclatent dans les entreprises depuis plusieurs mois. De plus en plus de multinationales étrangères, notamment étasuniennes, britanniques et européennes, ont mis la main sur les sociétés pétrolières privatisées.

Les ouvriers se battent pour la nationalisation et la socialisation de la production, la révision des contrats d'utilisation du sous-sol et des accords de partage de la production avec les firmes multinationales étrangères.

Le Kazakhstan paie le prix de 32 ans de réformes néolibérales du marché, 70% de l'ensemble du secteur pétrolier est entre les mains des capitalistes occidentaux, et toute l'industrie de transformation soviétique a été détruite.